Le lancement de l'Année internationale de la santé des végétaux inaugure une année de sensibilisation à l'importance de la santé des plantes, en mettant l'accent sur la prévention de la propagation des bioagresseurs.

Le personnel de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO, Food and Agriculture Organization) et son directeur général, Dongyu Qu, les organisations partenaires et les représentants des gouvernements, des organisations de la société civile, des universités et du secteur privé se sont réunis à Rome au siège de la FAO le 2 décembre 2019 pour lancer l'Année internationale de la santé des végétaux (International Year of Plant Health, IYPH).

La protection des plantes, un enjeu mondial

Les plantes représentent 80 % de ce que nous mangeons et produisent 98 % de l'oxygène que nous respirons. Pourtant, elles sont sous la menace constante et croissante de ravageurs et de maladies. Chaque année, ces derniers causent jusqu'à 40 % de pertes de cultures vivrières mondiales. Ces dégâts entraînent des pertes commerciales agricoles annuelles de plus de 220 milliards de dollars, confrontent des millions de personnes à la faim et nuisent à la principale source de revenus pour les communautés rurales. Or la FAO estime que la production agricole devra augmenter d'environ 60 % d'ici 2050 pour nourrir une population grandissante et généralement plus riche. « Les plantes constituent la base de la vie sur Terre, a déclaré Dongyu Qu, et elles sont le pilier le plus important de la nutrition humaine. Mais nous ne pouvons tenir pour acquis de disposer de plantes saines. » Le changement climatique et les activités humaines modifient les écosystèmes, réduisent la biodiversité et créent des conditions propices aux bioagresseurs. Dans le même temps, les voyages à travers le monde et le commerce international ont triplé en volume au cours de la dernière décennie et peuvent rapidement propager des ravageurs et des maladies, causant des dommages aux plantes indigènes et à l'environnement. « Comme pour la santé humaine ou animale, mieux vaut prévenir qu'avoir à soigner les plantes », a souligné le directeur de la FAO. Protéger les plantes vis-à-vis des bioagresseurs s'avère beaucoup plus rentable que de gérer des urgences phytosanitaires. Les ravageurs et les maladies des végétaux sont souvent impossibles à éradiquer une fois qu'ils se sont établis et leur contrôle coûte alors du temps et de l'argent.

Des risques phytosanitaires liés aux échanges mondiaux

À l'occasion du lancement, deux expositions visaient à sensibiliser le public aux risques phytosanitaires liés à l'internationalisation des échanges.

L'une, organisée par l'organisation nationale de protection des végétaux (ONPV) irlandaise en coopération avec la délégation irlandaise à la FAO, abordait les risques associés aux voyages internationaux, dans le cadre de la campagne d'information « Don't Risk it ! » de l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP). « Lorsque vous voyagez à l'étranger, les ravageurs et les maladies n'ont pas besoin de passeport », a déclaré le ministre irlandais, encourageant les voyageurs à adopter une approche responsable et prudente quand ils souhaitent passer les frontières avec des plantes et des produits végétaux.

La seconde exposition était organisée par Conlegno, un consortium privé à but non lucratif visant à protéger le patrimoine forestier et la biodiversité, en collaboration avec l'ONPV italienne. Les entreprises du consortium travaillent conformément aux directives de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV, ou International Plant Protection Convention, IPPC) pour contrôler les matériaux d'emballage en bois dans le commerce international. L'exposition montrait comment l'Italie travaille sur la mise en oeuvre des normes IPPC, et en particulier comment la norme internationale pour les mesures phytosanitaires (NIMP, ou International Standard for Phytosanitary Measures, ISPM) n° 15 y est harmonisée de façon à atténuer les risques phytosanitaires liés aux matériaux d'emballage en bois. Les NIMP, accords officiels ayant force d'obligation, visent à protéger les végétaux et l'industrie des végétaux en luttant contre la dissémination des organismes nuisibles.

Des normes internationales phytosanitaires

En empêchant la propagation et l'introduction d'organismes nuisibles dans de nouvelles zones, les gouvernements, les agriculteurs et d'autres acteurs de la chaîne alimentaire, tels que le secteur privé, peuvent économiser des milliards de dollars et garantir l'accès à des aliments de qualité.

Garder les plantes ou les produits végétaux exempts d'organismes nuisibles contribue également à faciliter les échanges et à garantir l'accès aux marchés, en particulier pour les pays en développement. Pour cela, il est important de renforcer l'adhésion à des réglementations et normes phytosanitaires internationales harmonisées. Dans ce contexte, l'événement a permis de saluer les efforts de la FAO et du secrétariat de la CIPV visant à ce que des normes internationales pour les mesures phytosanitaires soient élaborées et largement appliquées.