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archiveXML - 1999

La prélevée à dose réduite

La vigne - n°96 - février 1999 - page 0

Appliqués à dose réduite au sein de programmes à deux traitements, les herbicides de prélevée donnent de bons résultats. Mais il faut connaître le spectre des produits.

La meilleure façon de réduire les contaminations, c'est de prendre le problème à la source. Partant de ce principe, le groupe vigne du Columa (Conférence de lutte contre les mauvaises herbes) a monté un réseau de parcelles à travers tous les vignobles pour tester les herbicides de prélevée à dose réduite d'un tiers, voire de moitié. Au menu de ces essais : le diuron à 1 200 g/ha (dose homologuée 1 800 g/ha), le Zorial à 1,5 kg/ha (2,5 kg/ha), le Surflan et l'Axian à 4 l/ha (8 l et 7 l/ha). Les traitements ont lieu au cours des mois de mai ou juin, en association avec un foliaire. Ils succèdent à une première intervention réalisée avant le débourrement uniquement à l'aide d'herbicides foliaires. Nous sommes donc dans le cadre de programmes à deux traitements.Selon les auteurs des essais (1), les résultats sont satisfaisants dans près d'un cas sur deux. C'est la fréquence avec laquelle on obtient, au moment des vendanges, un recouvrement de moins de 20 % de la surface du sol par les adventices. Les programmes à base de Surflan et de Zorial se classent légèrement en tête. Lorsque le Surflan (trente essais) rencontre des échecs, il a affaire à du séneçon. Il a également quelques difficultés face à la torilis des champs et à la picris fausse-vipérine. En revanche, il s'en sort très bien contre l'amarante réfléchie et les graminées estivales que sont la digitaire sanguine et les sétaires.Durant l'été, le Zorial (vingt-huit essais) laisse échapper l'amarante réfléchie, le panic pied-de-coq et, dans une moindre mesure, des sétaires. Après les vendanges, c'est au tour des géraniums, de l'épilobe à quatre angles et de l'érodium (bec-de-grue) de prendre le large. En contrepartie, cet herbicide obtient de francs succès face à la digitaire sanguine et au séneçon vulgaire. L'Axian arrive en troisième position, mais ce produit n'est plus fabriqué. Avec 40 % de réussite, le diuron (trente-deux essais) se classe quatrième. Il réussit très bien sur les digitaires. Ses points faibles sont l'amarante réfléchie, les sétaires et le séneçon vulgaire.Les quatre désherbants enregistrent de meilleurs résultats que deux applications de foliaires. Ils constituent donc une alternative à l'enherbement naturel maîtrisé. Il sont également supérieurs aux programmes avec un seul passage avant le débourrement. Ces derniers sont à base d'un ou de deux herbicides de prélevée mélangés, choisis en fonction de la flore attendue sur les parcelles. Ils n'ont donné satisfaction que six fois, soit dans moins d'un tiers des cas. Ils ont été tenus en échec par des vivaces. Après leur première notation, les expérimentateurs ont fait comme si ces plantes avaient été détruites. Ils ont évalué le recouvrement des parcelles en les excluant. Ils ont alors enregistré 80 % de résultats satisfaisants. On peut en déduire que les parcelles auraient été parfaitement propres si elles avaient été désherbées en deux passages. Une application d'herbicide à pleine dose, suivie d'un rattrapage avec un produit foliaire, donne de meilleurs résultats qu'un traitement à dose réduite accompagné de ces mêmes produits. De plus, pour réussir cette seconde stratégie, il faudra bien connaître la flore à détruire afin de choisir l'herbicide le mieux adapté. C'est sûrement la principale difficulté de cette option.(1) CFPI, chambre d'agriculture de la Gironde, Comité de développement du Beaujolais, Comité interprofessionnel du vin de Champagne, SRPV d'Aquitaine, de Bourgogne, de Midi-Pyrénées, de Paca et de Poitou-Charentes.

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