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dossier - Vigne

Optipulvé, la précision d'application pour optimiser les doses

Yves Heinzlé*, Sébastien Codis*, Jean-Noël Pascal*, Nathan Wisniewski **, Philippe Crozier*** et Florent Bidaut*** - Phytoma - n°638 - novembre 2010 - page 36

Compte-rendu de sept années d'expérimentation en vignes étroites
 ph. Codis

ph. Codis

2 - Appareil AB Most (Berthoud), de type « face par face », de technologie pneumatique et de configuration « diffuseurs dans l'inter-rang ». Des essais IFV illustrés figure 3 ont montré qu'il permet une pulvérisation très homogène. Il a ensuite été utilisé dans les essais Optipulvé de traitement à dose réduite.

2 - Appareil AB Most (Berthoud), de type « face par face », de technologie pneumatique et de configuration « diffuseurs dans l'inter-rang ». Des essais IFV illustrés figure 3 ont montré qu'il permet une pulvérisation très homogène. Il a ensuite été utilisé dans les essais Optipulvé de traitement à dose réduite.

5 - Pulvérisateur Jet porté (GRV) de type « face par face » et de configuration « diffuseurs dans l'interrang ». Il a été intégré dans les essais Optipulvé à partir de 2009 ; de plus, en 2010, on a comparé deux types de buses sur cet appareil.

5 - Pulvérisateur Jet porté (GRV) de type « face par face » et de configuration « diffuseurs dans l'interrang ». Il a été intégré dans les essais Optipulvé à partir de 2009 ; de plus, en 2010, on a comparé deux types de buses sur cet appareil.

Voici l'article promis en septembre dernier(1) et qui rend compte de sept ans d'études réalisées en Bourgogne sur les possibilités de moduler les doses de fongicides vigne grâce à une application plus précise. En effet, les doses autorisées sont calculées pour assurer l'efficacité des traitements en conditions « moyennes » d'application. Mais si on améliore ces conditions, peut-on diminuer les doses ? Ainsi, le choix du pulvérisateur a-t-il un effet ? La réponse passe par les trois mots « face par face », mais pas seulement. Nous présentons la démarche « OptiPulvé » lancée en 2004 en s'appuyant sur des résultats plus anciens. Évocation de son enrichissement progressif et de ses résultats. Y compris son application en pratique par des viticulteurs depuis 2009.

En France, les doses autorisées de produits phytopharmaceutiques destinés à la vigne sont exprimées à l'hectare cadastral et calculées pour rester efficaces quelle que soit la configuration de la vigne et les conditions du traitement. Mais en pratique, divers facteurs font varier l'efficacité de la protection phytosanitaire (Figure 1) : densité de plantation, évolution de la surface foliaire, précision du pulvérisateur, conditions météorologiques, pression parasitaire...

Tous ouvrent autant de pistes permettant d'envisager d'optimiser la dose appliquée tout en maintenant un niveau de protection satisfaisant. Le programme Optipulvé vise à étudier la piste de la précision d'application de la bouillie en fonction du type de pulvérisateur utilisé.

L'homogénéité de répartition des produits varie suivant le matériel

La pulvérisation viticole s'appuie essentiellement sur deux technologies différentes : la pulvérisation pneumatique et la pulvérisation à pression (à jet porté ou à jet projeté).

La configuration du matériel – caractérisée par l'emplacement des diffuseurs par rapport à la végétation de la vigne – associée à la technologie de pulvérisation constituent les principaux facteurs d'homogénéité de répartition de la bouillie sur le végétal.

Actuellement, l'offre des constructeurs évolue vers des matériels assurant un meilleur ciblage de la végétation. Cela se traduit par l'apparition de matériels en configuration « face par face » qui se substituent progressivement aux configurations traitant plusieurs rangs en uniface.

Traitement uniface direct sur plusieurs rangs

Les pulvérisateurs traitant au-dessus de la végétation en uniface direct plusieurs rangs à la fois sont de conception relativement ancienne. Ils répartissent la bouillie de façon hétérogène entre rangs, faces d'un même rang et étages de végétation. Dans cette catégorie, figurent les canons pneumatiques oscillants, les turbines oscillantes et les voûtes assurant le traitement de plusieurs rangs en uniface. L'éloignement des diffuseurs par rapport à la végétation rend ces matériels sensibles au vent et à la dérive des brumes de pulvérisation.

Les résultats présentés dans la figure 2 sont issus d'un essai de mesure de dépôts d'une voûte 10 sorties montée sur un enjambeur 3 rangs et utilisée tous les 8 rangs par passage (photo 1). Une bouillie cuprique de concentration connue a été pulvérisée sur des rangs équipés de capteurs plans en matière plastique disposés sur les faces inférieures et supérieures des feuilles. L'analyse en laboratoire des dépôts de cuivre sur les capteurs a permis d'évaluer la répartition du produit entre les rangs traités.

On voit que, dans cette configuration et avec ces réglages, le côté gauche du Rang 2 reçoit près de 8 fois plus de bouillie que le côté droit du Rang 1 adjacent. Par ailleurs, le Rang 4 reçoit au total 2 fois plus de bouillie que le Rang 1.

Face à cet inconvénient et afin d'améliorer la répartition de la bouillie sur le végétal, des pulvérisateurs traitant directement et de façon identique chaque face de rang ont été conçus. Cette catégorie de matériels regroupe deux types de configuration caractérisés par la position des diffuseurs par rapport à leur cible.

L'évolution des matériels : le « face par face » avec diffuseurs dans l'interligne...

Les pulvérisateurs à diffuseurs dans l'interligne peuvent être, soit pneumatiques, soit à jet porté, soit à jet projeté avec baguette interligne. L'IFV a réalisé l'évaluation de la rampe pneumatique AB Most, du constructeur Berthoud, (photo 2 et figure 3) ainsi que du système Turbocoll VE à jet porté, de Tecnoma.

Avec la plupart des matériels de cette catégorie, l'homogénéité est excellente entre les deux côtés de rang et bonne entre chaque étage de végétation à condition que le nombre de diffuseurs soit suffisant. Cette répartition homogène est liée à ce que, dans la configuration en interligne, chaque diffuseur assure la couverture d'un volume de végétation similaire.

De plus, cette architecture de rampe permet d'adapter le nombre d'étages de diffuseurs ouverts au développement de la végétation. Bien réglés, les pulvérisateurs à assistance d'air traitant en « face par face » avec diffuseurs dans l'interligne sont les mieux disposés à une répartition homogène du produit sur la cible. Leur inconvénient majeur réside dans leur encombrement en interligne et leur manque de maniabilité à la vigne, notamment en situation de contre-pente.

D'autres constructeurs proposent, en pulvérisation pneumatique et à jet porté, des dispositifs de traitement « face par face » situés dans l'interligne.

« Face par face » avec les diffuseurs au-dessus, tous pneumatiques

Les matériels traitant en « face par face » strict mais avec les diffuseurs situés au-dessus de la végétation ont été développés en réponse aux situations où les précédents rencontrent des difficultés pratiques liées à leur moindre maniabilité. On ne trouve ces équipements que sur des pulvérisateurs pneumatiques.

L'IFV a testé l'homogénéité de la répartition de la bouillie sur le Jet 6 000, du constructeur Bobard (photo 3 et figure 4) ainsi que sur les rampes CG, de Berthoud (photo 4 et figure 5). À noter que des essais ultérieurs ont montré des résultats variables suivant les réglages de ces appareils ; une plus grande hétérogénéité de la répartition entre étages de végétation a été constatée dans le cas de réglages inadaptés.

Au final, chaque type d'équipement représente un compromis différent entre précision de l'application et facilité d'utilisation. Parmi les configurations assurant une protection et un risque pour l'environnement acceptables, la différence réside dans l'homogénéité de répartition de la dose notamment entre étages de végétation.

Depuis 2004, efficacité des traitements à dose réduite

Le travail réalisé depuis 2004

Après cette confirmation que les pulvérisateurs « face par face » permettent une plus grande précision d'application du produit sur sa cible, l'IFV de Davayé et la Chambre d'agriculture de Saône-et-Loire ont débuté en 2004 une étude pour déterminer dans quelle mesure des matériels récents peuvent appliquer une dose réduite sans nuire à l'efficacité de la protection. L'expérimentation a été menée en vignes étroites sur des parcelles de chardonnay de la région du Mâconnais. Elle consiste à mettre en œuvre, tout au long de la campagne, un programme de traitements contre le mildiou et l'oïdium en utilisant deux types de pulvérisateur à rampe pneumatique mis à disposition par le constructeur Berthoud dans le cadre d'un traitement « face par face » : une rampe pneumatique avec diffuseurs dans l'interligne (AB Most) et une rampe pneumatique traitant par le dessus (CG). Les contraintes liées à l'utilisation de ce type de matériel ont justifié la mise en place d'un dispositif en bandes. Les essais ont été totalement réalisés par les expérimentateurs et les paramètres des interventions ont systématiquement été contrôlés pour assurer la fiabilité des références.

À chaque intervention, les deux matériels appliquent différentes doses de produits phytosanitaires : la dose homologuée (N) et une dose réduite (0,7 N). La réduction de dose est réalisée par déconcentration de la bouillie à volume/hectare constant.

Pour les deux appareils, chaque modalité consiste en un aller-retour sur une longueur fixe, à vitesse d'avancement de 4,5 km/h avec un volume appliqué de 150 l/ha. À chaque extrémité de la parcelle, une bande transversale non traitée fait office d'indicateur de progression des maladies. Ces bandes témoins sont contrôlées toutes les semaines. À l'issue des attaques, sur chaque modalité expérimentée, les comptages de fréquence et d'intensité sont effectués sur quatre pseudo-répétitions de 100 feuilles et 100 grappes réparties sur les deux rangs centraux.

Nouveaux paramètres depuis 2006

Dès 2006, les essais ont intégré un autre paramètre susceptible d'interférer avec le matériel : le type de fongicide. Pour chaque modalité de dose et de matériel, deux types de programmes fongicides ont été testés : le premier à base de fongicides qualifiés, à dire d'experts, de « gamme moyenne » et le second de fongicides « haut de gamme » pour la région (Tableau 1).

Depuis 2007, afin de favoriser l'apparition et le développement du mildiou pour les années à faible pression, les expérimentateurs ont procédé à des inoculations.

Analyse des résultats

Notons qu'entre 2004 et 2009, le nombre moyen d'interventions a été pour les essais de 7,6 pour le mildiou (entre 7 et 8 selon les millésimes) et de 5,9 pour l'oïdium (entre 4 et 8).

Pour rendre compte des résultats obtenus, l'efficacité a été calculée pour chaque modalité suivant la formule d'Abbott :

Efficacité modalité M = (1 - Intensité d'attaque modalité M/Intensité d'attaque sur TNT) ×100, avec TNT= témoin non traité

Seules sont prises en compte les données des expérimentations où les intensités d'attaque sur les témoins sont significatives (> 25 %). Les figures 6, 7 et 8 présentent les efficacités moyennes pour chaque modalité sur la période 2004-2009.

Pour de fortes pressions de mildiou, quelques attaques sur grappes sont observées mais la maîtrise de la maladie reste globalement très satisfaisante avec, dans la plupart des cas, une intensité inférieure à 3 % pour les deux appareils et les deux doses. Seules des pressions extrêmes (intensité = 55 %) entraînent une légère perte d'efficacité de la dose réduite. À noter : ces pressions ont été obtenues suite à des contaminations artificielles en 2008.

Face à l'oïdium (Figure 8), les deux appareils permettent un bon contrôle avec les deux doses tant que la pression reste faible dans les témoins non traités. Mais au-delà, pour les programmes de gamme moyenne, la CG à dose 0,7 N décroche parfois significativement de la référence. Cette moindre efficacité traduit la moins bonne répartition de la dose entre étages pour cette configuration mise en évidence lors d'essais visant à évaluer la distribution des dépôts sur la végétation.

Conclusion : moins 30 % si...

Dans l'état actuel des références, une réduction de 30 % des intrants fongicides à chaque intervention paraît possible sans risque important avec le pulvérisateur à diffuseurs dans l'interligne. Mais attention, seulement si le matériel est bien réglé, les cadences respectées et les interventions réalisées en conditions de température et d'hygrométrie favorables !

Avec le pulvérisateur traitant en face par face par le dessus, la réduction de 30 % paraît possible mais le risque augmente en cas de forte pression de maladie. Cela traduit la moins bonne répartition de la dose entre étages de végétation. En effet, avec les produits anti-oïdium de gamme moyenne, les essais ont décelé pour la CG un fort effet dose dans le cas de pressions en oïdium importantes.

Il faut aussi noter que dans certaines situations, en cas de très forte pression oïdium, la maladie est difficile à maîtriser avec des produits de gamme moyenne, et ce, quels que soient la dose et le matériel utilisés.

Il faut se garder d'extrapoler directement, sans confirmation expérimentale, ces résultats obtenus en vignes étroites à d'autres types de pulvérisation (jet projeté) et/ou de modes de conduite de la vigne (vignes larges).

Notons aussi qu'en l'absence d'une évolution de la réglementation et/ou du système d'expression de la dose, l'utilisation de doses réduites est sous la responsabilité de l'utilisateur.

Depuis 2008

2008, doses en début de végétation

Un palier supplémentaire est testé avec succès depuis 2008 en introduisant une modulation supplémentaire de doses lors des premiers traitements avant la floraison afin d'adapter la dose à la faible surface foliaire à protéger. Opérée par la fermeture d'une hauteur de diffuseurs sur deux en AB Most, cette réduction supplémentaire s'obtient plus généralement par une adaptation du nombre des diffuseurs à la hauteur de la végétation.

Des essais entrepris en 2010 par mesure des dépôts sur la végétation aux stades précoces sont venus préciser les perspectives d'optimisation des intrants phytosanitaires en fonction des matériels de pulvérisation utilisés.

Résultats : choix de l'appareil, mais aussi son réglage

Ces essais ont montré que les dépôts de quantité de bouillie variant dans un rapport de 1 à 2,4 selon la technicité des appareils.

Ils ont par ailleurs mis en évidence l'influence déterminante des réglages (orientation des diffuseurs, optimisation des vitesses d'air, type de buses...) sur les quantités de produits déposées sur le végétal à ce stade.

2009, un « face par face » à jet porté dans les essais

En complément des appareils pneumatiques, le programme OptiPulvé intègre depuis 2009 un nouvel appareil à jet porté du constructeur GRV qui traite la végétation en « face par face ». Il est constitué de deux modules interlignes permettant le traitement simultané de deux rangs par passage (1 entier et 2 demis) (photo 5).

Chaque module comporte trois étages de diffuseurs. En 2009, ils étaient équipés de buses à fente classique (Lurmark orange FanTip 01F80).

En 2010, deux modalités ont été testées :

– l'une avec ces buses à fente classique,

– l'autre avec des buses à fente et à injection d'air (Albuz, orange AVI8001) dont l'intérêt réside dans le potentiel de réduction des risques de pollutions diffuses (par dérive).

Dans tous les cas, la pression est de 3,5 bars, la vitesse d'avancement de 4,9 km/h, le volume de bouillie appliqué d'environ 250 l/ha et la comparaison a été faite avec l'AB Most à pleine dose (Figures 9 et 10).

Dans l'essai 2009, où seules les buses à fente classiques équipaient l'appareil, il a été intégré à pleine dose (N) et à dose réduite (0,7 N). La modulation de doses a été appliquée pour les deux premières applications par fermeture de l'étage supérieur de buses.

Pour ce millésime, l'oïdium a été absent des parcelles d'essais et l'intensité d'attaque du mildiou sur les TNT fut relativement faible : 11 % sur grappes et 19 % sur feuilles.

Et en 2010, deux types de buses

En 2010, les deux types de buses ont été testés à dose pleine (N) et réduite (0,7 N) et la modulation de doses a été appliquée comme en 2009. Dans ces conditions, toutes les modalités ont assuré une excellente protection contre les attaques de mildiou sur feuilles (figure non montrée). La modalité la plus atteinte a une intensité d'attaque de 3 % alors que l'intensité d'attaque dans les témoins voisine 50 %. Malgré l'excellente protection assurée, un très léger effet dose apparaît sur le matériel GRV en particulier avec les buses à fente classiques (+ 2,5 % d'intensité d'attaque avec la dose réduite qu'avec la pleine).

De même, toutes les modalités assurent une excellente protection des grappes avec des pourcentages moyens d'attaque inférieurs à 1 % fin juillet alors que l'intensité d'attaque sur les TNT est de 28 % (Figure 9).

La conclusion pour la protection anti-oïdium est identique : aucune modalité ne se distingue, chacune avec un taux de destruction à moins de 2 % alors que l'intensité d'attaque dans les TNT est significative, voisinant 25 %. Les deux types de buses ont permis de maintenir un bon niveau de protection à la dose 0,7 N (Figure 10).

Si les résultats de 2010 se confirmaient, le matériel GRV équipé de buses à injection d'air permettrait de concilier optimisation des intrants phytosanitaires et limitation des risques de pollutions diffuses (présomption de réduction de la dérive avec ce type de buses et intérêt pour les applications en zones péri-urbaines).

Transfert de la démarche à la pratique

Un test de validation pratique est réalisé depuis 2009 sur un réseau de dix exploitations viticoles de Saône-et-Loire. Les pulvérisateurs utilisés traitent tous en « face par face » strict et représentent un échantillon des principales marques et configurations rencontrées en pratique.

Les programmes appliqués à dose réduite de 30 % à chaque intervention ont donné satisfaction dans toutes les situations en 2009 et 2010, hormis un cas où la cadence de renouvellement n'a pas pu être respectée après une application en condition de forte pression : renouvellement à T + 20 après 33 mm de pluie à partir de T + 10 (Figure 11).

Ainsi, sur feuilles avec des témoins non traités dont l'intensité moyenne d'attaque par le mildiou est de 26 %, l'efficacité de la dose réduite s'élève à 96,4 %. Sur les grappes, pour une intensité moyenne d'attaque des témoins par le mildiou de 27 %, l'efficacité moyenne de la dose réduite a été de 95,6 %.

La faible pression en oïdium en 2009 n'a pas permis de statuer sur l'efficacité de la protection des traitements anti-oïdium à dose réduite.

En 2010, 3 parcelles ont subi une pression d'oïdium sur grappes supérieure à 10 %. Pour ces trois cas, l'efficacité de la protection avec la dose réduite a été très satisfaisante (valeur moyenne 95,7 %). Ces résultats ont été obtenus pour des pressions parasitaires moyennes. Par ailleurs, tous les matériels ont fait l'objet d'un diagnostic préalable avec mise à niveau et optimisation des réglages, puis d'une visite au stade floraison pour vérifier l'adéquation des réglages avec les paramètres de végétation.

Ce qu'il faut retenir :

résumé page suivante.

<p>(1) « Fongicides vigne, moins 30 % si... », <i>Phytoma</i> n° 636, août-septembre 2010, p. 6.</p> <p>* IFV, Institut français de la vigne et du vin.</p> <p>Pôle Technique Viticole - 71960 Davayé www.vignevin.com</p> <p>sebastien.codis@vignevin.com</p> <p>Tél. 33 (0)3 85 35 00 22. Fax : 33 (0)3 85 35 02 81.</p> <p>** Stagiaire IFV, élève ingénieur ENSAIA option « Protec ».</p> <p>*** Chambre d'agriculture de Saône-et-Loire.</p>

Figure 1 - Les facteurs pouvant faire varier l'efficacité de la protection phytosanitaire : le programme Optipulvé étudie l'effet du facteur « type de pulvérisateur et réglage des diffuseurs ».

Figure 2 - Répartition de la dose par côté de rang sur les 4 rangs situés à droite de l'appareil voûte 10 sorties (145 l/ha et 5,1 km/h).

1 - Le pulvérisateur « voûte 10 sorties » qui a fourni sur le côté gauche de l'appareil. les références de la figure 2. Les côtés de rangs faisant face à l'appareil (côtés gauche des rangs de droite) reçoivent davantage de produit que les autres.

1 - Le pulvérisateur « voûte 10 sorties » qui a fourni sur le côté gauche de l'appareil. les références de la figure 2. Les côtés de rangs faisant face à l'appareil (côtés gauche des rangs de droite) reçoivent davantage de produit que les autres.

La configuration étant symétrique, il n'était pas utile de mesurer les doses sur les rangs situés sur le côté gauche de l'appareil.

Figure 3 - Répartition de la dose sur un rang traité avec la rampe AB Most en vigne étroite (150 l/ha ; 4,8 km/h).

Figure 4 - Répartition de la dose sur un rang traité avec la rampe Jet 6000 en vigne étroite.

3 - Rampe pneumatique Jet 6000 (Bobard) sept rangs avec diffuseurs au dessus, celui de la figure 4. Il pulvérise de façon moins homogène que les appareils à diffuseurs dans l'interligne testés, mais il est plus maniable.

3 - Rampe pneumatique Jet 6000 (Bobard) sept rangs avec diffuseurs au dessus, celui de la figure 4. Il pulvérise de façon moins homogène que les appareils à diffuseurs dans l'interligne testés, mais il est plus maniable.

Figure 5 - Répartition de la dose sur un rang traité avec la rampe CG en vigne étroite (134 l/ha ; 5,3 km/h).

4 - Rampe CG (Berthoud), modèle « pneumatique/face par face/diffuseurs au-dessus » à la base des résultats illustrés figure 5. C'est un des deux appareils utilisés à partir de 2004 dans les essais OptiPulvé.

4 - Rampe CG (Berthoud), modèle « pneumatique/face par face/diffuseurs au-dessus » à la base des résultats illustrés figure 5. C'est un des deux appareils utilisés à partir de 2004 dans les essais OptiPulvé.

Figure 6 - Efficacité sur feuilles des programmes anti-mildiou. Intensité moyenne d'attaque des témoins : 62,5 % (de 29 à 100 %).

Figure 7 - Efficacité sur grappes des programmes anti-mildiou. Intensité moyenne d'attaque des témoins : 46,8 % (de 26 à 100 %).

Figure 8 - Efficacité sur grappes des programmes anti-oïdium. Intensité moyenne d'attaque des témoins : 42,6 % (de 32 à 58 %).

Figure 9 - Efficacité de la protection antimildiou sur grappes en 2009 et 2010 en fonction des modalités (N.B. : JP = Jet Porté ; IA = buses à injection d'air).

Figure 10 - Efficacité de la protection anti-oïdium sur grappes en 2010 en fonction des modalités (N.B. : JP = Jet Porté ; IA = buses à injection d'air).

Figure 11 - Efficacité de la protection à dose réduite (0,7 N) au sein du réseau de viticulteurs lors des campagnes 2009 et 2010.

Résumé

La maîtrise des doses d'intrants phytosanitaires appliquées est un enjeu important pour la viticulture afin de satisfaire aux objectifs fixés par le plan EcoPhyto 2018. Dans cette optique, l'optimisation des doses en fonction de la capacité du matériel à localiser le maximum de la bouillie pulvérisée sur la cible est étudiée depuis 2004 dans le contexte des vignes étroites.

Le travail est effectué par l'IFV de Mâcon-Davayé dans le cadre d'un programme expérimental conduit en collaboration avec la Chambre d'agriculture de Saône-et-Loire. La démarche, baptisée OptiPulvé, s'appuie sur le fait que les matériels récents assurant une bonne précision d'application permettent, par rapport à la génération précédente, d'augmenter la fraction de bouillie efficace et de réduire significativement les pertes de produit dommageables pour l'environnement et coûteuses pour le viticulteur.

Le protocole consiste à appliquer durant toute la campagne un programme de traitements contre le mildiou et l'oïdium avec des produits soit de gamme haute, soit de gamme moyenne. Il comporte de 2004 à 2008 deux modalités de matériel d'application dans le cadre d'un traitement « face par face » : une rampe pneumatique avec diffuseurs dans l'interligne et une rampe pneumatique traitant par le dessus. Depuis 2009, un appareil « face par face » à jet porté avec modules interlignes complète le programme. A chaque intervention, les matériels appliquent plusieurs doses de produits : la dose homologuée et une dose réduite. Des bandes de témoins non traités (TNT) dans les parcelles permettent de mesurer la progression et l'intensité des maladies.

Les sept années d'expérimentation ont permis de montrer dans des conditions de pression parasitaires variées que l'idée de départ d'adapter la dose à la précision du matériel est réaliste. Ce résultat est valable pour le type de matériel testé, s'il est correctement réglé et dans un contexte des vignes étroites. L'adaptation des doses doit être raisonnée en fonction de la configuration du pulvérisateur et de la gamme de produit utilisée.

Mots-clés : vigne, techniques d'application, pulvérisation, fongicides, modulation de doses, traitement face par face, OptiPulvé.

Summary

The optimal use of plant protection products (PPP) is an important issue for viticulture and winegrowers will have to modify their practices in order to reach the objectives laid out by the EcoPhyto 2018 plan. The IFV-Macon and the Chambre d'Agriculture of Saône et Loire have studied, since 2004, the possibilities of dose optimization through sprayers ability to deliver the greatest part of the spray to the target. The program, named Optipulvé, is based on recent « side by side » sprayers allowing winegrowers to increase the efficient part of the mixture and to significantly reduce losses of product which are environmentally and economically problematic.

The protocol consists in spraying a treatment program against downy mildew and powdery mildew with products either high range or midrange. From 2004 to 2008, the experiment included two types of « side by side » sprayers : a pneumatic sprayer with nozzles inside the rows and a pneumatic sprayer with nozzles above the rows. Since 2009, a « face by face » air-assisted sprayer complete the program. It is fitted with conventional flat fan nozzles and flat nozzles with air injection. For each application, the sprayers deliver different doses : the registered dose and one or more reduced doses.

After 7 years of experiments carried out in varied disease pressures, the results prove that the original idea to adjust the dose to sprayer accuracy is realistic. The PPP dose rate's adjustment has to been thought depending on the type of sprayer and the range of PPP used.

Remerciements

Ce programme a été réalisé avec le soutien financier de France AgriMer dans le cadre du Contrat Plan État Région Bourgogne.

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :