Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 1998

Pépinières : la crise est passée

La vigne - n°91 - septembre 1998 - page 0

Revoilà les beaux jours. Les pépiniéristes de la Fédération française des syndicats de producteurs de plants de vigne, réunis à Cahors (Lot) le 28 août pour leur assemblée générale, n'ont pas une seule fois parlé de crise. Elle a quitté la profession après l'avoir brutalement secouée depuis 1992. L'envolée de la demande est passée par là. Elle est soutenue sur tous les marchés : en France, en Europe et dans les pays tiers d'Amérique latine ou en Chine, très demandeuse de bois de greffon qu'elle plante francs de pied. Pour y faire face, les pépiniéristes ont greffé 246 millions de plants cette année, soit 20 % de plus qu'en 1997. La réussite devrait être normale. Les disponibilités seront donc nettement supérieures à l'an passé, où une forte proportion de greffés-soudés avait avorté en pépinières. Malgré cela, les producteurs de plants ont renouvelé leur conseil aux vignerons : ' Confirmez vos commandes de bonne heure pour être servis à coup sûr. 'Cette période propice aux affaires pourrait également être celle d'une réunification de la profession, partagée en deux syndicats. C'est du moins ce qu'a laissé entendre Jacques Gergaud, le président de la FFSPPV. ' Pourquoi pas, un jour, envisager les structures de nos fédérations de façon différente? ' a-t-il lancé à l'adresse de ses troupes et surtout de ses confrères du Syndicat méridional, présents dans la salle. Cela pourrait être l'un des futurs chantiers. Il y en a d'autres. Même si les affaires vont bien, les pépiniéristes ont quelques soucis et motifs de revendication. Ils trouvent insuffisants les droits de plantations accordés à la France. Dans le cadre de la loi sur les 35 heures, ils exigent l'annualisation du temps de travail. Enfin, ils ont adopté une motion demandant au conseil spécialisé de l'Onivins de verrouiller les conditions d'attribution de la carte professionnelle. Ils voient d'un très mauvais oeil les ' ardeurs et les vocations insoupçonnées ' que révèle la bonne santé du marché des plants chez des personnes qui ' ne voient la pépinière que par opportunisme '. Ils voudraient freiner les velléités de ceux qui s'aventurent dans le négoce de plants.Le Crédit agricole s'est lui aussi lancé dans le métier en reprenant Gendre (Gard), qui a lui-même repris Hyacinthe Raymond (Vaucluse), deux entreprises importantes. L'affaire a provoqué suffisamment de remous pour être évoquée (sans que le nom de la banque le soit) à deux reprises à la tribune. Certains ont été ' choqués que leur banque devienne leur concurrent ', a rappelé Robert Gentié, le secrétaire général de la Fédération. ' On nous a dit que nous étions divisés et inorganisés... Une banque a été obligée de se substituer à nous pour pallier nos défaillances. C'est ce qu'on a entendu. Nous devons relever ce défi ', a lancé Jean-Pierre Mercier, le responsable de la commission réglementation, avant de dévoiler les grandes lignes d'un nouveau système du contrôle de la production. S'il aboutit à davantage de rigueur, personne ne s'en plaindra. On se souvient des livraisons de plants douteux qui avaient poussé l'Onivins à entreprendre son inventaire sanitaire. Michel Leguay, le directeur des services techniques de l'Office, a dressé le bilan de cette opération ' terminée, à quelques exceptions près '. Elle a conduit à éliminer 10 % des surfaces de vignes mères de porte-greffes et 12 % des vignes mères de greffons. Les pépiniéristes ne s'approvisionnent plus que dans des parcelles saines. Qu'elles le restent!

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :