dossier - Bonnes pratiques phytosanitaires

Bonnes pratiques phytosanitaires Des lois et des objets

Marianne Decoin, Phytoma - Phytoma - n°644 - mai 2011 - page 13

Ce dossier se veut une aide à la mise en œuvre des « bonnes pratiques phytos », bonnes car favorables à la sécurité des applicateurs et au respect de l'environnement : il informe sur l'évolution de règles qui les encadrent et d'objets qui les facilitent.
Mise au stockage avant collecte d'un EVPP (emballage vide de produit phyto) rincé et égoutté. Une bonne pratique de gestion des déchets phytos. Voir p. 45. ph. Adivalor

Mise au stockage avant collecte d'un EVPP (emballage vide de produit phyto) rincé et égoutté. Une bonne pratique de gestion des déchets phytos. Voir p. 45. ph. Adivalor

Tout d'abord, précisions sur les mots : dans ce dossier, « bonnes pratiques phytos », désigne les bonnes pratiques liées à la protection de la santé végétale. Après « pratiques », le terme « phytos » abrège « phytosanitaires ».

Ces pratiques sont bonnes si elles favorisent la sécurité de l'applicateur et la préservation de l'environnement tout en assurant l'efficacité de la protection des végétaux pour des récoltes en quantité et qualité satisfaisantes.

Ensuite, précisions sur ce dossier : cette année, il est focalisé sur deux sujets.

Comme tous les ans, il informe sur les « lois » encadrant ces pratiques car cela évolue d'un an sur l'autre. Et ceci qu'il s'agisse de réglementation française (plans ministériels, lois et décrets comme pour Ecophyto 2018, Certiphyto et le contrôle des pulvérisateurs), ou bien de règlements européens voire de système mondial comme pour les étiquettes...

Il traite ensuite d'objets qui s'utilisent pour préparer les traitements, pendant ceux-ci ou après : outils des bonnes pratiques d'application des produits phytos (« phytos » pour « phytopharmaceutiques », que ces produits soient d'origine chimique ou naturelle) et de gestion de leur matériel d'application et de leurs déchets.

Bien sûr, on peut traiter le thème des bonnes pratiques au travers d'outils « immatériels » (systèmes d'information...) ou en valorisant les initiatives des divers acteurs. Si nous ne donnons ici que les noms et les moyens de trouver ces informations (voir encadré), c'est qu'il y a trop à dire cette année sur les outils matériels, les objets des bonnes pratiques !

Dernier point : Phytoma, le saviez-vous, ne parle pas seulement des bonnes pratiques autour de l'usage des produits phytos(1). Mais aujourd'hui ces pages, sur ce thème, vous seront utiles. Listons-les plus précisément.

À la croisée des lois

p. 16, Ecophyto, Certiphyto...

De plus en plus, les pratiques phytosanitaires sont encadrées par le plan Ecophyto 2018, luimême mis en place suite au Grenelle de l'Environnement et mis en musique législative par les « lois Grenelle » de 2009 et 2010.

Etat des lieux annuel avec la question du « biocontrôle », l'expérimentation Certiphyto 2009- 2010 qui, son nom ne l'indique pas, continue jusqu'au 31 juillet 2011, le lancement de l'axe 9 du plan Ecophyto sur la sécurité des applicateurs et la future certification HVE.

p. 20, le contrôle des pulvérisateurs,

Place au point sur le contrôle des pulvérisateurs instauré, avant les lois Grenelle, par la LEMA, loi sur l'eau de 2006.

Ceux qui n'ont pas encore fait contrôler leur appareil pourront savoir lesquels ils doivent faire passer au banc, quand, comment, où... Et, aussi, pourquoi cette obligation légale est du côté des bonnes pratiques.

p. 24, la valse des étiquettes

Les étiquettes des emballages de produits phytos sont des objets matériels, mais ce qui est écrit dessus est cadré par la loi. En fait par des textes réglementaires européens, eux-mêmes en cours d'intégration dans un système général harmonisé. « Général » comme « mondial » mais aussi comme s'appliquant à une foultitude de produits pas seulement phytos.

Les règles changent, c'est fait pour les substances actives et c'est prévu en juin 2015 pour les produits formulés. Explications, clarification, références réglementaires, tableaux d'équivalence entre symboles, piste pour trouver celles entre phrases de risque. Simple, sûre, à lire dans l'article ! Informations utiles pour savoir lire une étiquette aujourd'hui et demain. Car cette étiquette, on l'ignore encore trop, comporte des indications fort précieuses pour qui veut mettre en œuvre des bonnes pratiques.

Du côté des objets

p. 27, ceux du jour du traitement

Continuons en parlant d'objets utiles indépendants des lois (ou presque). D'abord ceux qui s'utilisent le jour-même du traitement.

Cela va de nouveaux bidons sécurisants à un système de lavage du fond de cuve au champ, en passant par un tablier de protection pour préparer la bouillie, des buses anti-dérive (un brin de législatif quand même avec une reconnaissance officielle liée à un arrêté ministériel de 2006), des adjuvants, des pulvérisateurs anti-dérive (là encore officiellement reconnus) et divers autres appareils d'application remarqués au SIMA 2011 dans les biens nommés « Parcours des bonnes pratiques » et « Espace des bonnes pratiques » (sous-entendu ici : « agricoles » et pas seulement « phytos »).

p. 33, si on lave en parcelle

Gros plan sur un objet à utiliser le jour du traitement mais un peu après ceux cités plus haut : le Lavotop pulvé destiné au lavage extérieur du pulvérisateur.

p. 35, traiter les effluents à la ferme

Toujours des objets des bonnes pratiques, mais utilisables à la ferme voire en station collective pour gérer les « effluents phytos » issus des traitements, de leur préparation et du nettoyage intérieur et extérieur des appareils.

Découverte de deux nouveaux procédés (là aussi officiellement reconnus dans le cadre de l'arrêté de 2006). évocation de nouveaux champs d'application reconnus pour trois des 12 « anciens » procédés. Et enfin d'évolutions dans la façon de résoudre le problème des déchets ultimes de certains procédés.

p. 41, bananes, soleil et vent

Encore un gros plan, mais d'un horizon lointain ! Du moins vu de Métropole puisqu'il s'agit d'une opération menée en Guadeloupe pour le traitement des effluents des traitements de post-récolte des bananes.

Elle met en œuvre le procédé Héliosec qui lui-même fait « travailler » le soleil et le vent.

p. 45, Adivalor le collector

Allez, pour finir, une exception à la règle de ne pas parler d'hommes ni d'organismes : que serait un dossier « Bonnes pratiques » de Phytoma sans le point annuel sur Adivalor ? S'il n'y avait rien à raconter depuis l'an dernier, on n'aurait rien écrit... Mais il y a eu du nouveau !

<p>(1) La revue évoque aussi les bonnes pratiques de raisonnement pour décider de traiter ou non, en utilisant entre autres des OAD (outils d'aide à la décision) ; par exemple le piégeage du puceron cendré du pommier dans cette édition, après ce dossier en p. 49, ou plusieurs articles du dossier Ravageurs souterrains du mois dernier (n° 643). Et aussi les pratiques phytosanitaires alternatives ; par exemple l'utilisation d'auxiliaires sur fraisier p. 54 de cette édition, ou la totalité du dossier <i>« Moyens alternatifs »</i> de mars (n° 642). <i>Phytoma</i>, c'est aussi le suivi des bio-agresseurs des plantes cultivées, c'est-à-dire les organismes vivants nuisibles à leur santé, mauvaises herbes (ex. le vulpin des champs p. 9), ravageurs, maladies : arrivée de nouveaux, évolution des autres... Et le suivi de l'innovation en protection des plantes... Et l'actualité réglementaire qui la concerne...</p>

Actions et acteurs

Divers organismes et entreprises œuvrent pour les bonnes pratiques. Voici quelques exemples dont nous avons eu connaissance.

La campagne de sensibilisation « Protégez vos mains » est menée depuis septembre 2010 par neuf partenaires. Par ordre alphabétique : Adivalor, les Chambres d'agriculture- APCA, Coop de France, FARRE, FNA, FNSEA, InVivo, JA et l'UIPP. Outre l'affichage (v. page suivante), plus de 170 000 dépliants ont été distribués auprès des agriculteurs. Prochaine étape à l'automne : protéger ses yeux.

Contact : cmorin@uipp.net.

Basf, outre le travail sur les bidons EcoPack (voir p. 27) et le procédé Osmofilm (voir p. 35), œuvre à informer et former : sur le papier avec les « Anti-sèches Phyto » version distributeurs et maintenant agriculteurs (près de 20 000 exemplaires diffusés via plus de 30 distributeurs), sur écran avec « Educ'phyto », logiciel inter-actif de sensibilisation aux bonnes pratiques. A noter aussi le service « Evidence » de diagnostic-réglage des pulvérisateurs.

aller sur www.agro.basf.fr et « contact ».

Chez Syngenta, outre le travail sur les bidons S-pac (voir p. 27), le tablier S-protec (voir p. 27 et p. 45) et le procédé Héliosec (voir p. 35, p. 41, p. 45), il y a le lancement en 2010 d'un didacticiel sur les bonnes pratiques : « Les fondamentaux de la sécurité phytopharmaceutique – en 7 minutes, top chrono. »

www.syngenta-agro.fr puis « sécurité ».

Bayer CropScience France, outre le travail sur le procédé Phytobac (voir p. 35), mène des campagnes « Gestes Pro » : après les gants en 2009 et les combinaisons en 2010, c'est le tour du tablier en 2011 (voir p. 27). Par ailleurs le site bayer-agri.fr a un volet « Bonnes pratiques » et les sites « Phytobac on line » et « Bayer Gestes Pro on line » sont en cours de lancement.

aller sur www.bayer-agri.fr.

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