ÉDITORIAL

ANTICIPER LE PROCHAIN HORIZON

PAR VALÉRIE VIDRIL, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°742 - mars 2021 - page 3

Le dossier consacré aux maladies virales transmises par les pucerons paraît dans un contexte médiatique marqué par l'autorisation, pour 2021, d'emploi de semences traitées par des néonicotinoïdes (p. 4). Les agriculteurs, confrontés à une baisse de solutions insecticides disponibles, manquent d'alternatives. Pourtant, la fin de ces substances était annoncée dans la loi biodiversité du 8 août 2016, avec une interdiction programmée au 1er septembre 2018 et des dérogations possibles jusqu'au 1er juillet 2020.

Les plans Écophyto, le premier initié en 2008 suivi d'Écophyto 2, ont montré que réduire l'usage des pesticides passait par une approche systémique et une reconception des exploitations, nécessitant différents leviers pour protéger les cultures car il n'existe pas d'alternative de substitution. Cette transformation prend d'autant plus de temps qu'elle ne concerne pas que la production mais l'ensemble de la filière : collecte, distribution, transformation, consommation... Selon les résultats présentés lors du colloque national du réseau Dephy le 2 février, des systèmes de cultures économes en intrants sont viables économiquement, mais ils posent de vraies questions de reconnaissance des modes de production et de partage du risque.

La possibilité de dérogation jusqu'en 2023 offre un sursis à la filière sucrière. Un délai pour permettre à la recherche de renforcer les connaissances voire d'apporter des solutions, mais aussi aux acteurs de terrain de faire connaître les modèles qui fonctionnent... tout en préparant le prochain horizon fixé à 2030 par la stratégie européenne « De la ferme à la table ».

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