Ce ravageur est régulé par Neodryinus typhlocybae, un insecte prédateur et parasitoïde.
Dans la région Provence-Alpes-Côte-dAzur et en Corse, il y a longtemps que
Metcalfa pruinosa ne pose plus problème. À partir de 1999, suite aux travaux menés par lInra dAntibes, des lâchers de
Neodryinus typhlocybae, un insecte à la fois prédateur et parasitoïde, ont été réalisés dans ces régions pour contrer le ravageur.
«
La régulation fonctionne bien, indique Thierry Savio, conseiller viticole à la chambre dagriculture du Var.
En 2011, nous avons observé des populations de Metcalfa en très légère hausse, mais sans que cela entraîne de dégâts ni dintervention phytosanitaire. »
Metcalfa pruinosa est une cicadelle polyphage qui peut salimenter sur plus de 300 plantes. « Elle est présente sur la vigne lorsque les populations sont importantes aux abords, dans les haies et les ronces, mais la lutte biologique joue son rôle », explique Jean-Claude Malausa, chercheur à lInra dAntibes.
Certaines années, il arrive cependant que Metcalfa pruinosa reprenne le dessus sur Neodryinus, mais ce nest que temporaire. « Si les conditions sont favorables, les cicadelles se reproduisent plus vite que Neodryinus, qui mettra au moins un an pour résorber le décalage entre les populations », précise Jean-Claude Malausa.
Metcalfa pruinosa a tout dabord colonisé le sud-est de la France, et a ensuite été signalé en Midi-Pyrénées et en Aquitaine. Dans cette dernière région, des lâchers de Neodryinus ont débuté en 2003 et les résultats sont aujourdhui concluants.
Un ravageur très mobile
Cinq années sont nécessaires pour parvenir à une régulation efficace. « La lutte biologique est la seule méthode permettant réellement de limiter les populations de Metcalfa pruinosa, souligne Thierry Savio. On peut procéder à un traitement chimique au vignoble mais ce ravageur peut revenir très vite, car il est présent sur de nombreuses plantes et est très mobile. De toute façon, il ne peut entraîner une dépréciation des vins quen cas de forte colonisation. Le miellat quil sécrète favorise le développement de fumagine et de champignons de type Aspergillus. »
Leur manteau de sécrétions et leur présence sous le feuillage rendent les Metcalfa pruinosa difficilement atteignables par un traitement phytosanitaire. La lutte chimique ne peut être efficace quaux premiers stades larvaires. Des mesures prophylactiques (rognage, effeuillage et débroussaillage des sous-bois à proximité) peuvent limiter le développement de ce ravageur.