ImprimerDans certaines caves, l'air comprimé est utilisé pour nettoyer les tuyaux. Selon l'usage prévu, il ne reste qu'à trouver le projectile adapté.
Pour décrasser leurs tuyaux, quelques vignerons ont fait appel à un procédé de raclage, déjà utilisé dans d'autres industries alimentaires : pousser à l'air comprimé un projectile dans les tuyauteries afin de les vider du liquide ou de la vendange résiduels. La société Définox, installée à Nantes, commercialise des obus en plastique par l'intermédiaire de distributeurs locaux. Sotecor est l'un d'entre eux pour Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées.La cave de Tuchan (Aude) s'est équipée de tels obus en cuverie, pour des tuyaux souples Kleber de diamètre 50 mm. ' Nous avons fréquemment 20 m de canalisations pour les transferts de vin. Pour limiter les pertes, nous poussions le vin à l'eau mais cela demandait une surveillance importante, explique Michel Marty, oenologue. Grâce à ces obus et à une pression d'air comprimé de 1,5 bar, les tuyaux sont parfaitement vidés et une seule personne suffit. Nous ne l'avons pas quantifiée, mais cette opération représente des économies d'eau assez importantes pour le nettoyage. Nous pouvons également pomper deux vins à la suite l'un de l'autre, séparés par un obus. 'Pour injecter ces obus dans la tuyauterie, il faut leur ménager des portes d'entrées ou des gares : il s'agit généralement d'un raccord de tuyau, en Y ou perpendiculaire, et fermé par une vanne guillotine. Il faut compter 3 000 F par obus et 7 600 F pour les gares en Inox.La cave des vignerons de Saumur (Maine-et-Loire) s'est également équipée d'un système astucieux : un ' pistolet ' à air comprimé, dont l'embout s'adapte parfaitement au tuyau, et qui projette un cylindre en mousse dans la tuyauterie. ' Cela permet de nettoyer parfaitement l'ensemble des parties du tuyau en contact avec le vin. Et cela ne nécessite pas d'adapter la tuyauterie, ce qui est beaucoup moins cher : l'ensemble nous a coûté près de 3 000 F ', explique Xavier Gomard, directeur de la cave.A la cave de Saint-Chinian (Hérault), la vendange est acheminée vers les cuves par un réseau assez compliqué de tuyaux de diamètres 120 et 150 mm. ' Tellement difficiles à nettoyer que nous les réutilisions d'un jour sur l'autre sans les vider, ce qui pouvait être à l'origine des matières volatiles assez importantes constatées en fin de campagne ', explique Alain Calmels, directeur. Pour cette installation assez ancienne, Gérard Escande a conseillé une balle en mousse très élastique, de diamètre 180 mm, qui pouvait passer dans les deux types de tuyaux. La récupération se fait au niveau de la cuve, dans un panier métallique. ' Nous n'avions pas de compresseur. Cela a constitué un investissement important mais nous pourrons utiliser ce matériel pour les remontages ou les collages ', ajoute le directeur.' Cela laisse plus de latitude dans l'installation des tuyauteries, explique Gérard Escande, de Sotecor. On peut faire passer les tuyauteries dans des tranchées ou, plus facilement, au-dessus d'un obstacle : on n'est plus obligé de maintenir des pentes pour le nettoyage. 'Les deux installateurs s'accordent pour dire que l'idéal est de concevoir la tuyauterie en prévision du raclage. Il faut prévoir des coudes à grand rayon, penser que l'obus prend toujours le chemin le plus direct et qu'il est illusoire de le faire bifurquer. Pour éviter de le freiner et de l'user trop rapidement, il faut des soudures très propres, du type orbital, à l'intérieur des tuyaux.La sécurité est également à prendre en compte, car en cas de blocage de l'obus dans le tuyau, la surpression risque de le faire dégager brutalement. A Saint-Chinian, l'extrémité du tuyau d'encuvage était constituée par un tuyau souple, qu'il était impossible de maintenir au-dessus de la cuve à l'arrivée de la balle.