La maison Boisset, à Nuits-Saint-Georges, et deux coopératives agricoles, Dijon Céréales et Bourgogne du Sud, ont monté un partenariat innovant pour la région. Et qui provoque bien des remous. Il s'agit d'impliquer une vingtaine d'agriculteurs dans la plantation sur leurs terres de vignes sans IG. « Ces agriculteurs sont très motivés. Cela diversifie leurs revenus », assure Michel Duvernois, directeur de Bourgogne du Sud.
Le négociant leur achètera leur récolte pour élaborer des vins de base de mousseux. Les conditions de production et d'achat sont scellées dans un contrat « à long terme » entre les parties. Le projet porte sur 65 ha. Les autorisations de plantations ont déjà été délivrées. Trois cépages - chardonnay, ugni blanc et colombard - devraient être plantés prochainement à Saint-Loup-Géanges, à une dizaine de kilomètres de Beaune, et plus à l'est, en Bresse.
Ce projet inquiète les viticulteurs. « Nous ne sommes pas favorables à la production de vins sans IG en Bourgogne. À plus forte raison à proximité immédiate de l'aire d'appellation », souligne Jean-Michel Aubinel, président de la Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne. « Au conseil de bassin de fin octobre, la viticulture et le négoce vont demander de limiter drastiquement le volume de plantation de vins sans IG pour la campagne à venir, afin de permettre un débat », annonce Louis-Fabrice Latour, président du BIVB.
Boisset annonce qu'il vendra les vins issus des nouvelles vignes sous sa marque Charles de Fère, à l'export. « Nous ne trouvons pas assez de vins de base à la qualité souhaitée. Nous voulons développer une filière locale plutôt qu'importer des vins étrangers », justifie Georges Legrand, directeur de Boisset.