Le Parlement européen a rejeté le 23 octobre dernier la proposition de règlement de la Commission européenne en matière d'évaluation de l'impact des produits phytopharmaceutiques sur les abeilles communes. Si le texte proposé tenait compte des tests de toxicité aiguë pour les pollinisteurs, il abandonnait les tests de toxicité chronique et larvaire.

Dans son avis sur les méthodes d'évaluation des risques pour les abeilles, publié le 28 octobre(1), l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) recommande de prendre en considération ces aspects et de s'appuyer sur le document guide de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) publié en 2013. La méthodologie de l'Efsa permet notamment d'évaluer la toxicité chronique pour les abeilles adultes et les larves, la toxicité pour les bourdons, et prend en compte les différentes voies d'exposition des abeilles. Le document guide n'a toutefois pas été adopté par les États membres et est actuellement en cours d'actualisation.

Selon l'Anses, il est également nécessaire de fixer des valeurs seuils réglementaires au niveau européen pour les risques relatifs aux effets chroniques et au développement larvaire des abeilles.

Une journée dédiée à la santé des abeilles

Pour faire le point sur ces sujets, l'Anses et l'Efsa, organisent le 9 décembre à Paris une journée scientifique internationale. L'objectif est de faire le point sur les propositions des deux agences sur l'évaluation des produits phytopharmaceutiques et de leur impact sur la santé des pollinisateurs. Les résultats de recherche du laboratoire de Sophia Antipolis, laboratoire de référence de l'Union européenne (LRUE) sur la santé des abeilles, seront également présentés.

(1) https://www.anses.fr/fr/system/files/PHYTO2019SA0097.pdf