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L'épandage fait toujours recette

La vigne - n°100 - juin 1999 - page 0

Sur champs ou sur vignes, l'épandage reste la solution la plus souvent adoptée car la moins coûteuse. Viennent ensuite le raccordement à des stations mixtes et le stockage aéré.

L'état des lieux sur le traitement des effluents vinicoles varie beaucoup d'une région à l'autre, en fonction notamment de la proportion de grosses caves et de la volonté des professionnels et des financeurs (agences, régions et départements).Sur le secteur Loire-Bretagne, l'agence a décidé de ne subventionner que les démarches collectives par commune ou par secteur et cela à condition que 80 % de la charge polluante du secteur soient traités. Ceci suppose que les études préalables soient groupées de même que le dépôt des dossiers.En revanche, rien n'oblige à installer des systèmes de traitement collectifs. Toutes les caves peuvent être aidées, même si elles ne paient pas de redevance directe à l'agence, et si elles s'intègrent dans les démarches collectives.En Maine-et-Loire, un arrêté préfectoral pris en 1996 avait fixé une obligation de mise aux normes en terme de traitement des effluents au mois d'août 1998. Le délai a été repoussé d'un an. Aujourd'hui, les études collectives sont terminées et chaque chai a pu bénéficier d'un audit personnalisé. Sur 1 000 caves dans le département, 700 d'entre elles ont participé à la démarche. Parmi les autres, certaines étaient déjà équipées, d'autres n'ont pas voulu participer, ce qui ne les dispense pas de se mettre aux normes mais les prive de subventions. Près de la moitié des travaux sont actuellement réalisés. Dans le département voisin de Loire-Atlantique, qui dépend de la même agence, il n'existe pas d'échéancier. Les caves peuvent adhérer à une démarche volontaire en demandant un diagnostic environnement. Une cave sur deux s'est engagée dans l'étude préalable. En revanche, peu de travaux ont à ce jour été effectués. Dans ces deux départements, l'épandage - individuel ou collectif - apparaît comme la solution la plus adaptée en termes de coût et de simplicité.En Loire-Atlantique, on cherche à dimensionner les fosses de stockage des eaux usées de sorte à pouvoir stocker l'ensemble des rejets des vendanges. ' Cela permettra de convertir ce système en stockage aéré si un jour les possibilités d'épandage étaient restreintes ', explique Jean-Louis Brosseau, de la chambre d'agriculture.En Champagne, 20 % des établissements traitent leurs effluents, ce qui représente 50 à 60 % de la pollution. Le système le plus souvent retenu est l'épandage, suivi du raccordement à des stations et, enfin, du stockage aéré. Les autres 80 % rejettent en milieu naturel ou sont raccordés à des stations souvent en dysfonctionnement pendant les vendanges.' Tous les sous-produits (les lies et les bourbes) sont orientés vers des filières adaptées et la récupération du tartre gagne du terrain dans les petites structure. Une réflexion reste cependant à mener en ce qui concerne les terres de filtration ', constate François Badie, de l'agence de bassin Seine-Normandie.En Alsace, le système essentiellement retenu est celui du raccordement aux stations communales. Mais cela ne va pas sans difficultés lorsqu'il s'agit, par exemple, de répartir les frais de mise aux normes des stations. Autre sujet de friction : le reversement de la prime pour épuration. Lorsque les effluents sont traités, l'agence déduit la prime du montant de la redevance (La Vigne n°83, p.61-62). En cas de raccordement, la prime est perçue non plus par la cave mais par la collectivité qui retraite les effluents. Or, celle-ci n'est pas obligée de reverser leur part de prime aux établissements raccordés.Sur le bassin Adour-Garonne, un bilan réalisé en fin d'année 1998 indique que la totalité des caves vinifiant plus de 20 000 hl devraient être aux normes pour la vendange 1999. Pour les caves comprises entre 500 et 20 000 hl, seulement 4 % des effluents produits étaient traités lors de la vendange 1998 mais le mouvement devrait s'accélérer cette année. Les solutions retenues sont l'épandage pour la moitié des chantiers, le traitement biologique par boues activées et le stockage aéré. L'agence constate une orientation vers des traitements collectifs soit entre plusieurs caves, soit avec les communes. A Soussac (Gironde), une Cuma de traitement des effluents a été mise en place (La Vigne n°96, p.16). Les treize participants (douze caves particulières et une cave coopérative) ont retenu la solution du stockage aéré, acheté une tonne à lisier et un terrain pour y installer le bassin. Une personne sera embauchée à mi-temps par le biais d'un groupement d'employeurs pour collecter les effluents et s'occuper du bassin. Dans l'Aude, la Fédération départementale des caves particulières estime que 90 % de ses adhérents vinifiant plus de 2 000 hl traitent leurs effluents essentiellement par épandage sur champs ou vignes. Ceux qui se situent en dessous de ce seuil de redevance n'ont pas droit aux subventions, mais les demandes existent et les discussions sont en cours avec l'agence Rhône-Méditerranée-Corse.En région Rhône-Alpes, la Fédération régionale des coopératives agricoles (FRCARA) suit l'ensemble des dossiers. Un bilan dressé en mars dernier montre qu'en Ardèche, 72 % de la pollution issue de caves redevables et non traitée au 31 décembre 1996 le sont désormais contre 24 % pour la Drôme et 83 % dans le Rhône. Ce dernier chiffre est à relativiser dans la mesure où 70 % de la pollution vinicole de ce département proviennent de caves non redevables. Dans cette région, l'épandage fixe ou mobile est en tête du palmarès, suivi du traitement biologique. En Savoie, un contrat départemental a récemment été mis en place avec pour particularité de concerner des petites caves non redevables.

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