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À LA VIGNE - AVRIL

Gel d'hiver : l'heure du bilan

Christelle Stef - La vigne - n°220 - mai 2010 - page 12

Avec le développement de la végétation, vignerons et techniciens constatent des dégâts de gel hivernal en Alsace, en Champagne, en Bourgogne et en Charente.
CEP TOUCHÉ PAR LE GEL HIVERNAL EN ALSACE. Les bourgeons primaires sont gelés, des bourgeons latents redémarrent sur le vieux bois. © M. FAGGIANO, EN COLLABORATION AVEC LA CHAMBRE D'AGRICULTURE DU HAUT-RHIN

CEP TOUCHÉ PAR LE GEL HIVERNAL EN ALSACE. Les bourgeons primaires sont gelés, des bourgeons latents redémarrent sur le vieux bois. © M. FAGGIANO, EN COLLABORATION AVEC LA CHAMBRE D'AGRICULTURE DU HAUT-RHIN

Dans plusieurs régions, les viticulteurs se sont rendus compte des dégâts occasionnés par le gel de cet hiver. En Alsace, ils sont particulièrement importants dans le secteur de la Hardt de Colmar et de Bennwihr. « Il s'agit d'une zone de plaine où entre 30 et 70 % des bourgeons primaires sont détruits. Il y aura des compensations, mais on peut penser que dans les cas les plus graves, il y aura des pertes de récolte », déplore Frédéric Schwaerzler, de la chambre d'agriculture du Haut-Rhin.

Des jeunes vignes entièrement détruites

Ce dernier précise que les jeunes plantations de 2009 sont les plus atteintes. Dans certaines parcelles, tous les pieds taillés à deux yeux sont gelés. « Le gewurztraminer semble être le cépage le plus touché », ajoute Frédéric Schwaerzler.

Dans les autres secteurs de la région, il est fréquent de voir une hétérogénéité du débourrement, lié au développement des bourgeons secondaires, les bourgeons principaux ayant gelé.

En Bourgogne, les viticulteurs et les techniciens notent des dégâts similaires. La côte-de-nuits semble la plus affectée. « Les secteurs les plus touchés sont souvent situés en bordure de la route nationale, dans des cuvettes où la circulation de l'air est perturbée. Cependant, on trouve aussi des cas dans les coteaux. L'humidité des sols a pu jouer ainsi que le mode de taille : les cordons étant plus touchés que les guyots », indique-t-on dans le bulletin Viti-Flash du 4 mai, rédigé par la chambre d'agriculture de Côte-d'Or. En Champagne, le bulletin d'avertissement du CIVC signale des dégâts sur jeunes plantations à Avirey-Lingey (Aube). De même, sur Essoyes (Aube), des observations réalisées mi-avril ont démontré la présence de bourgeons détruits en forte proportion en bas de pente. Des dégâts sont aussi signalés en Charente, dans les plantations. D'autres sont suspectés dans le Sud-Ouest.

Le retour de la neige en mai à Carcassonne

Tous les viticulteurs ont également eu la surprise de voir le retour de la fraîcheur à la fin du mois. « Nous avons pris seulement une feuille supplémentaire, alors que la semaine précédente nous étions passés du stade éclatement du bourgeon à deux à trois feuilles étalées », rapporte Marie Darnand, du comité technique viticole du Jura. La neige a même refait son apparition le 4 mai à Carcassonne, dans l'Aude. « Il ne devrait pas y avoir de dégâts. Les températures ont avoisiné les 0 °C, mais ne sont pas descendues au-delà », assure Emmanuel Rouchaud, de la chambre d'agriculture de l'Aude.

Les températures quasi-estivales de la deuxième quinzaine d'avril étaient presque oubliées en ce début du mois de mai. La vigne avait alors rattrapé le retard qu'elle avait pris au débourrement. « De ce fait, la végétation est un peu fragile, il ne faudrait pas qu'il y ait de grosses rafales de vent », remarque Romain Le Guillou, du comité de développement du Beaujolais.

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