Certaines appellations de Bourgogne ont obtenu le relèvement du PLC à 30% mais pas sans contrepartie. Dans 'La Vigne économique' (page 80) nous publions tous les rendements maximums autorisés par l'Inao pour la récolte 1999.
Après des années de pression sur les rendements, la plupart des problèmes sont réglés. Les débats du dernier comité se sont passés calmement. Nous n'avions aucune raison de tomber dans le masochisme. Jérôme Quiot, président du comité national des vins et des eaux-de-vie de l'Institut national des appellations d'origine, s'est voulu rassurant à l'issue du traditionnel comité de début septembre, dont le but premier est de fixer les rendements maximums autorisés pour les vins d'appellation (AOC et VDQS).Sur les questions épineuses, le comité a trouvé de 'savants compromis'. Ce fut le cas pour la Bourgogne. Plusieurs appellations y avaient demandé le relèvement du plafond limite de classement (PLC) à 30%, contre 20% habituellement, les syndicats argumentant sur 'une récolte exceptionnellement bonne en quantité et en qualité'. L'Inao a accédé en partie à la demande. A l'exception des grands crus, les appellations intéressées ont obtenu les 30%, mais avec une augmentation d'un demi-degré du titre alcoométrique naturel (TAV) moyen minimum. De plus, l'enrichissement est limité à 1,5%. Comme beaucoup de compromis, il a fait de nombreux mécontents sur le terrain : certains désapprouvent le niveau de PLC accordé, d'autres fustigent le relèvement des degrés minimums.Les Champenois ont obtenu le rendement demandé de 13 000 kg/ha, qui se subdivise en 12 000 kg/ha de rendement disponible et 1 000 kg/ha de blocage. En contrepartie, l'appellation Champagne a augmenté son TAV moyen minimum à 9,5 (10% vol par lot pour le rosé des Riceys).En Alsace, l'ensemble des degrés minimums a été remonté d'au moins un demi-point. Le rendement a été fixé à 88 hl/ha (pour les blancs), comme l'année passée. Aucun cépage ne pourra dépasser 100 hl/ha.Le système du rendement moyen décennal (RMD), en vigueur dans le Bordelais depuis cinq ans, est reconduit pour cinq nouvelles années, toujours à titre expérimental. Selon l'Inao, 'cette deuxième partie de test s'ouvre sur des conditions plus strictes'. Par exemple, les années de très faible récolte (comme celle de 1991) ne pourront pas entraîner de baisse de plus de 10% sur le RMD. 'L'objectif est de lisser les conséquences des accidents climatiques et d'éviter qu'une petite année n'engendre indirectement de très grosses provisions pour les années suivantes.'Mis à part les rendements, l'Inao a abordé deux autres sujets de fond : l'environnement et la protection des AOC françaises. Sur le premier point, le comité a approuvé les orientations de sa commission 'Terroir et environnement', qui visent à créer un socle minimum à toutes les appellations en matière de préservation des écosystèmes et de respect du consommateur. L'idée consiste à codifier au sein d'une charte, les bonnes pratiques oenologiques ou de traitement de la vigne et à les réactualiser en fonction des résultats de la recherche. Indirectement, il s'agit pour les appellations de se positionner sur deux sujets de société qui constituent le fonds de commerce des vins issus de l'agriculture biologique. A propos de ces derniers, Jérôme Quiot a fait part de son inquiétude 'vis-à-vis de l'utilisation de cuivre qui peut bousiller la structure des sols'.Sur la protection des appellations françaises, le comité a débattu du problème des détournements de noms, liés à Internet. La société nord-américaine qui gère l'attribution des espaces de la zone '.com' a laissé enregistrer des sites portant le nom d'appellations françaises. Conformément à sa mission de protection juridique, l'Institut envisage d'ouvrir un site 'AOC.fr', dans la zone '.fr', juridiquement mieux contrôlée, afin de lister officiellement les appellations françaises. Par ailleurs, l'Inao prépare des actions diplomatiques et judiciaires pour amener les intervenants sur la zone '.com' à respecter les noms des appellations françaises et les accords de Marrakech.En marge de ces deux sujets, l'Inao a également approuvé les orientations de sa commission 'Vendanges surmûries', qui visent à clarifier les mentions applicables aux appellations issues de ce type de récolte. Il a été rappelé que les tries successives devaient correspondre à une véritable cueillette sélective et manuelle. Enfin, le comité a approuvé la reconnaissance en AOVDQS des coteaux du Quercy.