Absence de management, retard dans le versement des salaires : les employés du Clos des Quatre Vents (7 ha, à Margaux) et du Château Bonneau (21 ha, à Avensan), en Gironde, ne sont pas à la fête. Au point que certains auraient décidé de s'en remettre aux Prud'hommes. C'est en 2014 que les deux propriétés tombent dans l'escarcelle de Liaoning Energy Investment, un fonds chinois. Tout commence bien. Les nouveaux propriétaires gardent les équipes en place et emploient Jérémie Lurton, l'ancien propriétaire, comme directeur technique. La lune de miel dure peu. « L'arrivée d'un nouveau dirigeant au sein du groupe chinois a provoqué des blocages », estime un observateur. Conséquences : des décalages dans le paiement des salaires, des travaux stoppés, des vignes pas entretenues. Pour ne rien arranger, le gel frappe Château Bonneau en 2017. « Les herbes grimpent. La vigne n'est plus taillée. C'est une propriété à l'abandon », déplore un voisin. Au Clos des Quatre Vents, « je tiens la baraque comme je peux », indique Jérémie Lurton. En mai, un nouveau directeur est nommé, Lyu Hongguang. « J'ai trouvé des stocks très importants, indique-t-il. Il n'y avait pas une bonne gestion. Nous allons investir 2,5 M€ pour la rénovation des chais. Mais le plus gros chantier est ailleurs. Je dois redonner confiance au personnel. » En attendant le 19 septembre prochain, aux Galeries Lafayette, à Paris, une grande dégustation est prévue pour faire découvrir les vins du Clos des Quatre Vents.