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Les nouveaux antioïdiums

La vigne - n°97 - mars 1999 - page 0

Deux strobilurines polyvalentes et deux fongicides spécifiques seront disponibles cette année. Les premières définissent des catégories nouvelles. Il sera de ce fait plus compliqué de les intégrer dans des programmes que les seconds.

Personne ne se plaindra de l'élargissement de la gamme des antioïdiums. Les programmes bâtis uniquement autour du soufre, du dinocap et de trois IBS manquent de souffle. Pour autant, les anciens produits ne vont pas disparaître d'un coup. Les IBS, du moins les meilleurs d'entre eux, conservent la confiance des distributeurs. Ils continueront à les recommander.Le Légend, de Dow Agrosciences, pourrait être l'un de leurs concurrents en période d'encadrement de la floraison. Ce fongicide, qui devrait également être vendu sous le nom d'Elios, attendait son homologation à l'heure où nous écrivions ces lignes. Des quatre nouveaux venus, il est le seul qui offrira un coût journalier de protection contre l'oïdium comparable à celui des IBS. Comme eux, il s'emploiera tous les 14 jours. Et il devrait être vendu autour de 95 à 100 F/ha. A la différence des IBS, il est strictement préventif et sans autre activité fongicide que celle contre l'oïdium. Compte tenu de l'absence d'effet curatif, il devra être employé sur des vignes saines. Selon les cas, il sera positionné tôt, avant que l'épidémie ait eu le temps de se développer ou après un ou plusieurs IBS dotés d'un pouvoir de rattrapage.L'autre nouveauté, que l'on peut utiliser tous les 14 jours, est le Stroby DF, de BASF. Il possède un pouvoir curatif et antisporulant. C'est du moins ce qu'annonce la firme. Les distributeurs qui ont eu l'occasion de le tester ne sont pas tous de cet avis. ' Il faudra du recul avant de pouvoir se prononcer ', estime un Languedocien. Cependant, quel que soit le pouvoir de rattrapage du fongicide, il vaudra mieux l'employer préventivement.L'inconvénient du Stroby DF, c'est son prix. Un traitement à la dose de 0,2 kg/ha, dont la persistance est de 14 jours, coûte 180 F/ha. Il est deux fois plus cher que les produits qui s'emploient à la même cadence. Comment défendre un tel écart? ' Les années de faible pression de mildiou, on pourrait se contenter de l'efficacité du Stroby DF contre cette maladie et faire l'économie d'un antimildiou spécifique ', imagine un distributeur charentais. BASF argumente également sur l'activité de son produit contre le mildiou. ' C'est bien plus qu'une efficacité secondaire, annonce Vincent Jacus, le chef de marché vigne de la société. On frise l'homologation. C'est particulièrement net sur grappe. 'Avec le Stoby DF, la firme introduit la cadence variable de 7 à 14 jours. C'est la dose qui fixe la rémanence. L'antioidium peut ainsi s'accorder à tous les antimildious, qu'ils soient de contact, pénétrants ou systémiques. On verra à l'usage s'il s'agit là d'une source de simplification ou, au contraire, de complication.Les deux autres nouveautés tiennent moins de deux semaines. L'une d'entre elles, le Quadris, est déjà connue de nombreux vignerons. L'autre servira pour la première fois cette saison. Il s'agit du Prosper, de Bayer, qui sera également vendu sous le nom de Hoggar. Il doit s'employer préventivement, même s'il possède un pouvoir de rattrapage. Il faut le renouveler tous les 10 jours. Un traitement coûtera 100, voire 110 F/ha. En raison de ses propriétés, Prosper débarque sur le créneau du dinocap : même cadence, même spectre restreint à l'oïdium et coût équivalent. Pour certains, il le délogera de ses positions. ' Nous l'intégrerons après la fleur car, contrairement au dinocap, il ne marque pas ', prévient le responsable des achats d'une coopérative bourguignonne.Prosper est à base de spiroxamine, un IBS différent de ceux que nous connaissons déjà et qui sont des triazoles ou des pyrimidines. La spiroxamine agit à d'autres niveaux de la synthèse des stérols qu'eux. Elle fait donc l'objet de restrictions d'utilisation indépendantes de celles qui frappent les IBS classiques.A la différence des précédents, Quadris a été utilisé l'an dernier à grande échelle. Appliqué préventivement, il fut à la hauteur des espoirs placés en lui. Quadris est homologué contre l'oïdium, le mildiou, le black-rot, le brenner et l'excoriose. Il est vendu un peu plus cher qu'un IBS additionné d'un curzate. Il coûte environ 300 F/ha à la dose de 1 l/ha.Lorsqu'il n'y a pas de nécessité de lutter contre le mildiou, ce prix est trop élevé. Ce sera le cas lors des années qui commenceront ou se termineront sans pluie. Dans de telles situations, les vignerons sont de plus en plus nombreux à faire des impasses. Les distributeurs peuvent donc difficilement intégrer à priori un produit complet en début ou en fin de campagne. En revanche, ils peuvent le faire en encadrement de la floraison. Là, personne ne court le risque de laisser les vignes sans protection vis-à-vis du mildiou. C'est ici que Quadris devrait être le plus à l'aise. Face aux mélanges d'IBS et d'antimildious systémiques, il se trouvera handicapé par sa rémanence. Face aux programmes reposant sur des curzates, il sera avantagé. Il faut le renouveler tous les 10 à 12 jours. Même en cas de forts risques, l'utilisateur n'aura pas à descendre en dessous de 10 jours.

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