Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 1998

Seizième festival du film policier

La vigne - n°88 - mai 1998 - page 0

Chaque année, pendant quatre jours, la ville de Cognac (Charente) se pare des couleurs du polar pour accueillir le monde du cinéma... et faire découvrir son eau-de-vie.

Du 2 au 5 avril 1998, la ville de Cognac a vécu au rythme du polar... Sept films étaient en compétition mais également des films de jeunes réalisateurs (section Sang neuf), des téléfilms, des courts métrages, un hommage au polar de Hong-Kong. Cognac reçoit tous les ans à cette occasion de nombreuses personnalités du monde du spectacle, en tant que membres des différents jurys. Parmi elles, Jacqueline Bisset, Marlène Jobert, Pascal Légitimus, Etienne Roda-Gil... Au total, 550 festivaliers entre la presse et les professionnels du septième art. 13e Rue, la nouvelle chaîne européenne du film policier, créée par Universal Studio et câblée à Cognac pendant le festival, couvrait les manifestations.Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que ce festival est à l'initiative du BNIC (Bureau national interprofessionnel du cognac) qui souhaitait en faire un événement promotionnel, profitant du fait que leur produit phare porte le nom de leur ville. ' Les premières années, les Cognaçais se sentaient un peu tenus à l'écart du festival et des vedettes invitées, explique Michel Aparis, adjoint à la culture de la mairie de Cognac, mais depuis dix-douze ans, la ville est partenaire par des subventions, par le concours de la police et des services techniques municipaux, afin d'accroître la participation des habitants. Les enfants des écoles primaires sont conviés à une grande enquête policière dans la ville. Nous souhaitons que ce festival soit une vraie fête! ' Dans le même esprit, les grandes marques participent à cet effort en sponsorisant depuis deux ans les bars de la ville lors des soirées du festival. La musique s'empare des rues et des bars et les restaurants font salle comble. Depuis cinq ou six ans, un cocktail a lieu au marché couvert de Cognac, une occasion de réunir festivaliers et Cognaçais dans une joyeuse ambiance, et pour les producteurs, de leur faire découvrir la gastronomie régionale. Pineau et vins de pays des Charentes y côtoient le cognac.Derrière le film policier, le cognac est omniprésent : devantures de commerces, cinémas et bars arborent verres et bouteilles; le slogan ' Offrez du cognac à vos glaçons ' revient comme un leitmotiv. ' Le festival est la vitrine du produit ', résume Claire Coates, organisatrice du festival au BNIC. ' Le film policier véhicule une image dynamique. Notre but est de conquérir les festivaliers et d'en faire les ambassadeurs de notre produit, renchérit Michel Aparis. Nous désirons donner l'image d'un art de vivre par la qualité de notre accueil. ' Et de ce côté-là, l'objectif est atteint : ' Le festival a une bonne réputation dans la profession, explique une jeune équipe lilloise venue présenter son premier court métrage. Il est dit beaucoup plus humain et beaucoup plus chaleureux que le festival de Cannes! 'Quant à l'impact promotionnel du festival, il est difficile à évaluer. D'abord, ses répercussions touchent encore essentiellement un public français, qui n'est pas parmi les plus grands consommateurs de cognac. ' Justement, le marché français était en augmentation de 15 % l'année passée : nous devons concentrer nos efforts, explique Patrick Raguenaud, maître de chais à la maison Martell. Et plus la notoriété du festival grandira, plus il aura d'impact à l'étranger. 'Faire découvrir le produit aux habitants de la région est aussi l'un des objectifs. ' La ville de Cognac doit montrer l'exemple : nos employés et leurs enfants ont reçu des invitations pour les soirées dans les bars de la ville et à la discothèque. Ces opérations ont eu un grand succès et actuellement, le cognac représente 60 à 70 % des alcools servis, hors festival. Il est consommé avec des glaçons et aussi en long drink car il se marie très bien avec les tonic ', explique-t-on à la maison Courvoisier.L'interprofession, les grandes marques, la municipalité et les commerçants de la ville souhaitent reconduire le festival, même s'il mobilise un budget important (environ 4,5 millions de francs dont 2 MF à la charge du BNIC). En effet, il représente désormais un événement cinématographique et promotionnel de taille, qui s'émaille de nouveautés telle la bière au cognac, lancée par la maison L&L, ou le magazine Planète XO, sorti en avril.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :