Tous les acteurs de la filière agricole sont engagés dans la transition agroécologique, et tous s'accordent à dire que les solutions qu'elle implique sont complexes, combinant biocontrôle, agroéquipements, numérique, innovations variétales... Plus que jamais l'agriculteur a besoin d'être accompagné. Or, dans le cadre de la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires au 1er janvier 2021, les entreprises concernées ont opté massivement pour la vente. De fait, Ronan Goff, vice-président d'IBMA France (International Biocontrol Manufacturers Association), lors des 7e Rencontres annuelles du biocontrôle, s'inquiétait de la perte possible de ce capital connaissance dont dispose la distribution agricole et de l'impact du manque de conseil spécifique à la parcelle. Selon Olivier Ruck, chargé du dossier « séparation vente/conseil » à la DGAL, l'année 2021 est une année de transition, de nouvelles structures de conseil vont se créer.
De leur côté, les chambres d'agriculture renforcent la compétence de leurs conseillers afin d'offrir, pour un coût raisonnable, un conseil stratégique (obligatoire en 2023) et spécifique à chaque exploitation. Comme le souligne Sébastien Windsor, président de l'APCA, encore faut-il que l'agriculteur ait un vrai projet d'évolution de ses pratiques. Si les outils en ligne pour s'informer individuellement se multiplient au même titre que se développent les outils d'aide à la décision, rien ne vaut pourtant les échanges humains, que ce soit avec un conseiller, ou au sein de collectifs (GIEE, Dephy, groupe 30 000...).