Préparation de la bouillie, traitement, lavage du pulvérisateur : toutes ces phases imposent une protection adaptée.
Pendant longtemps, les services officiels ont recommandé une protection maximale lors de la préparation de la bouillie et du traitement. Or le port dune combinaison intégrale est inconfortable. Sur le terrain, les viticulteurs lenfilent rarement. Face à cette réalité, les préconisations évoluent dans un souci de pragmatisme et sadaptent en fonction du risque. Ainsi, la combinaison nest plus systématiquement recommandée. Pour la préparation de la bouillie par exemple, la MSA admet le port dun tablier de catégorie 3.
Nouvelle vision
Pour aider les agriculteurs à choisir leur tenue, Bayer CropScience a conçu un outil daide à la décision : Bayer Gestes Pro on-line. Cette application accessible depuis le site internet bayer-agri.fr se veut pédagogique et individualisée. Elle tient compte du fait que le profil toxicologique des produits et la présence ou non de cabine filtrante sur le tracteur influent beaucoup sur les risques encourus par celui qui traite.
En renseignant plusieurs paramètres (produit Bayer utilisé, type de culture, tracteur avec ou sans cabine, type de pulvérisation, etc.), le viticulteur obtient la liste des EPI les plus adaptés à la situation sous forme dune illustration simple et claire. Le site délivre aussi des conseils pour lutilisation, lentretien et le stockage des EPI ainsi quun guide dachat. Nous nous en sommes inspirés pour réaliser linfographie ci-contre qui donne un exemple des équipements de protection à porter lorsquon manipule un produit peu toxique et un produit très toxique. Des conseils que nous avons recoupés avec ceux de la MSA.
Ainsi, selon la nouvelle vision qui prévaut aujourdhui, le vigneron na pas à porter de combinaison, de masque ou de gants sil travaille à labri dune cabine. Mais si le tracteur ne possède pas de cabine, la protection de la tête aux pieds simpose avec lunettes, masque, combinaison, gants et bottes.
Bien sorganiser
Cependant, la protection nest pas tout. Lorsquon manipule des produits phytosanitaires, il faut aussi soigner son environnement de travail.Il est indispensable de bien sorganiser : réunir le matériel nécessaire, calculer la quantité de produit, sassurer de la compatibilité des produits dans le cas dun mélange, vérifier le bon fonctionnement du pulvérisateur (état des buses, étanchéité) et le régler correctement. Il ne faut pas manger, ni boire, fumer ou mâcher du chewing-gum. Une fois la bouillie prête, il faut lincorporer dans le pulvé sur une aire spécifique et bétonnée. « Si lappareil nest pas muni de bac incorporateur, il faut prévoir un escabeau. Il ne faut pas monter sur un pneu, car on peut trébucher très facilement », poursuit Laure Le Douce, ingénieure-conseil en prévention des risques professionnels à la caisse centrale de la MSA.
Tous les conseillers saccordent aussi pour dire quil faut bien connaître les risques pour sen protéger. Lire les étiquettes est donc indispensable. Outre le nom du produit, le fabricant et ses coordonnées, elles comportent de multiples informations. Elles précisent les conditions dapplication et les équipements de protection individuelle (EPI) quil est conseillé de porter.
Dans la page suivante, une seconde infographie rappelle les normes auxquelles doivent répondre les EPI pour protéger efficacement les utilisateurs.