L'Union européenne va continuer de renforcer les mesures prises en faveur d'une réduction des produits phytopharmaceutiques les plus préoccupants. Si de nombreux acteurs considèrent que la France dépasse les bornes d'un point de vue réglementaire, la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (Envi) du Parlement européen critique de son côté le manque d'engagement des États membres et de la Commission européenne dans la mise en oeuvre de la directive 2009/128/CE(1). En particulier, les indicateurs de risques harmonisés qui y sont mentionnés doivent permettre d'évaluer les progrès réalisés en termes de limitation des impacts des produits phytopharmaceutiques sur la santé et l'environnement. Ces indicateurs viennent d'être établis, dix ans après (p. 4). À l'échelle des filières, ce sont les indicateurs de fréquence de traitement (IFT) qui permettent d'évaluer l'évolution des pratiques phytosanitaires. Précurseur dans l'usage de la protection biologique intégrée (PBI), le secteur de l'horticulture ornementale sous serre reste grand consommateur de produits. Les IFT varient certes selon les productions considérées, mais les avancées sont freinées par les exigences esthétiques en aval, et les coûts des lâchers répétitifs d'auxiliaires. Malgré tout, la filière continue d'innover, avec par exemple l'élaboration d'un outil d'aide à l'observation de la biodiversité (p. 16).
(1) Directive du 21 octobre 2009 instaurant un cadre d'action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable.