Serge Renaud, dont on commence à bien connaître les travaux concernant les effets de la consommation d'alcool sur la longévité, vient de publier une nouvelle étude. Elle porte sur 34 000 hommes âgés de 40 à 60 ans. Le vin représente 82 % de la consommation d'alcool de cette population. Comme on le fait classiquement dans ce genre d'étude, l'auteur et ses collègues mettent en rapport les causes de mortalité des sujets suivis pendant dix à quinze ans et leurs habitudes alimentaires. Ils trouvent que les buveurs modérés mènent une vie plus longue que les abstinents. La mortalité, toutes causes confondues, baisse de 30 % pour une consommation de 2 à 3 verres/jour et de 20 % avec 3 à 5 verres/jour. La mortalité par maladie cardio-vasculaire baisse de 35 et de 25 % pour des consommations respectivement identiques. Ces faits sont relativement bien établis. En revanche, un troisième constat est plus surprenant : la mortalité par cancer baisse, elle aussi, de 20 % chez ceux qui boivent de 2 à 3 verres de vin/jour. Dès que l'on dépasse ce niveau, la mortalité par cancer rejoint celle des non-buveurs, puis la dépasse pour une consommation supérieure à 77 g d'alcool par jour.