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Désengagement de l'Etat

La vigne - n°81 - octobre 1997 - page 0

Les producteurs de vins français dénoncent parfois l'omniprésence des structures de tous ordres dans notre filière : du syndicat de l'appellation jusqu'aux administrations (Fraudes, Douanes...) en passant par les interprofessions, l'Inao ou l'Onivins. En Italie, l'un des plus grands pays producteurs du monde avec la France, les choses sont toutes autres. ' L'Administration française est chère mais efficace... ', souligne, avec un brin de regrets, le président d'un syndicat (consorzio en italien) d'une importante appellation de Vénétie. Située au nord-est, avec 8 Mhl de production, c'est la troisième région viticole du pays en volume, derrière la Sicile et les Pouilles. ' Chez nous, l'Administration n'est plus capable de faire son travail, notamment de contrôle. L'Etat, qui manque de moyens, se désengage. Si les producteurs souhaitent maintenir une certaine qualité, ils n'ont d'autre choix que l'autocontrôle. C'est un immense problème : comment un syndicat d'appellation (DOC ou DOCG en Italie) peut-il légitimement faire le travail de l'Etat en opérant des contrôles... financés par les propres cotisations des producteurs? 'Même si parfois des subventions régionales alimentent les budgets des syndicats d'appellation, ces derniers ont souvent peu de moyens. Nombre d'exploitants n'adhèrent pas à leur syndicat, les cotisations syndicales sont faibles et le producteur ne paie pas pour ' l'agrément ', opération menée désormais avec les chambres d'agriculture. Le consorzio entreprend aussi des opérations de contrôle sur les linéaires des supermarchés : ' Si après dégustation, un vin est discutable, on en informe le propriétaire et on peut alerter les Fraudes. ' Le responsable d'un syndicat viticole de Vénétie suit même les affaires des producteurs d'olives de sa région ' sinon, personne ne le fait '. En Vénétie, l'Association régionale des syndicats d'appellation est une coquille vide.' Ce qui nous manque en Italie, ce sont les interprofessions à la française, nous explique un important négociant de Trévise, spécialisé dans l'achat de raisins pour élaborer des effervescents. On manque de moyens pour des promotions communes, chaque metteur en marché veut jouer sa carte personnelle. ' ' Les négociants n'ont jamais voulu rentrer dans ce jeu des interprofessions. C'est leur marque qui les intéresse et non pas les appellations X ou Y ', fustige un responsable de la production. Il n'y a donc pas de cotisations interprofessionnelles... ' Il n'y a pas non plus d'équivalent à l'Onivins. Ici, son rôle est normalement dévolu au gouvernement régional. Pour toute la Vénétie, une seule personne s'en occupe... ', ajoute-t-il.En Italie, la fixation annuelle des rendements ne semble pas du tout un problème. Cette question ne donne pas lieu à des joutes, parfois sévères, comme on a pu en voir lors du comité national de l'Inao en septembre, à Paris. Ils sont le plus souvent suffisamment élevés pour laisser une marge de manoeuvre et en plus, on a droit à + 20 % pour élaborer des vins de table. Ce qui, bien sûr, n'empêche pas les vignerons les plus dynamiques de mener des politiques qualitatives personnelles avec des rendements réduits. ' L'an passé, j'ai envoyé une lettre à une centaine de vignerons dont les vignes étaient manifestement trop chargées, les menaçant du retrait de l'appellation s'ils ne vendangeaient pas en vert. Cela m'a valu certains ennuis personnels..., commente un président de syndicat. C'est une très lourde responsabilité. 'Ce sont aussi ces responsables de syndicats qui décident de la croissance de leur appellation en autorisant ou non des plantations et en désignant les bénéficiaires en fonction de priorités (jeunes, parcelles en coteaux...). ' Par rapport à la France, l'Italie est avant tout un pays de vins de table. Nous avons moins d'expérience pour les appellations, même si sur ce point, la Toscane et le Piémont sont bien structurés. Il faut nous laisser mûrir. '

Les producteurs de vins français dénoncent parfois l'omniprésence des structures de tous ordres dans notre filière : du syndicat de l'appellation jusqu'aux administrations (Fraudes, Douanes...) en passant par les interprofessions, l'Inao ou l'Onivins. En Italie, l'un des plus grands pays producteurs du monde avec la France, les choses sont toutes autres. ' L'Administration française est chère mais efficace... ', souligne, avec un brin de regrets, le président d'un syndicat (consorzio en italien) d'une importante appellation de Vénétie. Située au nord-est, avec 8 Mhl de production, c'est la troisième région viticole du pays en volume, derrière la Sicile et les Pouilles. ' Chez nous, l'Administration n'est plus capable de faire son travail, notamment de contrôle. L'Etat, qui manque de moyens, se désengage. Si les producteurs souhaitent maintenir une certaine qualité, ils n'ont d'autre choix que l'autocontrôle. C'est un immense problème : comment un syndicat d'appellation (DOC ou DOCG en Italie) peut-il légitimement faire le travail de l'Etat en opérant des contrôles... financés par les propres cotisations des producteurs? 'Même si parfois des subventions régionales alimentent les budgets des syndicats d'appellation, ces derniers ont souvent peu de moyens. Nombre d'exploitants n'adhèrent pas à leur syndicat, les cotisations syndicales sont faibles et le producteur ne paie pas pour ' l'agrément ', opération menée désormais avec les chambres d'agriculture. Le consorzio entreprend aussi des opérations de contrôle sur les linéaires des supermarchés : ' Si après dégustation, un vin est discutable, on en informe le propriétaire et on peut alerter les Fraudes. ' Le responsable d'un syndicat viticole de Vénétie suit même les affaires des producteurs d'olives de sa région ' sinon, personne ne le fait '. En Vénétie, l'Association régionale des syndicats d'appellation est une coquille vide.' Ce qui nous manque en Italie, ce sont les interprofessions à la française, nous explique un important négociant de Trévise, spécialisé dans l'achat de raisins pour élaborer des effervescents. On manque de moyens pour des promotions communes, chaque metteur en marché veut jouer sa carte personnelle. ' ' Les négociants n'ont jamais voulu rentrer dans ce jeu des interprofessions. C'est leur marque qui les intéresse et non pas les appellations X ou Y ', fustige un responsable de la production. Il n'y a donc pas de cotisations interprofessionnelles... ' Il n'y a pas non plus d'équivalent à l'Onivins. Ici, son rôle est normalement dévolu au gouvernement régional. Pour toute la Vénétie, une seule personne s'en occupe... ', ajoute-t-il.En Italie, la fixation annuelle des rendements ne semble pas du tout un problème. Cette question ne donne pas lieu à des joutes, parfois sévères, comme on a pu en voir lors du comité national de l'Inao en septembre, à Paris. Ils sont le plus souvent suffisamment élevés pour laisser une marge de manoeuvre et en plus, on a droit à + 20 % pour élaborer des vins de table. Ce qui, bien sûr, n'empêche pas les vignerons les plus dynamiques de mener des politiques qualitatives personnelles avec des rendements réduits. ' L'an passé, j'ai envoyé une lettre à une centaine de vignerons dont les vignes étaient manifestement trop chargées, les menaçant du retrait de l'appellation s'ils ne vendangeaient pas en vert. Cela m'a valu certains ennuis personnels..., commente un président de syndicat. C'est une très lourde responsabilité. 'Ce sont aussi ces responsables de syndicats qui décident de la croissance de leur appellation en autorisant ou non des plantations et en désignant les bénéficiaires en fonction de priorités (jeunes, parcelles en coteaux...). ' Par rapport à la France, l'Italie est avant tout un pays de vins de table. Nous avons moins d'expérience pour les appellations, même si sur ce point, la Toscane et le Piémont sont bien structurés. Il faut nous laisser mûrir. '

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