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archiveXML - 1999

Protection des vignes, de multiples atouts pour la fin de saison

La vigne - n°100 - juin 1999 - page 0

Le cuivre est irremplaçable contre la nécrose bactérienne. Il agit contre le mildiou, l'oïdium et la pourriture acide.

En matière de lutte contre le mildiou, le cuivre possède un avantage sur les autres produits de contact : sa persistance. Elle ne devient appréciable qu'après l'arrêt de croissance de la vigne. A partir de ce moment-là, seule la pluie peut le faire disparaître de la surface des feuilles et des grappes. Contrairement aux produits organiques, il ne subit pas d'oxydation. Cela explique son bon comportement à l'égard du mildiou mosaïque. Cependant, avec le famoxate (Equation Pro), il se pourrait qu'il ait trouvé un concurrent. Cette molécule est aussi très persistante. Il lui reste à faire ses preuves en fin de saison. Même si elle devait se montrer supérieure à lui dans cette utilisation, elle ne pourra pas le concurrencer ailleurs.Le cuivre agit contre la pourriture acide. Ce fait a été démontré dans le Midi, mais il est contesté dans le Bordelais. Les observations proviennent de plusieurs organismes. Durant trois ans (1994 à 1996), la chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône a comparé la bouillie bordelaise à un insecticide (Karaté). Elle a constaté que le fongicide appliqué à deux ou trois reprises, à sa dose homologuée contre le mildiou, mais uniquement sur la zone des grappes, était aussi efficace que deux traitements aux pyréthrinoïdes. En 1996, trois bouillies bordelaises, à raison de 3,75 kg/ha localisés sur les fruits, avaient réduit l'intensité d'attaque de moitié. 15 kg/ha l'avaient réduite par quatre. De faibles doses sont donc également actives.La même année, l'ITV de Perpignan et la station de recherches de Tressère réalisaient un essai où ils réduisaient par cinq l'attaque de pourriture acide. Ces organismes avaient appliqué la bouillie bordelaise à pleine dose à trois reprises sur le feuillage, et non seulement sur les grappes comme l'avait fait la chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône.Au vu de ces résultats, les organismes méridionaux conseillent le cuivre de préférence aux pyréthrinoïdes. Ils estiment qu'il a sur eux deux avantages : il ne bouleverse pas la faune auxiliaire et ne risque pas de sélectionner des souches de drosophiles résistantes. ' Je recommande un traitement systématique à la véraison, explique Pierre Torrès, de la station de Tressère. Les années de forte pression de pourriture acide, il est bon de revenir quinze jours après avec une demi-dose. 'Les traitements de fin de saison ont une troisième utilité : ils freinent le développement de l'oïdium et bloquent la formation de cléistothèces, qui sont les organes de conservation de ce champignon. En 1995, Daniel Novoa, un conseiller indépendant installé près de Perpignan, a noté que deux applications à un mois, puis quinze jours des vendanges, s'étaient soldées par une réduction de 98 % du nombre de cléistothèces. Un seul traitement après la récolte avait eu 90 % d'efficacité. Ces faits étaient déjà signalés par l'ITV de Nîmes.Après la récolte, c'est aussi le moment de lutter contre la nécrose bactérienne. Il faut intervenir au plus tard dans la demi-journée qui suit la vendange mécanique. Auparavant, il aura fallu protéger les plaies de taille, les bourgeons dans le coton, et les jeunes pousses au stade cinq à six feuilles étalées. Dans un proche avenir, ce programme ne sera pas modifié. L'Inra d'Angers, qui est le seul Institut de recherches à se pencher sur la nécrose, n'a pas pour objectif de trouver de nouvelles substances actives et aucune firme ne l'a contacté dans ce but. Le cuivre restera encore longtemps le seul rempart contre l'extension de la nécrose bactérienne.

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