dossier - Vigne

La vigne sous surveillance biologique : bilan phytosanitaire 2010

Jacques Grosman* - Phytoma - n°638 - novembre 2010 - page 18

Premier bilan vigne issu des nouvelles modalités de la surveillance biologique du territoire
Jaunisse (ph. J. Grosman)

Jaunisse (ph. J. Grosman)

Forme apoplectique de l'esca. Même si le bilan spécifique chiffré n'est pas aujourd'hui établi, il semble qu'elle s'est fortement manifestée en 2010. Elle est signalée en progression dans la plupart des régions. ph. J. Grosman

Forme apoplectique de l'esca. Même si le bilan spécifique chiffré n'est pas aujourd'hui établi, il semble qu'elle s'est fortement manifestée en 2010. Elle est signalée en progression dans la plupart des régions. ph. J. Grosman

Cochenilles. Elles sont signalées en recrudescence en 2010 dans les vignobles d'Aquitaine, à Moissac et dans le Jura. ph. J. Grosman

Cochenilles. Elles sont signalées en recrudescence en 2010 dans les vignobles d'Aquitaine, à Moissac et dans le Jura. ph. J. Grosman

Ce bilan phytosanitaire annuel de la vigne n'est pas le premier à être publié dans Phytoma... Mais il est le premier issu du réseau d'épidémiosurveillance récemment mis en place et qui contribue aux BSV, « Bulletins de santé du végétal ». Alors – avant de faire le récit de l'année écoulée, marquée moins par les bioagresseurs du feuillage et des grappes que par les maladies du bois – présentons ce réseau. Avec ses buts, ses partenaires et ses méthodes, notamment la notion de protocoles harmonisés et l'organisation spécifique pour la vigne.

Les principaux objectifs du dispositif de surveillance biologique du territoire dans le domaine de l'épidémiosurveillance sont :

– disposer d'une image instantanée de la situation phytosanitaire afin de pouvoir répondre à des situations de crise phytosanitaire,

– évaluer une pression phytosanitaire annuelle pour expliquer l'évolution des consommations d'intrants (dans le cadre de l'objectif de réduction). Ainsi l'évolution des NODU (nombre de doses unité) sera expliquée, entre autres, par des indicateurs de pression phytosanitaire issus des données d'observation.

Une circulaire ministérielle(1) de 2009 donne les éléments de « cadrage pour la mise en œuvre d'un réseau d'épidémiosurveillance dans le domaine végétal ». Elle pose les fondements d'une organisation des réseaux et de la remontée des informations phytosanitaires : « L'information phytosanitaire est une information publique, qui a vocation à être recueillie par l'ensemble des acteurs selon des protocoles harmonisés, et mutualisée au sein du système d'information de la protection des végétaux (SIPV). [...]

Les partenaires s'engagent à appliquer la charte de l'observation biologique, à « mutualiser les données d'analyse du risque phytosanitaire collectées par le réseau » et doivent pour cela « recourir aux protocoles harmonisés d'observation et de prélèvement d'échantillon retenus au niveau national ».

Si l'information est centralisée au niveau national, l'analyse de risque est réalisée au niveau régional par l'animateur de filière qui rédige le « Bulletin de santé du végétal » (BSV) dont le directeur de publication est le président de la chambre régionale d'agriculture.

Le BSV dresse un état hebdomadaire de la situation sanitaire mais ne donne pas de préconisation. C'est à partir d'une synthèse des données d'observations que pourront être élaborés des bilans nationaux ou régionaux.

L'organisation des réseaux de surveillance vigne

Les partenaires du réseau vigne s'engagent, pour un certain nombre de parcelles, à fournir et mutualiser les données d'observations recueillies selon des protocoles harmonisés.

Qui surveille : les partenaires

Les principaux partenaires sont les Chambres régionales et départementales d'agriculture, les Comités interprofessionnels, les FREDON et FDGDON, des caves coopératives, des associations et syndicats viticoles, la distribution, etc. L'organisation des réseaux est validée par les Comités régionaux d'épidémiosurveillance.

Quoi : les organismes nuisibles... et les auxiliaires

La mise en place des réseaux d'observation concerne pour l'instant surtout des organismes reconnus comme ayant un impact économique sur les cultures. Elle doit permettre d'avoir une « connaissance de l'état phytosanitaire du territoire indispensable pour le raisonnement des itinéraires techniques de protection des végétaux dans le but de réduire l'utilisation globale des produits phytopharmaceutiques ».

Mais tous les organismes nuisibles sont concernés par la surveillance biologique du territoire « notamment la détection précoce d'organismes de quarantaine reconnus au niveau international et la veille sur les risques sanitaires émergents consécutifs à l'accroissement des échanges internationaux » (circulaire du 4 mars 2009).

La flavescence dorée de la vigne est suivie dans le cadre d'un plan de surveillance spécifique.

Où : le réseau de parcelles

Les réseaux de parcelles suivies peuvent être répartis en sous-bassins viticoles par région.

Les réseaux d'observations sont constitués :

– de parcelles de référence (suivi hebdomadaire de parcelles traitées) permettant d'établir une situation phytosanitaire représentative,

– de témoins non traités, destinés à suivre l'évolution de la pression potentielle des bioagresseurs principaux (non présents dans toutes les régions),

– de parcelles d'alerte, hors réseaux de référence (signalement de situations particulières, par exemple bioagresseurs occasionnels, foyers primaires, etc.),

– de réseaux de piégeage (tordeuses),

– de données météorologiques et de modélisation (Potentiel Système, MILVIT, EVA...).

Comment : protocoles harmonisés

Le choix des bioagresseurs suivis sur les parcelles de référence est décidé au niveau régional. Pour chaque bioagresseur, des protocoles d'observation harmonisés ont été établis en concertation entre la DGAL et les animateurs de filière.

Ces protocoles prévoient de signaler tout bioagresseur, même secondaire ou nouveau, détecté sur les parcelles d'alerte.

Les protocoles harmonisés d'observation donnent, pour chaque bioagresseur, une période et une fréquence d'observation, l'objet à observer (feuille, grappe, cep, etc.), l'échantillonnage et un mode opératoire. Bien qu'harmonisés, ces protocoles ont pu être adaptés – taille d'échantillonnage notamment – en fonction des configurations locales.

Pour qui : base de données, BSV...

Les données d'observation alimenteront la base de données du système d'information de la protection des végétaux (SIPV). Cette base de données sera opérationnelle en 2011. En 2010, dans la plupart des régions, les données ont été saisies dans des bases de données régionales : Gaia, Végéobs, Latitude, EPIcure.

Toutes les régions ont rédigé des Bulletins de santé du végétal (de 15 à 22 en fonction des régions) ; ces « BSV » sont consultables sur les sites internet des DRAAF ou des chambres régionales d'agriculture. Un bilan de cette première année sera effectué avant la prochaine saison, au niveau régional et national (qualité des réseaux, qualité de l'analyse de risque, etc.).

Le bilan phytosanitaire vigne 2010

Pour cette première année du nouveau dispositif de surveillance biologique du territoire, le bilan présenté ici a été réalisé sur la base d'un questionnaire renseigné par les animateurs de filières régionaux.

Lors de la rédaction de cet article (10 octobre, fin de période de vendanges), tous les bilans régionaux n'étaient pas encore réalisés. Il s'agit donc là des tendances générales, forcément incomplètes. Les bilans complets pourront être consultés sur les sites internet des chambres d'agriculture et des DRAAF.

Climat et phénologie

Globalement, 2010 s'est traduite par un hiver plus rigoureux, un printemps et une fin d'été plutôt frais. Les sommes de températures en base 10 relevées sur les stations météorologiques d'Aquitaine sont de 1 371 °C, soit 50 °C de moins qu'en 2009. Au niveau des précipitations, des déficits sont généralement observés, notamment au début du printemps.

En Pays-de-Loire, le déficit hydrique sur la campagne est estimé à 40 %. Il a pu provoquer quelques situations de stress hydrique. À noter également une fin d'été plutôt sèche.

En ce qui concerne la phénologie, le profil climatique de l'année a entraîné des retards dès le débourrement et qui s'est maintenu durant toute la campagne. Les maturités ont été retardées : les décalages étaient d'une semaine dans le Jura, de 10 à 15 jours dans les vignobles méditerranéens et de 15 à 20 jours pour les Gamay du Beaujolais. Retard moins prononcé dans l'Ouest. Les températures fraîches en cours de floraison et le temps souvent pluvieux ont pu provoquer de la coulure et du millerandage notamment en Bourgogne, sur les Merlot aquitains ainsi que sur les Grenache.

Quelques événements climatiques ont pu compromettre la récolte de façon significative. Des dégâts de gel d'hiver sont signalés sur jeunes plantations en Alsace ainsi que localement dans la Côte de Nuits (19-20 décembre : entre –15 °C et –20 °C relevés sous abri). Quelques épisodes de gel printanier (le plus sévère a touché le Pays bas charentais le 14 mai : de 10 à 90 % de pertes annoncées selon les parcelles). Des orages de grêle en Gascogne et Madiranais le 10 mai, dans les Fenouillèdes (66) le 16 juin (jusqu'à 80 % de perte de récolte à Lesquerdes, en Côtes du Roussillon). 500 ha touchés par la grêle dans le Beaujolais, les Côteaux du Lyonnais et le Forez (10-12 juillet, 30 à 60 % de perte dans certaines parcelles). Grêle également dans l'Arbois le 29 juillet : 30 % de dégâts. Enfin, les importantes précipitations tombées dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et le Var (jusqu'à 470 mm en une nuit dans ce dernier département), ont occasionné de nombreux dégâts.

Maladies : le mildiou démarre tard

En général sur l'ensemble des vignobles, l'évolution du mildiou peut être caractérisée par une faible pression d'inoculum au printemps reflétée par la modélisation ou le suivi de la maturation des œufs d'hiver. Dans les cas de maturité acquise (Bourgogne), les pluies n'ont souvent pas entraîné de contaminations du fait de températures basses ou de sols secs. Ce sont les précipitations de mai ou début juin qui ont vraiment « lancé » l'épidémie. Puis l'évolution a différé d'un vignoble à l'autre.

À l'ouest moins présent que les années précédentes, à l'est c'est selon

Ainsi, sur la façade ouest, les pluies de mai et juin ont été à l'origine de sorties de taches progressives, en trois vagues entre début mai et début juillet, avec des fréquences maximales d'attaques sur feuilles atteignant 44 % en Aquitaine. La progression est comparable en Charentes et Pays de la Loire où le mildiou s'est manifesté sur grappes (rot brun) sur les témoins et les parcelles mal protégées. Dans les vignobles de Midi-Pyrénées, on note à la fermeture une situation saine sur les grappes. Globalement, la pression de la maladie fut au final inférieure à celle des trois années précédentes.

Sur la façade est, les premières contaminations précoces ont pu avoir lieu en Beaujolais avec les pluies de fin avril et début mai en Bourgogne et Champagne. Mais les basses températures de mai ont allongé les temps d'incubation et diminué la virulence de la maladie. Puis les pluies de fin mai-début juin ont fait redémarrer l'épidémie (progression importante à partir de mi-juin dans certains témoins non traités en Bourgogne). Les intensités d'attaques ont pu devenir importantes sur grappes dans les parcelles sensibles ayant reçu des cumuls de précipitations importants (Beaujolais, est Bourgogne).

Mais, dans la majorité des cas, la progression de la maladie fut relativement lente : juin est resté frais, puis la chaleur sèche survenue fin juin a bloqué les cycles de contamination. Les pluies de fin juillet et août alliées à une baisse des températures ont fait progresser dans quelques cas le mildiou sur grappe (rot brun) et fait apparaître le mildiou mosaïque, très présent notamment en Alsace.

La Champagne a connu une année exceptionnellement saine vis-à-vis du mildiou avec, pour les grappes, une fréquence d'attaque de 5 % et 0,3 % d'intensité. De même les grappes sont quasi indemnes dans le Jura.

Davantage de mildiou au sud

C'est finalement dans les vignobles de la façade méditerranéenne et de la Corse que la progression du mildiou a été la plus notable !

Même si la modélisation prévoyait une pression plus faible qu'en 2009, les pluies de début mai, avec parfois des cumuls importants comme dans les Pyrénées-Orientales, ont abouti fin mai à une généralisation des foyers primaires dans l'ensemble des départements (sauf l'Aude). Le mildiou a ensuite progressé de façon hétérogène selon la vigueur, la situation géographique et l'historique : ainsi les vallées de la Cèze et de la Tave ont vu une progression particulièrement importante.

Les pluies successives de juin et juillet ont entraîné de nouveaux foyers primaires et de nombreux repiquages, les attaques sur feuilles n'épargnant aucun secteur. Mais le risque est resté en deçà des niveaux de 2007 et 2008.

Dans quelques situations, des attaques importantes sont constatées sur grappes, notamment sur les zones littorales de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales ainsi que sur les secteurs provençaux fortement touchés par les intempéries (15 % des parcelles du réseau avec de 11 à 30 % d'attaque sur grappes en Provence).

Oïdium, assez présent sauf à l'ouest

Très discret en début de campagne, l'oïdium a progressé de façon importante en fin de période de sensibilité (avant fermeture de la grappe) dans les vignobles de la façade est et a poursuivi sa progression dans les parcelles touchées après ce stade. En Bourgogne, 18 % des parcelles du réseau avaient plus de 20 % de grappes attaquées début août. En Alsace, à la fermeture de la grappe, 100 % des grappes sont attaquées dans les témoins non traités. En Champagne, l'année est classée entre 2004 et 2006, deux fortes années pour l'oïdium. De fortes attaques sur grappes sont signalées dans le Côtes du Rhône septentrionales et en Savoie. Ces attaques touchent essentiellement les parcelles mal protégées, la situation restant globalement saine.

Dans les vignobles de l'ouest, dont ceux de Midi-Pyrénées, malgré une progression tardive, l'oïdium est resté discret ; en Aquitaine, 2 % des grappes sont attaquées sur le réseau d'observation.

Les vignobles méditerranéens restent « traditionnellement » les plus touchés ; les premiers drapeaux sont vus début mai. La pression augmente au moment de la floraison et les premières attaques sur grappes apparaissent le 15 juillet. Finalement, ce sont les départements de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales qui sont les plus touchés, sur tous les cépages, et l'Aude, sur les cépages les plus sensibles (Carignan, Cinsault , Chardonnay). Le Gard est globalement épargné. En Provence, 20 % des parcelles ont plus de 10 % de grappes attaquées.

Black-rot, préjudiciable par endroits

Le black-rot est signalé dans de nombreuses régions. Les situations les plus préjudiciables, avec attaques importantes sur grappes, se situent dans les vignobles de l'Anjou, l'ensemble de ceux de Rhône-Alpes (sauf Diois).

En Bourgogne, la maladie est signalée en recrudescence localement.

Notons toutefois son absence de la Côte des Bars où elle est traditionnellement présente.

Botrytis, rattrapé en fin d'été

Pluies répétées, températures fraîches : cette année, la pourriture grise (botrytis) a eu un terrain bien plus favorable pour se développer qu'en 2009. Quelques foyers précoces sur feuilles, inflorescences ou rameaux sont signalés (Alsace, Chasselas, Languedoc) ; la maladie progresse sur grappes à partir du stade fermeture. Mais l'intensité reste modérée sauf dans des parcelles vigoureuses comme en Touraine et dans des vignobles de l'Est.

On note une présence quasi généralisée de la maladie en Bourgogne et Champagne, avec des intensités d'attaque très variables. Dans le Gard et l'Hérault, quelques foyers se développent sur grappes grâce aux perforations des tordeuses qui favorisent aussi un développement de pourriture acide ou d'Aspergillus.

Mais globalement les conditions favorables de fin d'été ont limité la progression du botrytis.

Maladies du bois et jaunisses, une « année avec »

En attente d'un bilan spécifique, il semble que les maladies du bois aient trouvé des conditions favorables pour l'expression des symptômes, d'esca notamment. La forme apoplectique, entraînant la mortalité des souches, s'est manifestée davantage cette année, suite aux périodes de stress hydrique. La plupart des vignobles signalent cette progression. Des mortalités de 20 % sont signalées dans le Centre sur Sauvignon, et dans le Jura.

Quant aux jaunisses (bilan également à venir), il a été constaté cette année des symptômes plus précoces et plus nombreux que les années précédentes. Pour cette maladie, qui avait bien progressé en Aquitaine et Charentes en 2009, une vigilance accrue s'impose.

Eudémis et cochylis

Pour les tordeuses eudémis et cochylis (« vers de la grappe »), les disparités sont importantes au sein des vignobles notamment sur les activités de ponte, mais globalement, la pression exercée par ces chenilles a été globalement modérée cette année.

En Champagne, les observations en 2e génération montraient, pour les deux espèces, une présence de perforations sur 12 % des parcelles sur lesquelles on dénombrait 4,3 perforations pour 100 grappes : un niveau insignifiant !

En Bourgogne, même si des perforations (de cochylis) sont signalées dans l'Yonne, les dégâts sont faibles voire nuls. Dans l'Ouest, une activité assez importante d'eudémis est constatée en première génération, notamment en Pays-de-la-Loire mais s'estompe ensuite. Au niveau des vignobles méditerranéens, de fortes attaques sont signalées localement.

Autres ravageurs

Une forte présence de la pyrale de la vigne est mentionnée en Champagne : 4 parcelles sur 5 sont concernées avec en moyenne un tiers des pieds touchés.

La cicadelle des grillures, malgré une présence généralisée, atteint rarement le seuil d'intervention, sauf dans certains secteurs de Cahors ou Gaillac.

Les acariens sont toujours bien maîtrisés par les typhlodromes. Une forte présence d'érinose est constatée dans de nombreux vignobles (75 % de parcelles touchées dans le Jura) mais sans réelle conséquence. Des acariens jaunes sont signalés à Cahors, ainsi que de l'acariose sur jeunes plantations en Gascogne.

Les mange-bourgeons (boarmies et noctuelles) ont été bien présents en Champagne et dans le Jura.

La cicadelle de la flavescence dorée reste absente en Champagne et Alsace. Nouveaux signalements dans le Centre et le vignoble du Forez. Les cochenilles sont en recrudescence dans le vignoble aquitain, à Moissac et dans le Jura.

Des galles phylloxériques sont présentes en Aquitaine, dans le Jura et en Alsace.

Notons, pour terminer, de nouvelles venues dans ce bilan phytosanitaire : les méligèthes ! Ce petit coléoptère, connu comme ravageur du colza, a dévoré le pollen des vignes de Touraine et du Val-de-Loire. Il ne semble pas qu'il y ait eu de conséquences directes, si ce n'est, à confirmer, sur le développement du botrytis.

Conclusions

L'année 2010 est une année où la pression des maladies et ravageurs a été relativement modérée. La principale préoccupation est la progression des maladies du bois, dont il faudra mesurer l'importance, ainsi que celle des jaunisses.

<p>* Expert-référent vigne. Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche. Direction générale de l'alimentation. DRAAF-SRAL Rhône-Alpes.</p> <p>jacques.grosman@agriculture.gouv.fr</p> <p>Bilan élaboré à partir des informations des animateurs « filière vigne » des réseaux d'épidémiosurveillance et des BSV.</p> <p>(1) Datée du 4 mars 2009.</p>

Comment ont évolué les missions de surveillance

Les BSV, Bulletins de santé du végétal, ont succédé aux Avertissements Agricoles et sont consultables sur les sites des DRAAF et des chambres d'agriculture.

Les BSV, Bulletins de santé du végétal, ont succédé aux Avertissements Agricoles et sont consultables sur les sites des DRAAF et des chambres d'agriculture.

Depuis l'arrêt définitif des Avertissements agricoles® à la fin de l'année 2009, de nouvelles modalités de l'observation de l'état sanitaire des cultures ont été mises en place. Elles reposent sur deux concepts :

• l'évolution des missions des agents des Services régionaux de la protection des végétaux devenus Services régionaux de l'alimentation au sein des Directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF-SRAL), ainsi que celles déléguées aux fédérations régionales de défense contre les organismes nuisibles (FREDON) ;

• l'axe 5 du plan ECOPHYTO 2018 qui prévoit l'organisation de réseaux de surveillance biologique du territoire (SBT) destinée à établir une situation sanitaire des cultures. Ces réseaux sont présidés par les présidents des chambres régionales d'agriculture ; les DRAAF supervisent le dispositif.

Résumé

Le traditionnel bilan phytosanitaire annuel de la vigne se base en 2010 pour la première fois sur les données issues du réseau d'épidémiosurveillance mis en place par une circulaire ministérielle du 4 mars 2009. Ce réseau est présenté : organisation, partenaires, réseau de parcelles suivies, type d'organismes nuisibles surveillés et protocoles harmonisés de surveillance.

Le bilan lui-même fait apparaître une pression de maladies du feuillage et de la grappe modérée en moyenne. Le mildiou s'est fait davantage remarquer au sud qu'au nord, l'oïdium a été assez présent sauf à l'est, le black-rot a été préjudiciable par endroits et le botrytis davantage présent qu'en 2009.

Les maladies du bois, esca surtout, se sont fortement exprimées. Il en est de même des jaunisses. En l'attente de bilans plus complets, c'est inquiétant et à surveiller.

Les tordeuses ont exercé une pression variable mais globalement modérée. Parmi les autres ravageurs, à noter ici ou là (vignobles cités dans l'article) la pyrale et les mange-bourgeons, les cochenilles, des galles phylloxériques et... les méligèthes !

Mots-clés : vigne, réseau d'épidémiosurveillance, SBT (surveillance biologique du territoire), observations biologiques, protocoles harmonisés, BSV (bulletin de santé du végétal), mildiou, oïdium, black-rot, botrytis, maladies du bois, ravageurs.

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