ImprimerCette année, nous avons eu du pourri plein, mais il a été difficile d'arriver à des baies très concentrées, observe un oenologue du Val-de-Loire.
Il y aura peu de vendanges tardives cette année en Alsace, et les chenins d'Indre-et-Loire donneront plutôt des vins de base que des vouvrays moelleux. Les pluies ont également perturbé les tries des raisins botrytisés. En Anjou-Saumur, 'il n'y a pas eu de phase de beau temps suffisamment longue pour que les raisins se déshydratent, explique un conseiller. Ici, nous n'avons pas de méthodes soustractives, dommage! Une année comme celle-ci, avec une maturité suffisante, ces techniques auraient été intéressantes.' Dans le Bordelais comme sur les bords du Layon, les vignerons ont procédé à des opérations de nettoyage importantes, laissant beaucoup de raisins à terre. Du coup, alors que le potentiel de départ était plutôt important, les volumes récoltés sont faibles mais avec des degrés intéressants. 'Les moûts sont droits de goût et nets, indique un conseiller girondin, mais gustativement, on perçoit moins de gras que d'habitude. Les baies ont été lavées.' A Monbazillac, il y a eu trois séquences de ramassage. Lors de la première, fin septembre-début octobre, le temps était favorable, le brouillard matinal alternant avec des après-midi ensoleillés. 'Cependant, les tries étaient de qualité hétérogène à cause de la présence de pourriture acide sur les baies', explique Pierre Guérin. La deuxième séquence a eu lieu dans des conditions météorologiques difficiles, alors que la dernière a bénéficié d'un temps bien plus favorable. 'Ceux qui ont su trier en négatif obtiennent de bons résultats. Mais attention, celui qui fait tomber les raisins pourris aigres ne doit pas être celui qui coupe les bons raisins. Sinon, il y a contamination des baies par les doigts du coupeur, et cela pose ensuite des problèmes', poursuit Pierre Guérin.