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Réglementation. Passer du fioul au gazole non routier

Pascal Fayolle - Le Lien Horticole - n°745 - mars 2011 - page 6

Les « engins mobiles non routiers » vont devoir, au 1er mai, changer de carburant pour moins polluer, mais l'opération ne sera pas sans conséquences financières...
Le 1er mai prochain, les « engins mobiles de chantier » n'auront plus le droit d'utiliser le fioul. Ils devront passer au gazole non routier pour limiter la pollution de l'air, avec des contraintes techniques et financières. PHOTO : FRANCIS GINESTET

Le 1er mai prochain, les « engins mobiles de chantier » n'auront plus le droit d'utiliser le fioul. Ils devront passer au gazole non routier pour limiter la pollution de l'air, avec des contraintes techniques et financières. PHOTO : FRANCIS GINESTET

A l'heure actuelle, les engins de chantier, tractopelles ou nacelles, par exemple, fonctionnent avec du fioul. Mais pour se conformer à une réglementation européenne (directive FQD 2009/30/CE), ces appareils devront, dès le 1er mai prochain (à l'exclusion des tracteurs agricoles qui ne seront concernés qu'au 1er novembre), fonctionner au gazole non routier, GNR. Ce carburant, dont la teneur en soufre est cent fois inférieure à celle du fioul (10 ppm au lieu de 1 000), améliorera la qualité de l'air.

À noter qu'en Europe, seules la France et la Grande-Bretagne n'avaient pas encore adopté cette réglementation. Outre ses avantages vis-à-vis de la qualité de l'air, il contient 7 % de biocarburant (esters méthyliques ou Diester), assure une meilleure lubrification des moteurs et présente un indice de Cétane plus élevé, ce qui offre une meilleure combustion du carburant. Par ailleurs, il permet de ne pas avoir de souci de garantie constructeur à l'achat d'un véhicule neuf.

Plus cher et plus contraignant

Par contre, quelques inconvénients apparaissent aussi. Tout d'abord, un nettoyage préalable des anciennes cuves de stockage va être indispensable. En effet, le Diester présent dans le GNR va remettre en suspension les sédiments accumulés au fil des années dans la cuve ayant contenu du fioul. Par ailleurs, le biocarburant présent dans le GNR favorise la présence d'eau et le développement de bactéries, un nettoyage complet de la cuve est donc recommandé tous les dix ans. Autre souci, la stabilité du produit dans le temps qui n'est garantie qu'environ six mois. Des rotations courtes de stockage devront donc être respectées. Enfin, la tenue au froid du produit sera différente en été et en hiver : le GNR « été » accepte des températures jusqu'à 0 °C, la version « hiver » pourra supporter - 15 °C. Le premier sera livré du 1er avril au 31 octobre... Il existera aussi deux qualités de produit, celui de qualité supérieure pourra supporter – 21 °C en hiver et – 12 °C en été.

Reste la question du coût. Selon nos confrères de la France Agricole, qui ont interrogé les conseillers du Bureau de coordination du machinisme agricole, le GNR devrait coûter 1 à 2 centimes plus cher que le fioul. Auxquels il faudra ajouter 1 à 2 centimes pour la qualité supérieure. Mais avec un indice de Cétane supérieur, les engins devraient consommer moins...

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