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Pourriture acide Agir en préventif

La vigne - n°6 - mars 2012 - page 42

La lutte contre cette maladie repose avant tout sur la prophylaxie et l’application d’un cuivre en fin de saison.

En 2011, le Jura et surtout l’Alsace ont accusé de fortes attaques de pourriture acide. «
L’été a été humide. Les raisins étaient gonflés d’eau et propices à l’éclatement. Les températures étaient douces, y compris la nuit. La présence de beaucoup d’insectes, dont des drosophiles, a encore accru les risques », explique Marc Schmitt, conseiller viticole et œnologue à l’Adar du vignoble, dans le Bas-Rhin. La pourriture acide est provoquée par la prolifération de petites mouches, les drosophiles, vectrices de levures et de bactéries acétiques. Elles s’installent sur des baies blessées par les frottements de grappes entre elles, les tordeuses ou l’oïdium. Les cépages dont les raisins ont des pellicules fines et des grappes compactes sont particulièrement sensibles à la maladie. La pourriture acide peut altérer la qualité de la vendange. Les grappes atteintes diffusent une forte odeur d’acide acétique (vinaigre) et sont impropres à la vinification.

Traitement cuprique

On peut réduire les risques en limitant la vigueur de la vigne par l’enherbement et en évitant les entassements de végétation. « Assurer une bonne protection contre le mildiou, l’oïdium et les tordeuses permet aussi de diminuer les lésions sur grappes », ajoute Jérôme Attard, conseiller viticole à la chambre d’agriculture du Haut-Rhin. Un autre moyen de lutte consiste à appliquer un traitement cuprique à la fermeture de la grappe ou à la véraison. Le cuivre freine le développement des micro-organismes impliqués dans la maladie et durcit la pellicule des baies. « Nous préconisons une dose de 600 à 800 g de cuivre métal par hectare », précise Didier Richy, conseiller viticole à la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône.
Il existe également des insecticides homologués contre les drosophiles. Mais leur intérêt est limité. « Leur action est trop lente pour être réellement efficace face au cycle rapide de reproduction de ces insectes », souligne Jérôme Attard. « Ils ont un impact sur les adultes mais pas sur les pontes, ajoute Didier Richy. Nos observations ont montré que la maladie restait bien présente malgré ces traitements. »
Si malgré tout, la vigne présente beaucoup de pourriture acide à la vendange, il est indispensable de trier les raisins. « Pour réduire l’acidité volatile, je conseille un double débourbage, deux heures après le pressurage puis 24 heures après, poursuit Marc Schmitt. Le sulfitage doit être de 5 à 7 g/hl et le levurage permet ensuite un départ en fermentation rapide. »

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