Pour les amoureux de la vigne et du vin, Jean-Pierre Dyga, peintre verrier en Languedoc, crée des vitraux inspirés des thèmes traditionnels, notamment dans l'univers du vin.
L'origine de l'art du vitrail remonte aux débuts de la chrétienté. Il s'est développé au Moyen Âge avec la construction des églises et des monastères qui ont, dans le même temps, largement contribué à la diffusion de la vigne et du vin dans tout le pays. De ce fait, pour de nombreux professionnels d'aujourd'hui, le vitrail évoque la tradition. Son esthétique associe transparence, lumière, couleur, et se marie bien avec l'univers du vin. ' Je travaille actuellement sur un projet pour le syndicat de défense de l'appellation Minervois, qui souhaite utiliser pour son logo, soit un vitrail, soit une enluminure, en référence à l'art du Moyen Âge ', explique Jean-Pierre Dyga, un peintre verrier installé à Aniane, une petite ville de l'arrière-pays héraultais nichée au milieu des vignes.Dans ses créations, les thèmes viticoles reviennent régulièrement. ' Pour un particulier, j'ai reproduit une vigne portant du muscat de Hambourg. J'ai aussi réalisé pour un restaurateur parisien et un bar à vin en Allemagne, des vitraux représentant des treilles, des grappes de raisin et des personnages d'inspiration dyonisiaque. ' Il a appris les techniques de base du travail du verre dans une école d'art aux Etats-Unis et s'est d'abord lancé dans la création personnelle de vitraux et de lampes. Puis il a décidé d'en faire son métier et s'est formé à la restauration dans l'atelier Vitrail Saint-Georges, à Lyon. Depuis, il a réalisé beaucoup de chantiers dans des églises, un travail qu'il apprécie particulièrement pour la paix qu'il trouve dans ces lieux, mais aussi pour les contacts avec le curé et les paroissiens, souvent très enrichissants. ' J'ai restauré des vitraux dans des églises catholiques et dans une église orthodoxe. Plus récemment, j'ai été contacté par un Tunisien pour aller dans son pays installer des vitraux dans une mosquée. J'apprends ainsi beaucoup sur les religions et sur leur symbolique. 'Pour restaurer un vitrail, il faut d'abord le déposer, puis reconstituer les pièces manquantes ou abîmées en respectant le projet d'origine, le style de l'époque et le lieu auquel il est destiné. Les techniques utilisées n'ont pratiquement pas changé depuis le Moyen Âge. Les verres, colorés dans la masse, sont soufflés et formés à la main à la verrerie Saint-Just, dans la Loire, et présentent des inclusions de bulles d'air qui diffractent la lumière. Livrés en plaques, ils sont découpés dans l'atelier avec un diamant en fonction du dessin prévu, puis ils sont peints avec des grisailles, des peintures spéciales que l'artiste prépare à partir de colorants et de liants en poudre. Cuites au four à 600°C, ces peintures se fondent dans le verre et résistent ainsi à l'épreuve du temps.Pour assembler les pièces, Jean-Pierre Dyga se sert de baguettes en plomb qu'il soude à l'étain. Il les cale avec un mastic, qui assure en même temps l'étanchéité. L'ensemble est consolidé par des vergettes et des barlotières, puis reposé avec un mortier à la chaux dans la feuillure de la fenêtre d'origine. Ce travail demande de la patience et beaucoup d'attention pour retrouver l'inspiration de l'artiste qui a créé le vitrail, il y a souvent plusieurs siècles. Mais apprivoiser la lumière pour la faire vibrer de couleurs, quel plaisir!