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archiveXML - 1999

La nouvelle interprofession fonctionne

La vigne - n°95 - janvier 1999 - page 0

L'interprofession des vins du Sud-Ouest a fêté son premier anniversaire. Pendant ce temps, Gaillac mène une réflexion de fond sur la filière, Fronton aide des jeunes entreprises, Madiran termine l'installation de sa maison des vins et Cahors règle ses querelles internes.

Le Comité interprofessionnel des vins du Sud-Ouest (CIVSO), officialisé par la publication d'un arrêté au Journal officiel à la fin de l'année 1997, rassemble aujourd'hui 16 AOC et AOVDQS. L'année 1998 a permis à cette structure de définir ses objectifs prioritaires et de roder son fonctionnement. Le CIVSO a mis en place l'enregistrement des déclarations de sorties mensuelles et des contrats d'achats. Pour Madiran, Fronton et Gaillac, des sections interprofessionnelles locales se chargent de ce suivi. Pour les appellations dont la production est inférieure à 10 000 hl, on utilise une procédure simplifiée. Ces données économiques vont permettre une meilleure vision du marché des vins du Sud-Ouest. Mais la campagne 1997-1998 ayant été prise en cours, on ne dispose pas encore de statistiques annuelles fines. Le CIVSO a aussi pour mission d'analyser les panels distributeurs. ' Actuellement, en grande distribution, les vins du Sud-Ouest représentent 10 % de parts de marché en volume. Sur la période d'octobre 1997 à septembre 1998, les vins du Sud-Ouest ont enregistré une hausse de 12 % en volume et 14 % en valeur sur le linéaire VQPRD ', indique Jacques Trannier, directeur du CIVSO. Mais il faut préciser que les vins de Bergerac sont compris dans les statistiques du Sud-Ouest.Le comité interprofessionnel a lancé un travail de suivi en aval de la qualité, avec des prélèvements en grande distribution. Enfin, une enquête auprès des vignerons des différents vignobles a démarré pour cerner les spécificités de chaque appellation et mesurer l'appartenance de chacune au bassin du Sud-Ouest. Les éléments recueillis serviront de base à la future communication globale sur les vins du Sud-Ouest, avec des déclinaisons par appellation. D'un point de vue technique, l'interprofession a mis au point un projet d'analyse sensorielle avec l'école d'oenologie de Toulouse. Il s'agit de mieux définir les vins des différentes appellations et de constituer des fiches pour aider les dégustateurs participant aux agréments.Parmi les grandes appellations du Sud-Ouest, seule Cahors ne fait pas partie du CIVSO. Mais la discussion sur son éventuelle adhésion qui avait fait coulé beaucoup d'encre il y a un an a été reléguée en toile de fond en 1998. En effet, les accords interprofessionnels n'ont pu être entérinés faute d'une représentativité suffisante du collège des négociants, une partie d'entre eux ayant créé un deuxième syndicat. L'Union interprofessionnelle des vins de Cahors s'est donc contentée, en 1998, d'enregistrer les statistiques mais aucun dossier n'a véritablement avancé.Les tensions semblent finalement s'être apaisées et un retour à la normale a pu être annoncé lors de l'assemblée générale de l'UIVC, qui se tenait le 18 décembre à Puy-l'Evêque (Lot). En dépit de ces dysfonctionnements internes, les sorties de chais ont progressé de 19 % sur la campagne 1997-1998. Les cours, en revanche, ont peu progressé puisqu'ils sont restés en moyenne à moins de 700 F/hl, retrouvant à peine leur niveau de la campagne 1995-1996. Il est d'ailleurs étonnant de constater qu'une appellation ayant la notoriété de Cahors, n'ait pas davantage profité de la forte demande de rouges enregistrée en France en 1998. Faut-il y voir le résultat des querelles internes et du manque de perspectives à moyen et long termes des organisations professionnelles locales? Espérons que l'ordre revenu et l'excellente qualité du millésime 1998 permettront d'aborder l'an 2000 dans de meilleures conditions.A Gaillac, les ventes d'AOC ont progressé en volume (17 %) et en valeur (5 %), mais les responsables professionnels estiment que le vignoble souffre toujours d'un petit déficit de notoriété. Ils souhaitent donner une image plus claire et plus lisible et donc réorienter leurs efforts de communication pour les campagnes à venir. La demande en AOC rouge est forte actuellement et les metteurs en marché aimeraient voir l'offre progresser plus rapidement.Pourtant, la viticulture, prudente, préfère maintenir un coefficient de progression régulier, mais faible, des volumes produits en appellation. Rappelons que le Tarn est une zone mixte de 8 800 ha où l'on a produit, en 1998, 600 000 hl, dont 150 000 hl d'AOC et 220 000 hl de vin de pays. L'objectif des professionnels est d'augmenter régulièrement la proportion d'AOC mais surtout celle de vin de pays.' Nous devons mener une réflexion à long terme. Nous réalisons un état des lieux pour nous fixer des objectifs dans les dix ans à venir ', constate le président du syndicat d'appellation. Il s'agit notamment de recenser les surfaces qui vont se libérer, de connaître les ambitions des exploitants en terme de volumes produits en appellation d'origine contrôlée et vin de pays, d'évaluer les besoins techniques... Une fois ces éléments connus, il sera possible, par exemple, de dégager des financements pour des investissements techniques, de déterminer les besoins en reconversion des cépages...Enfin, à Fronton, on a choisi cette année d'aider la création d'entreprises. Après ' les frontons de la chanson ' pour soutenir la chanson française, l'apposition de 1 000 curriculums en contre-étiquettes pour aider l'embauche de jeunes, Fronton a récompensé quatre projets d'entreprises dans des secteurs aussi variés que la santé, la technologie et l'art. Le thème retenu pour 1999 n'a pas encore été révélé.

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