ImprimerLes Alsaciens se sont accordés pour limiter les possibilités de reporter les rendements entre leurs différents cépages.
Le rendement par groupe de cépages est l'arme avec laquelle l'Association des viticulteurs d'Alsace (Ava) souhaite éliminer de l'offre ' les vins dépouillés et sans caractère '. Ils représentent entre 5 et 10 % d'une vendange moyenne. Jusqu'à présent, le principe du rendement maximal par exploitation (80 hl + 10 % de PLC) donnait une large possibilité d'arbitrage au vigneron. Ce dernier pouvait, par exemple, vendanger plus de 88 hl de gewurztraminer et laisser sur des pieds de sylvaner l'équivalent du volume trop récolté. A l'avenir, il n'en sera plus ainsi.Le 31 mars, lors de son assemblée générale, l'Ava a défini quatre groupes de cépages. Le premier comprend le chasselas, le sylvaner et ceux entrant dans l'edelzwicker ; le second, le pinot blanc et l'auxerrois ; le troisième, le riesling et le muscat ; le quatrième, le gewurztraminer, le pinot gris et le klevener de Heiligenstein (savagnin rose). Désormais, les reports de rendements n'auront lieu qu'entre cépages du même groupe. De plus, pour chaque variété, le dispositif est verrouillé par un rendement butoir de 20 % en sus du rendement de base. Ainsi, on ne pourra plus dépasser 96 hl/ha. Le cas du pinot noir reste à trancher. Deux avis s'opposent : d'un côté, les tenants d'un rendement uniforme de 75 hl + PLC ; de l'autre, les partisans d'une différenciation du rendement selon que le pinot noir est vinifié en rosé (80 hl/ha + PLC) ou en rouge (65 hl + PLC).La nouvelle réglementation instaure par ailleurs une date limite de récolte pour l'ensemble des parcelles, à l'exception de celles destinées aux vendanges tardives. Enfin, une politique de taille plus courte doit être encouragée par le relèvement du degré objectif annuel. De 8°5 quel que soit le cépage, il passe dans une fourchette de 9 à 11° selon le cépage. Le principe d'une révision du nombre d'yeux autorisés au m² (12 actuellement) semble acquis. Hormis ce dernier point et le cas du pinot noir, l'ensemble des autres mesures doivent s'appliquer dès la récolte 1999 en dépit de leur caractère ' provisoire ' pour cinq ans. La profession a demandé la nomination d'une commission de l'Inao. Son passage sur le terrain est attendu dans la foulée pour préciser les points recevables et à modifier.