En Médoc, les riches et les pauvres

Une étude confidentielle de la Ddass, révélée par 'Le Monde' le 29 septembre, dresse un tableau, à la 'Germinal', de la vie dans le Médoc, en général, et de celle des ouvriers viticoles (60% de la population active), en particulier. 'A l'ombre des prestigieux châteaux, les problèmes sociaux s'accumulent pour les 70 000 habitants : chômage, alcoolisme, précarité...', peut-on y lire (l'étude date de 1995). 'La majorité des ouvriers viticoles, malgré leur ancienneté, frisent le salaire minimum, soit 6 881 F brut par mois', ou encore 'ce qui est flagrant, c'est la présence d'une opulence à travers une activité vitivinicole florissante et une précarité propre aux milieux ruraux'. Cul de sac du nord-ouest de la Gironde, le Médoc est humainement dans le trou. L'absence de pont traversant la Gironde entre Bordeaux et la pointe de l'estuaire qui pourrait le désenclaver, ne fait que contribuer à cet isolement. 'La richesse du vin ne me rapporte pas un kopeck. Les propriétaires ne paient pas la taxe professionnelle et la taxe foncière me rapporte la même chose que si c'était de la betterave ou du blé', annonce, amèrement, le maire de Pauillac.