La rémunération du vigneron coopérateur dépend de deux facteurs : la valorisation du vin et les frais mis en oeuvre pour son élaboration. Pour optimiser les deux, les choix stratégiques doivent être cohérents.
La rémunération du vigneron coopérateur dépend de deux facteurs : la valorisation du vin et les frais mis en oeuvre pour son élaboration. Pour optimiser les deux, les choix stratégiques doivent être cohérents.
Au sein de notre union, une commission ' stratégie ' est chargée de tracer les grandes lignes du développement de l'entreprise. C'est elle qui définit les parts de marché à cibler compte tenu de nos terroirs ainsi que le type de vin à élaborer pour y parvenir. S'il manque du matériel, elle évalue le budget nécessaire pour s'équiper et le retour sur investissement. Une fois la décision prise, la commission ' travaux ' réalise l'appel d'offres pour choisir les fournisseurs ', explique Boris Calmette, un jeune vigneron de Gigean (Hérault), qui préside l'union Les terroirs de la voie domitienne.Le rapprochement de quatre caves au sein de cette structure a permis de rationaliser l'utilisation du matériel et du personnel. Réajustés, les frais ont diminué. Ils se situent aujourd'hui aux alentours de 45 F/hl, pour 200 000 hl vinifiés. ' Chaque cave n'aurait pas pu réaliser tout cela seule. En nous regroupant, nous avons gagné de la marge de manoeuvre pour continuer à investir afin de mieux nous placer sur le marché ', souligne Boris Calmette.Le retour sur investissement sera d'autant plus grand que l'amélioration de la qualité des vins sera sensible et que la cave disposera de moyens commerciaux pour la mettre en avant. ' En 1993, nous avons investi 6,5 millions de francs dans le quai de réception, le pressurage, l'égouttage et le groupe de froid. Les frais de vinification ont augmenté de 95 F/hl à 130 F/hl mais nous avons pu améliorer la qualité de nos blancs et mieux les valoriser sur un marché difficile ', constate Eric Barrat, administrateur de la coopérative de Blasimon dans l'Entre-deux-Mers. Le retour sur investissement n'a pas été immédiat mais cette année, la cave a vendu ses blancs à près de 6 000 F la pièce de 900 l, pour un marché à 4 700 F. Cependant, il a fallu investir 1,3 MF dans la dépollution. ' Cela a alourdi de 7 F/hl les frais de vinification, sans contrepartie sur les ventes ', souligne-t-il.La plus-value attendue n'est pas toujours au rendez-vous. ' L'an prochain, les frais de vinification vont passer de 58 F/hl à près de 80 F/hl car nous venons d'investir dans deux pressoirs pneumatiques. Actuellement, nous vendons au prix moyen du marché malgré les efforts qualitatifs réalisés. Pour améliorer notre revenu, il faudrait revoir également la partie commerciale et adopter une stratégie claire. Si nous voulons nous démarquer avec des cuvées spéciales, cela vaut le coup de poursuivre les investissements. Mais si nous restons dans une stratégie de volume-prix, il faut diminuer les coûts ', estime un jeune adhérent d'une cave coopérative du Gard, qui vinifie 30 000 hl.En Languedoc, les caves qui ont aujourd'hui les frais les plus bas ont su anticiper l'arrivée de l'arrachage. ' Nous avons marqué une pause dans les investissements de 1981 à 1989. Nous nous sommes contentés d'assurer l'entretien en portant nos efforts sur le réencépagement. Les surfaces, après être descendues à 2 200 ha, sont remontées à 2 600 ha. Nous prévoyons l'année prochaine l'arrivée d'une douzaine de jeunes, qui vont pouvoir planter grâce aux attributions de droits gratuits destinées aux bénéficiaires de DJA ', souligne Daniel Rey, directeur de la coopérative La Malepère à Arzene (Aude).Depuis 1989, la cave, qui vinifie entre 170 000 et 200 000 hl, a investi 50 MF. Les efforts qualitatifs entrepris ont porté leurs fruits. Le vin de table de base, hors cépages améliorateurs, a été vendu à 320 F/hl pour un rouge à 11°5. Les frais appelés sur la récolte 1995 ont atteint 24 F/hl alors que les frais réels étaient supérieurs d'environ 10 F/hl. ' Le conseil d'administration a choisi d'utiliser les primes de contrat de stockage à long terme pour prendre en charge une partie des amortissements, de façon à redistribuer plus d'argent aux coopérateurs ', précise-t-il.A Sérignan (Hérault), le volume a diminué de moitié avec l'arrachage, passant de 120 000 à 60 000 hl. ' Nous avons réalisé des provisions tant qu'il y avait encore du volume, que nous avons renforcées grâce aux 15 % prélevés sur les primes d'arrachage. Ensuite, nous avons géré à l'économie durant plusieurs années en donnant la priorité à l'entretien, ce qui nous a permis d'amortir l'existant ', explique Alain Tastavy, le directeur. Les investissements ont d'abord porté sur la formation des hommes. Un projet d'entreprise a été élaboré. Il prend en compte toute la chaîne du vignoble jusqu'à la vente. La vinification a été améliorée en travaillant sur le savoir-faire. La cave n'a pas été parmi les premières à s'équiper en froid ou à acheter des pressoirs pneumatiques, mais cela ne l'a pas empêchée de progresser en qualité. Les prix de vente des vins de table de base se situent aujourd'hui à 318 F/hl pour les rouges et 344 F pour les blancs alors que les frais se montent à 31 F/hl. ' Nous prélevons une petite somme pour constituer des réserves. C'est parfois difficile à expliquer aux coopérateurs, surtout aux jeunes qui sont endettés, mais cela nous permet aussi de verser des acomptes réguliers et confortables ', précise-t-il.
Au sein de notre union, une commission ' stratégie ' est chargée de tracer les grandes lignes du développement de l'entreprise. C'est elle qui définit les parts de marché à cibler compte tenu de nos terroirs ainsi que le type de vin à élaborer pour y parvenir. S'il manque du matériel, elle évalue le budget nécessaire pour s'équiper et le retour sur investissement. Une fois la décision prise, la commission ' travaux ' réalise l'appel d'offres pour choisir les fournisseurs ', explique Boris Calmette, un jeune vigneron de Gigean (Hérault), qui préside l'union Les terroirs de la voie domitienne.Le rapprochement de quatre caves au sein de cette structure a permis de rationaliser l'utilisation du matériel et du personnel. Réajustés, les frais ont diminué. Ils se situent aujourd'hui aux alentours de 45 F/hl, pour 200 000 hl vinifiés. ' Chaque cave n'aurait pas pu réaliser tout cela seule. En nous regroupant, nous avons gagné de la marge de manoeuvre pour continuer à investir afin de mieux nous placer sur le marché ', souligne Boris Calmette.Le retour sur investissement sera d'autant plus grand que l'amélioration de la qualité des vins sera sensible et que la cave disposera de moyens commerciaux pour la mettre en avant. ' En 1993, nous avons investi 6,5 millions de francs dans le quai de réception, le pressurage, l'égouttage et le groupe de froid. Les frais de vinification ont augmenté de 95 F/hl à 130 F/hl mais nous avons pu améliorer la qualité de nos blancs et mieux les valoriser sur un marché difficile ', constate Eric Barrat, administrateur de la coopérative de Blasimon dans l'Entre-deux-Mers. Le retour sur investissement n'a pas été immédiat mais cette année, la cave a vendu ses blancs à près de 6 000 F la pièce de 900 l, pour un marché à 4 700 F. Cependant, il a fallu investir 1,3 MF dans la dépollution. ' Cela a alourdi de 7 F/hl les frais de vinification, sans contrepartie sur les ventes ', souligne-t-il.La plus-value attendue n'est pas toujours au rendez-vous. ' L'an prochain, les frais de vinification vont passer de 58 F/hl à près de 80 F/hl car nous venons d'investir dans deux pressoirs pneumatiques. Actuellement, nous vendons au prix moyen du marché malgré les efforts qualitatifs réalisés. Pour améliorer notre revenu, il faudrait revoir également la partie commerciale et adopter une stratégie claire. Si nous voulons nous démarquer avec des cuvées spéciales, cela vaut le coup de poursuivre les investissements. Mais si nous restons dans une stratégie de volume-prix, il faut diminuer les coûts ', estime un jeune adhérent d'une cave coopérative du Gard, qui vinifie 30 000 hl.En Languedoc, les caves qui ont aujourd'hui les frais les plus bas ont su anticiper l'arrivée de l'arrachage. ' Nous avons marqué une pause dans les investissements de 1981 à 1989. Nous nous sommes contentés d'assurer l'entretien en portant nos efforts sur le réencépagement. Les surfaces, après être descendues à 2 200 ha, sont remontées à 2 600 ha. Nous prévoyons l'année prochaine l'arrivée d'une douzaine de jeunes, qui vont pouvoir planter grâce aux attributions de droits gratuits destinées aux bénéficiaires de DJA ', souligne Daniel Rey, directeur de la coopérative La Malepère à Arzene (Aude).Depuis 1989, la cave, qui vinifie entre 170 000 et 200 000 hl, a investi 50 MF. Les efforts qualitatifs entrepris ont porté leurs fruits. Le vin de table de base, hors cépages améliorateurs, a été vendu à 320 F/hl pour un rouge à 11°5. Les frais appelés sur la récolte 1995 ont atteint 24 F/hl alors que les frais réels étaient supérieurs d'environ 10 F/hl. ' Le conseil d'administration a choisi d'utiliser les primes de contrat de stockage à long terme pour prendre en charge une partie des amortissements, de façon à redistribuer plus d'argent aux coopérateurs ', précise-t-il.A Sérignan (Hérault), le volume a diminué de moitié avec l'arrachage, passant de 120 000 à 60 000 hl. ' Nous avons réalisé des provisions tant qu'il y avait encore du volume, que nous avons renforcées grâce aux 15 % prélevés sur les primes d'arrachage. Ensuite, nous avons géré à l'économie durant plusieurs années en donnant la priorité à l'entretien, ce qui nous a permis d'amortir l'existant ', explique Alain Tastavy, le directeur. Les investissements ont d'abord porté sur la formation des hommes. Un projet d'entreprise a été élaboré. Il prend en compte toute la chaîne du vignoble jusqu'à la vente. La vinification a été améliorée en travaillant sur le savoir-faire. La cave n'a pas été parmi les premières à s'équiper en froid ou à acheter des pressoirs pneumatiques, mais cela ne l'a pas empêchée de progresser en qualité. Les prix de vente des vins de table de base se situent aujourd'hui à 318 F/hl pour les rouges et 344 F pour les blancs alors que les frais se montent à 31 F/hl. ' Nous prélevons une petite somme pour constituer des réserves. C'est parfois difficile à expliquer aux coopérateurs, surtout aux jeunes qui sont endettés, mais cela nous permet aussi de verser des acomptes réguliers et confortables ', précise-t-il.