Un lecteur girondin nous fournit un double témoignage. D'une part sur la dissémination d'un organisme émergent et, d'autre part, sur la lutte contre un organisme invasif.

Commençons par l'organisme émergent : l'ambroisie Ambrosia artemisiifolia.

Ambroisie, les particuliers vecteurs involontaires

« J'habite au sud de la Gironde, dans la partie girondine de la Haute Lande. Bien que sachant la Gironde déjà touchée par l'ambroisie à feuilles d'armoise, je n'en avais jamais observé sur mon « territoire » de 1 000 m².

Or, cette année 2010 a été l'occasion pour moi, non seulement d'en observer, mais de constater une réelle invasion. Après avoir alerté mon entourage, photos à l'appui et... plantes à la main, et lui avoir conseillé l'arrachage avant pollinisation, j'ai cherché à comprendre, à déterminer la cause de ce phénomène assez soudain.

Tout d'abord, j'ai identifié les endroits situés sous des frondaisons basses auxquelles mon épouse accroche durant la saison hivernale ses mangeoires à oiseaux. Bingo ! je détenais l'explication : ces pieds d'ambroisie provenaient vraisemblablement de « graines pour oiseaux » contenant quelques semences d'ambroisie...

Et puis, force m'a été de constater que j'avais de l'ambroisie ailleurs.

Notamment là où, pour couvrir le sol de façon décorative, j'avais au printemps semé un mélange étiqueté « jachères fleuries » acheté en grande surface. Elles étaient là, associées à des chénopodes et s'apprêtant, mi-août, à libérer leurs masses de pollen. Et cela quelle que soit la taille des plantes : du port buissonnant semi-ligneux de 50-60 cm de hauteur aux pieds de moins de 10 cm de haut mais déjà abondamment fleuris. »

Ce témoignage appuie l'hypothèse de l'arrivée de l'ambroisie dans de nouveaux secteurs par le biais de graines disséminées involontairement par les particuliers. Et il incite à la vigilance.

Frelons, le printemps des pièges et l'automne à la piscine

Suit l'information sur l'organisme invasif, le frelon asiatique (photo) : « Quant à Vespa velutina nigrithorax, j'ai piégé une cinquantaine de futures reines de ce « frelon asiatique » entre le 20 février et le 31 mai cette année avec cinq pièges à attractif alimentaire. »

Surtout, quant à la sélectivité des pièges : « Outre les frelons asiatiques, j'ai capturé trois lépidoptères seulement et hélas une trentaine de Vespa crabo (frelon commun). Mais heureusement pas le moindre syrphidae. À titre de comparaison :

– Un aller-retour de 400 km effectué avec un ami apiculteur nous a fait constater l'atteinte à la biodiversité entomologique due à la circulation automobile : nous en ferions moins en des années de piégeage qu'avec un seul pare-brise en circulation !

– En un été, j'ai vu une bonne centaine de syrphidae noyés dans le pré-filtre de ma piscine... qui a piégé en octobre une vingtaine d'araignées et une demi-douzaine de frelons asiatiques ! »

Signe que l'activité de ces derniers (donc le besoin de les surveiller) peut durer tard en saison.