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ACTUS - FRANCE

EGA Boycott viticole

C. S. ET B. C. - La vigne - n°304 - janvier 2018 - page 15

Les responsables viticoles ne se sont pas rendus à la clôture des états généraux de l'alimentation, protestant contre la politique de santé publique à l'égard du vin.
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a clôturé les États généraux de l'alimentation, le 21 décembre, à Paris.  N. MESSYASZ/SIPA

Le Premier ministre, Édouard Philippe, a clôturé les États généraux de l'alimentation, le 21 décembre, à Paris. N. MESSYASZ/SIPA

Définir les grandes orientations de l'agriculture et de l'alimentation pour les années à venir, tel était l'objectif des États généraux de l'alimentation (EGA). « Vous pouvez être fiers du travail accompli », a déclaré Stéphane Travert, le ministre de l'Agriculture, lors de la journée de clôture de ces EGA, le 21 décembre, à Paris.

Mais l'événement s'est déroulé sans les représentants de la filière viticole. Ni Jean-Marie Barillère, président du Cniv, ni Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vins de FranceAgriMer, n'y ont participé. « Nous avions dit que nous ne viendrions pas si l'Élysée n'éclaircissait pas la politique de santé publique à l'égard du vin. Cet éclaircissement n'est pas venu. Nous ne sommes pas allés à la clôture des EGA », justifie Jean-Marie Barillère.

À l'origine de ce courroux, la « stratégie nationale de santé 2018-2022 qui classe le vin au même niveau que les drogues illicites et se fonde sur la dénormalisation du vin », a dénoncé le Cniv, dans un communiqué publié deux jours avant la clôture des EGA. Ce mot « dénormalisation » a fait bondir la filière. « Nous sommes conscients que la consommation excessive est dangereuse. Mais la consommation raisonnable peut être bénéfique. C'est cette consommation conviviale qui a fait la renommée de la France », souligne Jean-Marie Barillère.

Pour marquer sa colère, le Cniv n'a pas rendu le plan de transformation de la filière viticole que le gouvernement lui avait demandé, comme à toutes les interprofessions agricoles. Le document est prêt, mais il est resté dans les tiroirs.

Un boycott de la filière viticole qui n'a certainement pas ému Stéphane Travert. « Le gouvernement a dressé une feuille de route basée sur vos recommandations. La plupart sont consensuelles, d'autres le sont moins. Sur cette base, le gouvernement fera des choix », a-t-il déclaré. La viticulture a-t-elle bien fait de bouder ? Le 5 janvier, elle n'avait pas obtenu le moindre signe de l'Élysée.

Glyphosate Sortie confirmée

Lors de la clôture des EGA, le Premier ministre Édouard Philippe a confirmé la volonté du gouvernement « d'exclure et substituer les molécules et les produits dangereux » et de sortir du glyphosate d'ici trois ans, mais après une nouvelle évaluation de la dangerosité de ce produit. Puis il a annoncé la séparation des activités de conseil et de vente des pesticides. Il a précisé que la redevance pour les pollutions diffuses sera modifiée afin de financer l'accompagnement des agriculteurs dans la réduction de l'usage des pesticides. Enfin, il a annoncé un nouveau programme pour développer l'agriculture biologique qui devrait être présenté d'ici le Salon de l'agriculture. « Le gouvernement est prêt à reprendre à son compte l'objectif de 15 % de surface agricole utile française en 2022, contre 6 % aujourd'hui. »

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Moins d'herbicides

La filière a élaboré son plan de transformation sous l'égide du Cniv, même si elle ne l'a pas rendu. Dans ce document, elle se fixe comme objectif de :

• lutter avec les pouvoirs publics contre les comportements à risques tout en laissant la place à une consommation modérée et responsable ;

• promouvoir les certifications environnementales comme HVE, bio ou autres ;

• supprimer d'ici à trois ans les herbicides sur au moins 50 % des surfaces et, à terme, s'en passer complètement ;

• parfaire la construction de valeur entre la production et le négoce pour mieux résister à la concurrence étrangère, notamment pour le milieu de gamme.

La filière a élaboré son plan de transformation sous l'égide du Cniv, même si elle ne l'a pas rendu. Dans ce document, elle se fixe comme objectif de :

• lutter avec les pouvoirs publics contre les comportements à risques tout en laissant la place à une consommation modérée et responsable ;

• promouvoir les certifications environnementales comme HVE, bio ou autres ;

• supprimer d'ici à trois ans les herbicides sur au moins 50 % des surfaces et, à terme, s'en passer complètement ;

• parfaire la construction de valeur entre la production et le négoce pour mieux résister à la concurrence étrangère, notamment pour le milieu de gamme.

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