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Pourridié Éliminez l’inoculum

La vigne - n°6 - mars 2012 - page 50

Il n’existe plus de produit homologué contre cette maladie.

Esaco a été retiré du marché le 1er novembre 2010. Ce produit de désinfection des sols à base de métam-sodium, autorisé contre le pourridié, n’a pas été réhomologué par les instances européennes. Depuis janvier 2011, les vignerons ne peuvent plus l’utiliser. Or ce produit était l’unique spécialité disponible contre le pourridié, depuis le retrait d’Enzone en mars 2007.

Désormais, seule la prophylaxie permet de lutter contre cette maladie due à un champignon, l’Armillaria mellea, qui entraîne la mort du cep atteint. Mais les symptômes du pourridié ne sont visibles que plusieurs années après la contamination. Ils se manifestent par un débourrement difficile, un jaunissement ou un rougissement des feuilles, un ralentissement de la croissance, une atrophie des feuilles, un noircissement des écorces, une odeur de champignon et des racines gorgées d’eau. Le champignon Armillaria mellea se développe préférentiellement sur le bois mort, de vieilles racines d’arbres fruitiers et de chênes par exemple. Mais il peut aussi attaquer d’anciennes vignes. Sa progression est favorisée par la stagnation d’eau dans le sol.

Sol au repos

« Les mesures prophylactiques consistent donc avant tout à enlever les vieilles racines et les anciennes vignes et à les brûler, indique Virginie Viguès, de l’IFV pôle Sud-Ouest. Il faut également favoriser l’écoulement de l’eau par un drainage et un décompactage. »

Si le viticulteur a arraché tous les ceps d’une zone infestée, il est préférable qu’il laisse le sol au repos pendant quelques années s’il en a la possibilité. L’IFV conseille également de dévitaliser les souches avant leur arrachage et de ne pas replanter à proximité d’une forêt de chênes. « Tous les porte-greffes peuvent être sensibles au pourridié, mais conférer une plus grande vigueur à la vigne semble la rendre plus résistante », note Virginie Viguès.
Le pourridié est connu depuis longtemps dans le sud de la France. « Mais la maladie est présente dans beaucoup de vignobles », constate Jean Roudet, de l’Inra de Bordeaux. Des recherches sont toujours en cours, avec l’espoir de proposer une nouvelle solution curative. « Nous allons lancer en 2012 des essais sur un produit de traitement du sol », annonce le chercheur de l’Inra.

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