La directive sur l'utilisation durable des pesticides a été adoptée par le Conseil européen en même temps que le règlement sur la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, pesticides et autres. C'est le « paquet pesticides » que l'on attendait, des précisions sont en p. 6. Pourquoi parler d'utilisation durable, ou plutôt d'utilisation compatible avec le développement durable ? Parce qu'il en est des produits phytopharmaceutiques comme des médicaments. Dans les deux cas, ce sont des produits à la fois utiles et dangereux (1). Dans les deux cas, le recours ne doit pas être automatique ! Dans les deux cas, on cherche à réduire leur utilisation et à développer des méthodes alternatives à l'emploi de spécialités issues de la chimie de synthèse : médicaments ou produits phytopharmaceutiques d'origine naturelle et méthodes autres que l'emploi de spécialités pharmaceutiques ou phytopharmaceutiques (à ce propos, voir notre dossier du mois dernier, l'article sur la lutte biologique p. 10, sur un adjuvant végétal p. 49 et ceux sur les palmiers, les forêts et les intrants pp. IV, XII et XVIII de nos pages spéciales ZNA). Mais dans les deux cas, il est difficile de s'en passer totalement. Et, dans les deux cas, de bonnes pratiques d'utilisation réduisent notablement les risques de nuisances à l'environnement et d'atteinte à la santé des personnes. C'est pourquoi notre dossier p. 13 traite de ces bonnes pratiques.

<p>(1) L'auteur de ces lignes va-t-elle se faire traiter de vendue aux pesticides pour avoir écrit « utile » ou de taupe hulotesque pour avoir écrit « dangereux » ? Pour l'adjectif « dangereux », rappelons que le danger n'est pas le risque (lequel suppose une exposition). De plus, il diffère entre les spécialités ; il suffit pour le comprendre de lire les classements toxicologiques des unes et les listes d'effets secondaires des autres.</p>