Le 28 janvier, avait lieu le colloque de restitution de l'étude « Ecophyto R&D ». Commandée par l'État et pilotée par l'Inra, elle visait à évaluer comment et de combien on peut réduire l'usage phytosanitaire des pesticides. Et à voir si on peut atteindre l'objectif du plan Ecophyto 2018 : réduire de 50 % leur consommation d'ici 2018. Après écoute attentive et lecture du rapport de synthèse, le bilan (voir ci-contre) est plus nuancé que certains le laissent entendre. Un verre à moitié plein tout autant qu'à moitié vide ! Ce qui est clair ? Une réduction est possible avant le butoir de 2018 (le verre vert se remplit). Mais elle ne pourra atteindre 50 % qu'au prix d'une « nouvelle conception des systèmes de production », en partie à définir et totalement à faire entrer dans les mœurs, et/ou en utilisant de futurs progrès scientifiques et techniques encore à trouver (le remplissage est stoppé). Est-ce que cette nouvelle conception et/ou ces progrès techniques seront opérationnels en 2018 ? Les intervenants n'en ont rien dit mais beaucoup en doutent (alors, petite ou grande moitié de verre ?) En attendant, l'innovation variétale a été citée comme un des moyens au service de cette réduction, et le dossier p. 15 à 38 se penche sur la question. Autre méthode alternative : la lutte biologique, aidée par le diagnostic moléculaire p. 39, en attendant notre dossier de mars. Le « vin vert » de la réduction d'usage des pesticides est tiré et, dans ce verre à moitié vide tout autant qu'à moitié plein, il faut le boire.