La démarche de qualité et de définition des appellations se poursuit dans le vignoble angevin, qui connaît à nouveau une progression de ses volumes. Si les liquoreux et les rouges tirent leur épingle du jeu, il reste à travailler le positionnement des rosés et des blancs.
Les appellations d'Anjou-Saumur connaissent un renouveau : les ventes ont progressé de 10 à 12 % en volume et les stocks sont bas, annonce Marc Morgat, le président de l'interprofession. Nous commençons tout juste à retrouver les marchés perdus à la suite du gel de 1991. En revanche, il n'y a pas eu d'augmentation spectaculaire des prix et les vins restent attractifs sur les marchés. Les différents bons millésimes que notre vignoble a connus font que les vins d'Anjou-Saumur et de Loire, en général, bénéficient de bons rapports qualité-prix. Nos appellations, encore fragiles, ont besoin de conforter leur position et une flambée des prix leur serait sans doute néfaste , ajoute-t-il.Toutes appellations confondues, le Civas (interprofession) enregistrait une évolution de 11 % en volume, dont 15 % en vins tranquilles alors que les mousseux sont en net recul. Cette progression profite à tous les opérateurs : les ventes au négoce et les ventes directes (+ 14 %), qui s'élèvent à 287 000 hl sur un total de 833 000 hl. Elle profite également aux trois couleurs de vins tranquilles. Cette progression se reflète aussi sur les ventes en grandes et moyennes surfaces, particulièrement pour les saumurs rouges, les rosés d'Anjou et les coteaux-du-layon, dont le prix est en hausse.' Le saumur mousseux retrouve une place en grande distribution après plusieurs années de régression. Ce redressement, sensible depuis les mois de mai et de juin, est lié à une promotion et à une présence renforcées : actuellement, 85 % des grandes et moyennes surfaces ont au moins une référence de saumur mousseux ', explique Christian Vital, directeur-adjoint de l'interprofession. Tant en rouges fruités qu'en rosés demi-secs, nos études de marché montrent un rajeunissement de la cible, ce qui est rassurant ', complète-t-il.Par ailleurs, les ventes à l'exportation progressent de 26 % pour les vins tranquilles et de 30 % pour le saumur brut. Le Royaume-Uni reste un marché dynamique, toujours friand de rosés demi-secs. Pour faire découvrir le Val-de-Loire aux Japonnais, quelques opérateurs ont prospecté et dans le cadre de la ' campagne Loire ', dix voyages de presse ont été organisés entre octobre 1997 et avril 1998. Les consommateurs japonais, d'abord séduits par les vins rouges, s'ouvrent aux rosés et aux blancs de Loire.Les producteurs d'Anjou-Saumur travaillent toujours sur la qualité et la définition de leurs produits, passage obligé pour l'amélioration de leur image et de leurs ventes. Le syndicat des vins rouges travaille, avec l'Inao, sur la dégustation d'agrément. ' Nous avons mené une réflexion autour de la typicité Anjou et Anjou-village et nous avons défini des critères permettant de les caractériser. Ceci afin que la dégustation d'agrément, en plus d'éliminer les vins à défauts, juge de la typicité du produit ', explique Pascal Cellier, de l'Inao d'Angers.La dégustation est aussi l'occasion de faire le bilan de la production, avec une visite plus approfondie de l'Inao et de l'oenologue en cas de difficulté récurrente. En plus de ces deux niveaux d'appellation, 1998 a vu naître l'Anjou village Brissac, d'une superficie de 2 479 ha, dont 211 ha en production en 1997. Novateur, son décret intègre le nombre de bourgeons par cep et la surface foliaire. Ce sont les vignerons qui se sont organisés pour prendre en charge les visites de parcelles, avec l'aide de l'Inao.Quant aux bons résultats dont se félicitent les producteurs des coteaux du Layon, ils sont le fruit d'un important travail de qualité, avec l'interdiction de la machine à vendanger depuis deux ans et l'affinement des tris. Un projet de définition des crus dans les coteaux du Layon est en cours. Il reste à définir le positionnement des rosés et des anjou blancs...Dans le vignoble, on continue à mettre en place les structures d'accueil, sous l'impulsion d'un groupe qui travaille à la signalétique viticole dans le Maine-et-Loire (conseils viticoles, Civas, comités d'expansion, syndicats de pays...). En fin d'année 1998, ce groupe a relancé la plantation de pins parasols ou de rosiers, à l'entrée de l'exploitation, de la parcelle ou du village viticole. Ce sont 415 pins parasols et 800 rosiers qui égayent les abords des exploitations dans 33 communes viticoles du département. Parallèlement, dans le sud saumurois, le comité régional de développement propose une formation à l'amélioration architecturale des chais, accessible à cinq vignerons, et une aide à l'aménagement d'un caveau.