Depuis le début des années 90, la pression de l'oïdium n'a cessé de progresser. L'an dernier, la maladie fut à nouveau en très grande forme. Dans certains cas, elle est apparue plus précocement qu'en 1997, qui lui fut déjà très favorable. Elle s'est manifestée dans tous les vignobles : dans le sud-est où elle est traditionnellement virulente, mais aussi en Champagne et dans le Val-de-Loire, région où elle ne sévit qu'exceptionnellement et où elle a, de ce fait, surpris quelques vignerons. Le mildiou fut, au contraire, très discret. A tel point qu'il fut moins combattu que l'oïdium alors qu'il est la première maladie du vignoble. Selon les statistiques détenues par les firmes, moins de 6 millions d'hectares ont été traités contre le mildiou (hectares déployés : lorsqu'on fait deux traitements sur 1 ha, on compte 2 ha traités) et plus de 6,3 Mha ont été traités contre l'oïdium.La virulence de l'oïdium est attribuée à un climat qui fut très doux durant le printemps. Il est la cause de son apparition précoce. Les échecs sont souvent dus au fait que l'on a espacé les traitements car la lutte contre le mildiou autorisait un relâchement des cadences. L'année passée restera également marquée par la venue sur le marché de nouvelles matières actives qui ont ouvert l'éventail de la phytopharmacie, jusque-là limité aux IBS, au dinocap et au soufre. D'autres vont suivre. La protection du vignoble y gagnera en efficacité, à condition que l'on n'oublie pas qu'il est impératif de respecter les cadences. La connaissance limitée que l'on a de la maladie ne permet qu'une stratégie de lutte qui consiste en une protection sans faille durant la période de sensibilité de la vigne.