ImprimerDans la Nièvre, Sylvain Bourlet interroge ses clients sur leurs envies profondes pour réaliser des vitraux qui leur correspondent.
Sylvain Bourlet est ' un passeur de lumière '. Maître verrier, spécialiste de la restauration de vitraux d'églises, il réalise de temps à autre des pièces inspirées de l'univers du vin. Parfois, elles sont concrètes et compréhensibles : des verres, des grappes ou des bouteilles. Parfois, elles sont abstraites et suggestives. D'autres fois, elles sont les deux, comme ces deux grandes fenêtres réalisées en vitraux, avec des dessins modernes, pour un négoce en vins et produits alimentaires de Beaune, La Conseillère des tonneliers.
' Depuis leur pose en 2005, les curieux viennent voir 'la maison au vitrail' ', commente Claude Siegrist, fondatrice de la maison, ravie d'avoir trouvé un support publicitaire si plaisant. Le maître verrier a su synthétiser et interpréter ce que l'on souhaitait. Cela s'est traduit par les deux verres qui s'embrassent, des fleurs de caféiers et de thés, le tonneau... Le travail du sol est symbolisé par la roue du chariot et par le raisin. Les caractères aromatiques du vin sont exprimés par les fruits et les volutes . '
Pour Sylvain Bourlet, tout a commencé lors de son installation avec sa famille, dans le village de Lormes (Nièvre), en 1995. Cet ancien cadre de Michelin est séduit par le travail de deux maîtres verriers du village, Michel et Colette Leclerc. Ce couple lui donne envie de ' toucher à la matière '. Il travaille avec eux, prépare un CAP du verre, option vitrail, et rachète l'affaire en 1997, à leur départ à la retraite.
80 % de son activité concernent la restauration de vitraux d'églises. Mais il réalise également des enseignes pour les commerces et des commandes pour les particuliers. Sylvain Bourlet crée son premier vitrail sur le thème du vin en 2000, à la demande d'un petit restaurant de Valloux (Yonne), Les Chenets. ' Une réalisation moderne et abstraite ', commente-t-il. L'univers du vin lui plaît. Il prépare quelques enseignes sur le sujet et les présente en août 2004, à l'exposition artistique annuelle de Nolay (Saône-et-Loire).
Sylvain Bourlet interroge ses clients. Il leur demande quelle forme ou quelle couleur ils apprécient. Il leur montre quelques propositions, réalisées à échelle réduite au dixième ou au cinquième. Le client choisit parmi des verres de qualité et de couleur différentes.
Puis, l'artiste réalise le dessin à taille réelle. Il numérote chaque morceau, appelé calibre, le découpe et le pose sur la plaque de découpe du verre. ' La précision de la coupe est importante pour la réussite de l'assemblage des pièces . '
Les pièces de verre sont montées et insérées dans un réseau de baguettes profilées en plomb, tenues par des clous spéciaux en cône. Les intersections sont soudées à l'étain sur les deux faces. Touche finale : un mastic liquide est étendu sur le vitrail entre le plomb et le verre pour le rendre étanche et le durcir. ' Le plus difficile est de bien couper le verre. Il faut deux ans d'entraînement pour maîtriser l'opération . '
