ACTUS - Réglementation

GLYPHOSATE L'INRA A RENDU SA COPIE

Phytoma - n°710 - janvier 2018 - page 6

Le 30 novembre dernier, l'Inra a remis le rapport sur le glyphosate commandé le 2 novembre par les quatre ministères chargés de l'Écologie, de la Santé, de l'Agriculture et de la Recherche. Ce document recense les possibilités d'alternatives techniques au glyphosate à partir de « l'analyse des résultats des recherches et expérimentations et des pratiques des agriculteurs ne recourant pas au glyphosate » notamment sur le réseau des fermes Dephy créé dans le cadre d'Écophyto, et les secteurs menacés d'impasse technique.

Les alternatives existantes sont, citons l'Inra qui signale qu'elles sont souvent à combiner entre elles :

« 1/La destruction physique par le désherbage mécanique et le travail superficiel du sol » [en interculture pour les cultures annuelles, au pied des ceps et arbres en vigne et vergers].

« 2/Le labour [qui] entraîne l'enfouissement des graines d'adventices qui sont en surface, ce qui empêche leur levée au cours de la saison suivante.

3/Une somme de stratégies d'évitement partiel » [choix d'espèces gélives pour les couverts intermédiaires, agro-équipements pour hacher la végétation].

« 4/La culture sous mulchs vivants, qui induit une modification profonde de la flore adventice et une limitation des adventices vivaces ou problématiques.

5/L'utilisation ciblée d'autres herbicides homologués (mais qui peuvent avoir des profils tox/écotox plus défavorables que celui du glyphosate) [...] pour traiter les adventices vivaces résistant aux options précédentes. »

Quant aux impasses techniques, le rapport cite :

« 1/Le cas particulier de l'agriculture de conservation [...] Cette agriculture qui restaure les sols et stocke du carbone [...]. Ces agriculteurs pourraient être conduits à renoncer à leur principe et à réintroduire un travail superficiel, voire parfois un labour.

2/Les agricultures menées dans des conditions difficiles sans bénéficier d'une forte valeur ajoutée : terrasses, zones très caillouteuses, zones très fragiles vis-à-vis du risque d'érosion » [l'Inra cite les DOM ainsi que les vignes et vergers sur terrains en forte pente].

« 3/Les cultures pour des marchés spécifiques à fortes contraintes techniques » [production de semences, légumes de plein champ] « avec risque de présence de fragments issus d'adventices toxiques ».

« 4/Des situations de niche comme le rouissage du lin fibre ou la récolte de fruits à coque. »

Reste aux pouvoirs publics de décider : les solutions existantes passent souvent par l'achat de nouveaux matériels, comment financer cela ? Que faire si des solutions aux impasses techniques ne sont pas trouvées d'ici trois ans, ce qui serait un cas possible car l'innovation ne surgit pas d'un claquement de doigts ? Sera-t-il politiquement permis d'avoir recours à des dérogations ou à un report d'interdiction, ou faudra-t-il abandonner les cultures concernées en France et se fournir en produits végétaux importés et... désherbés au glyphosate ?

POUR EN SAVOIR PLUS

http://institut.inra.fr/Missions/Eclairer-les-decisions/Etudes/Toutes-les-actualites/Usages-et-alternatives-au-glyphosate

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