Cinq organisations professionnelles allemandes (viticulture, négoce, coopératives et exportateurs) ont accordé leur point de vue sur la réforme de l'OCM (organisation commune de marché). Rappelons que la Commission doit présenter un texte dans les prochains jours et que des pays comme la France et l'Italie ont déjà élaboré un mémorandum. Dans un document commun, ces organisations réclament que les régions bénéficient d'une plus large autonomie. Elles proposent l'établissement de programmes régionaux, en partie financés par les Etats, qui seraient le moyen d'agir sur l'évolution du potentiel viticole. Les droits de plantation nouveaux seraient distribués dans le cadre de ces programmes. Ils ne seraient accordés qu'aux régions dont les marchés se développent, tant en volume qu'en prix. Quant aux droits issus de l'arrachage des vielles vignes, nos voisins demandent que leur validité soit portée de huit à quinze ans et ne veulent pas entendre parler de bourse. Il n'est plus question de soutenir financièrement les produits qui n'ont pas de marché. Il est également exclu d'encourager la réduction du potentiel de production par la vendange en vert, comme l'avait un temps demandé l'Espagne. Dans un cas seulement, les Allemands envisagent des aides publiques pour des vins qui ne trouvent pas d'acheteurs : après une très forte récolte de vin de table. Ils souhaitent alors un soutien par la distillation ou le stockage. A cette exception près, les fonds publics devraient aller à la promotion du vin et à l'amélioration des relations de travail entre production et négoce. Faut-il y voir la volonté d'ouvrir des interprofessions? Sûrement, mais après avoir critiqué le système français au motif qu'il est une entrave au libéralisme, les Allemands doivent avancer avec diplomatie sur le sujet. Dernier point : les pratiques oenologiques. La profession refuse toute modification de l'acidité des vins de table et de la richesse en sucre des moûts. Elle souhaite que l'Union entame une étude des nouvelles techniques d'enrichissement que sont l'osmose inverse, la cryoextraction et l'évaporation sous vide.