Les buveurs modérés de vin ont une mortalité inférieure à celle des abstinents de toute boisson alcoolisée. Les buveurs de bière n'ont pas cette chance.
En 1995, des médecins danois affirment que seule la consommation modérée de vin réduit la mortalité. La bière et les spiritueux n'ont pas ce pouvoir. Ils tirent leur conclusion de l'observation pendant douze ans de 13 300 personnes. En septembre, un article publié dans une revue médicale (Archives of internal medecine, publiée par l'American Medical Association) confirme les résultats danois. Il est signé de Serge Renaud, de l'Inserm de Bordeaux, et de René Guéguen, du centre de médecine préventive de Nancy. Avec deux de leurs confrères, ils ont analysé les causes des décès survenus entre janvier 1978 et décembre 1983 au sein d'une population de 36 250 hommes, âgés de 40 à 60 ans et habitant la région de Nancy. 'Nous avons découvert que les hommes qui boivent 2 à 5 verres de vin par jour ont une réduction significative de 29 à 33% de leur mortalité, toutes causes confondues, par rapport aux abstinents', écrivent-ils. Au sein des buveurs modérés de bière, ils n'observent aucune réduction de la mortalité. Certes, ces personnes ont moins d'accidents cardiaques et vasculaires que les abstinents mais, en contrepartie, elles sont davantage victimes de cancers. De ce fait, la bière n'a pas augmenté leur longévité. Le vin, au contraire, réduit de 20% les risques de mourir d'un cancer lorsqu'il est bu à raison de 1 à 3 verres par jour. Les Danois l'avaient déjà remarqué. Les médecins français notent également que le fait d'ingérer du vin à raison de 1 à 54 g d'alcool par jour réduit de moitié le risque de mourir d'une cirrhose par rapport à une absorption équivalente d'alcool sous forme de bière. Au-delà de 55 g d'alcool/jour, les deux boissons provoquent une augmentation sensible des décès dus à cette maladie. Dans leur conclusion, les auteurs précisent que leurs résultats ne s'appliquent qu'aux hommes d'âge mûr car ils n'ont pas suivi de jeunes adultes.