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Les foliaires marchent mieux seuls qu'à deux

La vigne - n°96 - février 1999 - page 0

Face à de fortes infestations ou à des flores spécifiques, il vaut mieux employer le glyphosate ou l'aminotriazole seuls plutôt que les herbicides qui les associent.

En règle générale, tout va bien. Les associations de glyphosate d'aminotriazole sont aussi performantes que le glyphosate seul. Ces deux types d'herbicides maîtrisent bien l'enherbement naturel. Rappelons que cette technique, abrégée sous le sigle ENM, consiste à contrôler les mauvaises herbes uniquement à l'aide de foliaires. Un groupe de travail (1) l'a mise en oeuvre avec neuf produits différents, les utilisant à deux reprises : une première fois juste avant le débourrement et une seconde fois lorsque la hauteur maximale des adventices atteignait 10 à 20 cm.Au moment des vendanges, six spécialités se classent en tête sans qu'il soit possible de les distinguer, si l'on en juge par leurs résultats sur l'ensemble des sites d'expérimentation (quatorze). Ces produits sont le Glifazole, l'Azural Duo, l'Oriflam (trois associations amino + glyphosate), l'Azural AT (glyphosate), le Supral (sulfosate) et le Totem (glyphosate + acifluorfen). Le Weedazol TL (amino), le Basta F1 (glufosinate ammonium) et un mélange extemporané de Basta F1 et de Weedazol s'en sortent moins bien. Il a même fallu employer le Basta F1 à trois reprises dans certaines situations tellement les vignes s'étaient salies après le second passage.Les auteurs des essais soulignent qu'il est impossible de différencier les traitements au Supral de ceux à l'Azural AT. Ils confirment que ' l'utilisation de l'aminotriazole seule dans le cadre d'un programme d'ENM n'est pas satisfaisant '. Cette matière active leur paraît plus adaptée sur une flore hivernale que sur une flore estivale. Ils la préconisent lors du traitement qui précède le débourrement.Les expérimentateurs auraient pu se satisfaire de ces conclusions générales mais ils sont allés y voir de plus près pour observer le comportement des produits face à des flores dominées par une adventice. C'est alors que les mélanges décrochent. Contre l'épilobe (E. tetragonum), l'aminotriazole est indispensable. Il faut l'employer à raison de 2 400 g/ha pour la contenir. Le Basta F1, à la dose de 5 l/ha, donne lui aussi satisfaction. Les résultats de l'Azural AT et du Supral sont insuffisants et hétérogènes. C'est la seule confrontation qui tourne au désavantage de ces produits. Au sein des mélanges, l'Oriflam s'en sort mieux que l'Azural Duo et que le Glifazole. Cela s'explique aisément : des trois, il est le plus dosé en aminotriazole.Les autres situations expérimentales sont peuplées d'érodium (bec de grue), de ray-grass, d'amarante ou de liseron. Face à la première de ces espèces, le Supral n'est pas testé. En l'absence de ce concurrent, l'Azural AT, appliqué à 12 l/ha, arrive seul en tête. Trente jours après le désherbage, on n'observe pour ainsi dire aucune repousse. En seconde position vient le Basta F1. Les associations d'aminotriazole et de glyphosate sont d'autant plus pénalisées qu'elles contiennent davantage d'aminotriazole, cette molécule étant peu efficace. Devant une touffe de ray-grass ou de liseron, elle ne l'est pas du tout. Les observations faites quarante jours après un traitement révèlent un taux de destruction nul de la graminée et inférieur à 20 % de la convolvulacée. Les essais confirment là des faits déjà bien établis.Quant aux mélanges, ils sont d'autant mieux notés qu'ils contiennent plus de glyphosate. Dernière plante à combattre : l'amarante. Cette fois les écarts se resserrent même si, une fois de plus, le glyphosate s'en sort mieux que l'aminotriazole. L'Azural Duo, le Glifazol et l'Oriflam se classent entre les deux sans qu'il soit possible de les distinguer.Lorsqu'on veut se débarrasser d'une adventice, mieux vaut n'employer que la matière active dont le spectre est le plus approprié. Cependant, il ne faudra pas oublier que le glyphosate, le sulfosate ou l'aminotriazole présentent des faiblesses. Leur emploi répété comporte donc le risque d'une inversion de flore que l'on résoudra en changeant de matière active.(1) BNIC, chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales et de Saône-et-Loire, Comité de développement du Beaujolais, ITV de Mâcon, SRPV d'Aquitaine, de Bourgogne, de Franche-Comté et de Midi-Pyrénées.

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