- Le projet pour l'agroécologie, qui veut engager la majorité des exploitations agricoles françaises dans cette forme d'agriculture d'ici 2025, comprend en réalité pas moins de sept plans (voir encadré ci-dessous).
Mais Ecophyto a mobilisé à lui tout seul une bonne moitié de l'allocution du ministre Stéphane Le Foll lors de l'ouverture de séance publique le 30 janvier.
Quelques minutes plus tard, les journalistes agglutinés dans le couloir, essaim de micros brandis sous le nez ministériel, ne l'ont questionné qu'à propos de ce plan...
- Globalement, l'Ecophyto nouveau suit de près les recommandations du rapport Potier (détails p. 11 à 14).
Sauf sur un point : le renforcement des moyens (qui semble entièrement financé par l'augmentation de la « redevance sur pollution diffuse » prélevée sur les produits phytos) ne serait pas, pour l'instant, à la hauteur souhaitée par le rapport.
- Le nouveau plan Ecophyto se base sur sept grands principes :
- maintenir le cap quantitatif des moins 50 %, mais en deux temps (-25 % en 2020, -50 % en 2025) ;
- renforcer l'aspect qualitatif : « vigie des impacts à 360 ° » ;
- s'inscrire au coeur du projet agroécologique ;
- replacer l'entreprise au centre du dispositif ;
- jouer collectif : coordination des actions, projets de groupe, bénéfices collectifs d'initiatives individuelles ;
- territorialiser ;
- insuffler une culture positive.
- Le plan se décline désormais dans les six axes proposés par le rapport Potier (Encadré 2 p. 12).
Le premier axe (agir tout de suite) programme notamment d'élargir les réseaux des fermes Dephy et le passage à l'agroécologie (voir l'article p. 11), développer le biocontrôle et l'agriculture biologique et expérimenter les CEPP, certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (ou phytosanitaires, ou pesticides).
- À propos des CEPP, le ministre a donné des précisions : certaines actions menées par les distributeurs (ex. : vente d'agroéquipements de précision, promotion du biocontrôle) « vaudraient » des baisses de Nodu, avec des barèmes qui seront publiés et transparents.
L'objectif sera une baisse de 20 % de ces Nodu en 2020. À ce moment-là, un bilan sera fait : les distributeurs n'ayant pas atteint l'objectif se verraient pénalisés mais pourraient racheter des unités de baisse de Nodu auprès de distributeurs ayant dépassé l'objectif.
Point important : ces échanges ne pourront pas avoir lieu sous forme de marché libre ! L'expérience du marché du carbone a servi de leçon... Le prix sera fixé par les pouvoirs publics, aussi bien pour les pénalités que pour les transactions entre distributeurs.
- Les quatre programmes de recherche suggérés par le rapport Potier voient bien leur lancement prévu dès maintenant pour préparer l'après 2020 : ils sont cités dans l'axe 2 du plan (« Améliorer les connaissances et les outils pour demain et encourager la recherche et l'innovation »).
Et ils sont bien consacrés au biocontrôle, à l'agroéquipement, à l'innovation variétale et à la gestion de la flore adventice. Le ministre estime en effet qu'on ne peut pas exiger des agriculteurs une baisse d'usage des pesticides chimiques sans leur proposer de nouveaux moyens techniques pour protéger autrement leurs cultures.
LES PLANS DE L'AGROÉCOLOGIE
1. Ecophyto
2. Eco-antibio
3. Semences et agriculture durable
4. Développement durable de l'apiculture
5. Énergie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA)
6. Ambition bio 2017
7. Protéines végétales