En septembre 1998, les viticulteurs ont massivement voté pour la reprise des plantations. Le programme prévoit la plantation de 300 ha par an pendant cinq ans, soit un total de 1 500 ha. L'aire de l'appellation Champagne sera alors presque arrivée à saturation. En 1997, 30 547 ha étaient en production pour une délimitation comprenant environ 34 000 ha. La course aux droits de plantation devrait démarrer lors du premier semestre 1999. La révision de l'aire, vieux serpent de mer, resurgit avec cette opportunité de croissance, sans toutefois trouver d'écho favorable auprès de la profession. ' Excepté quelques ajustements comme Fontaine-sur-Ay (Marne), il existe peu de terrains susceptibles d'accueillir des plants de vigne ', estime André Enders. La commune de Fontaine-sur-Ay vient en effet d'obtenir gain de cause à la suite d'une décision du Conseil d'Etat (janvier 1995) sommant l'Inao d'étudier plus précisément les potentialités viticoles du village. Lors du recensement de 1927, le maire du village n'avait pas jugé utile d'inscrire sa commune dans l'aire d'appellation. En juin 1998, l'Inao a classé 32 ha du village en appellation Champagne, après presque quarante ans de procédures. La position du syndicat était très ferme sur ce sujet, avec le souci légitime de ne pas ouvrir la porte à de nombreuses revendications, la plupart du temps infondées. De là à laisser perdurer quelques réelles injustices qui représentent, de surcroît, des surfaces très limitées... Quelques autres communes (Champfleury, Bouvancourt), qui avaient également une antériorité viticole avant 1927, revendiquent elles aussi l'appellation.