Au nord du Portugal, la région du Vinho Verde est propice à une forte vigueur. La plupart des vignes y sont conduites selon un simple rideau de végétation retombant. C'est là que Rogiero de Castro, professeur à l'institut d'agronomie de Lisbonne, a installé ses essais. Il a commencé en 1988, dès la formation d'une jeune parcelle plantée deux ans plus tôt. Au départ, il avait opté pour une conduite plus simple que le lys, où les deux étages de la végétation prenaient naissance sur le même bras. Ce n'est que récemment qu'il a modifié les ceps. Ils ont désormais deux bras à deux hauteurs différentes : l'un d'où sortent les sarments qu'on laisse retomber, l'autre d'où naissent ceux qui sont palissés. En 1996, après huit années d'observations, il dresse un bilan qu'il présente aux neuvièmes journées du Groupe européen d'étude des systèmes de conduite (Gesco). Le lys est à l'origine d'une augmentation du rendement et d'une amélioration de l'état sanitaire. Rogiero de Castro présente la réaction de deux cépages blancs au nouveau mode de conduite. Celle du loureiro est très positive. A rendement égal, il renferme en moyenne 35 g/l de sucre en plus à la récolte. Celle du pedernã est plus réservée et moins régulière. Il n'accumule que 10 à 20 g/l de sucres en plus. Rogiero de Castro estime que le lys, comparé aux systèmes à un ou deux étages de végétation retombante, donne de plus hauts rendements, une richesse en sucre comparable, voir supérieure malgré le supplément de production; et une richesse inférieure en acide malique et tartrique. Au cours des huit années d'observation, la production avait oscillé entre 5 et 30 t/ha.