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ACTUS - FRANCE

Aides à la bio Les bios en colère

LUCIE MARNÉ - La vigne - n°300 - septembre 2017 - page 19

Sur le terrain, les vignerons biologiques attendent toujours leurs aides pour l'année 2015. En juillet, le ministre de l'Agriculture a annoncé un effort. Insuffisant pour la FNAB.
Lise Jousset et son compagnon, viticulteurs biologiques dans le Val de Loire, estiment que les aides sont dérisoires.

Lise Jousset et son compagnon, viticulteurs biologiques dans le Val de Loire, estiment que les aides sont dérisoires.

L'agriculture biologique est victime de son succès. Le 26 juillet dernier, Stéphane Travert annonçait devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale se trouver devant « une impasse financière de près de 853 millions d'euros » pour satisfaire les besoins identifiés pour le 2e pilier de la PAC, d'ici 2020. Une grande partie est dédiée à l'agriculture biologique. Sur le terrain, les viticulteurs bio font les frais de ce budget sous-dimensionné.

« Je me suis reconverti à la bio en 2015. Normalement, je dois toucher 350 €/ha/an. Pour le moment, je n'ai toujours pas reçu d'aide », déplore Sylvain Destrieux, viticulteur en Gironde. « Heureusement que nous ne comptons pas que sur les aides pour nous en sortir ! Nous n'avons pas encore touché le solde de 2015. Le montant des aides est dérisoire - environ 250 €/ha/an seulement pour les aides au maintien - comparé au temps que l'on passe à faire la déclaration... », déplore Lise Jousset, viticultrice biologique dans le Val de Loire.

Aucune nouvelle conversion

Face à cette crise, le ministère de l'Agriculture a annoncé un transfert de 4,2 % des aides du premier pilier vers le 2e pilier. Cette enveloppe doit permettre le financement des aides à la bio et des MAE, et le soutien des agriculteurs en zone de montagne. Pas assez selon la Fédération nationale pour l'agriculture biologique (FNAB), qui réclamait 3 % de transfert pour financer les seules aides à la bio. Avec cette nouvelle enveloppe, elle affirme dans un communiqué de presse qu'« aucune nouvelle conversion biologique ne sera possible ». « Si les aides bio diminuent, il y aura forcément moins de conversions. C'est dommage car il s'agit d'un bon levier d'action pour tirer vers le haut les vignobles qui valorisent peu leur production comme dans mon secteur où l'on produit de l'AOC Bordeaux », regrette Sylvain Destrieux.

Les conditions de mise en oeuvre et la répartition de l'enveloppe restent à discuter entre l'État et les régions. Mais des disparités régionales sont à craindre dans la répartition des aides.

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