ÉDITORIAL

GLYPHOSATE : QUE D'ÉPISODES...

PAR MARIANNE DECOIN, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°708 - novembre 2017 - page 3

Vous avez aimé House of Cards, GOT (Game of Thrones) ou, naguère, Dallas. Que pensez-vous du feuilleton glyphosate ? La décision à son sujet était prévue le 9 novembre (voir p. 4). En attendant, presse et blogosphère font leur miel de manoeuvres en coulisses et conflits d'intérêts, côté pro-glyphosate comme anti.

Mais, au fait, qui peut gagner au retrait du glyphosate en Europe ? La santé publique ? Seulement en cas de solutions de remplacement meilleures. Ce n'est pas garanti. Par exemple, quelles sont les émissions de particules fines et autres substances cancérigènes avérées liées au désherbage mécanique ? L'agriculture biologique ? Faire savoir qu'elle n'utilise pas de glyphosate profite à... l'aval de la filière. Des fabricants de phyto ? Possible si le glyphosate laisse place à plus rentable (voir p. 16).

Qui peut y perdre ? Les agriculteurs conventionnels ? En Europe, oui. Notre interdiction du glyphosate avantagerait les agricultures d'Amérique utilisant toujours ce produit bon marché.

Monsanto, réputé le Frank Underwood/Littlefinger/J. R.(1) de la phytopharmacie ? Pas vraiment. La firme ne s'intéresse plus guère au marché européen du glyphosate. Mais si elle perd les procès intentés par des « class actions » montés par des avocats américains ? Soit elle s'évaporera dans Bayer, soit ce dernier, un européen, payera des plaignants américains... et, surtout, leurs avocats. Lisez John Grisham(2), vous allez aimer.

(1) Les « (très) méchants » de respectivement House of Cards, GOT et Dallas. (2) Auteur américain de romans policiers peuplés d'avocats, certains honnêtes et d'autres véreux, notamment ceux qui montent des « class actions ».

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