A la suite des gelées du 13 au 14 avril, les premiers bilans sont tirés dans les vignobles concernés. Jean-Pierre Argillier, de la chambre d'agriculture de l'Hérault, signale un regain de production de 30 à 40 % sur les vignes en taille longue pour les régions gelées du Minervois. ' En 1997, une belle végétation et des gelées d'hiver tardives avaient permis une bonne mise en réserve. A la suite du gel, les pluies du 30 avril dans la région de Béziers ont provoqué l'hydrolyse des réserves d'amidon, qui a activé la différenciation des bourgeons secondaires non touchés par le gel des baguettes en taille longue, et la formation de fleurs. En revanche, sur gobelet, le bourgeon secondaire n'était pas prioritaire sur les bourgeons de la couronne : ce sont eux qui sont partis mais ils ne produiront pas de fruit. 'Dans l'Aude, Gilbert Cazals observe : ' Sur les conduites en guyot, les bourgeons les moins avancés au moment du gel pourront donner des récoltes de 30 à 40 hl/ha. Sur les merlots, les contre-bourgeons qui ont repoussé portent également quelques fleurs. En revanche, sur les carignans en gobelet, il n'y aura pas de raisin sur le borgne. Les métis (chasan, calladoc...) ont également repoussé sans fruit. Et lorsque les jeunes pampres de 10 cm ont été gelés, comme sur certains chardonnay ou grenache, il n'y a pas de rattrapage possible... 'En Ardèche, Gilbert Sanchez explique : ' A la suite du gel, les vignerons ont à faire un gros travail d'épamprage et d'ébourgeonnage pour préparer la taille de l'année prochaine. ' Dans le pays nantais, où 2 000 ha ont été gelés à des degrés moyens de 50 à 70 %, on estime les pertes, pour l'instant, à 1 Mhl. La chambre d'agriculture attend la pleine floraison pour se prononcer mais constate toutefois que les ressorties sont limitées.