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Ugiclean, un nouvel état de surface

La vigne - n°105 - décembre 1999 - page 0

Après un léger rinçage à l'eau, la plus grande partie du tartre se décroche sur des cuves en Ugiclean. Le microscope électronique à balayage montre les surfaces lisses, délimitées par des joints peu marqués. Lorsque la levure passe sur ces joints, elle adhère moins la cuve et peut être éliminée

L'Inox évolue. Après le recuit brillant, voici Ugiclean, un nouvel état de surface proposé cette fois-ci par Ugine. Le but n'est pas, comme avec le recuit brillant, que le tartre n'accroche pas sur les parois. Il s'accroche, mais se détache facilement.Dans un premier temps, Laurence Boulangé, d'Ugine, et Aude Vernhet, à l'Inra de Montpellier, ont tenté de comprendre comment se formait le tartre. L'acide tartrique ne cristallise pas seul. Les levures adhèrent sur les parois de la cuve, puis les cristaux viennent germer dessus. 'Les dépôts de tartre des vins rouges sont constitués d'au moins 20% de levures, explique Aude Vernhet. Pour les vins blancs, elles représentent seulement près de 2% du dépôt. Dans ce cas, le tartre adhère aussi directement.'Les travaux ont ensuite porté sur le nettoiement de différentes qualités d'Inox. Sur les surfaces très lisses, le tartre n'accroche pas ou se décroche très facilement. En revanche, les levures sont plus difficiles à éliminer. 'Comme des aimants sur un tableau, elles se déplacent, mais restent adhérentes et forment des amas', explique Françoise Haegeli, d'Ugine.'Le déclic est parti de ces observations, ajoute Laurence Boulangé. On a alors imaginé un état de surface avec des parties très lisses, séparées par des joints peu marqués.' Lorsque la levure passe sur un joint, trop petit pour qu'elle y tombe, elle adhère moins à la surface et peut être décrochée.Ugiclean vient concurrencer le recuit brillant. Ugine insiste sur ses atouts : une moins grande fragilité, un plus petit nombre de micro-organismes après un nettoyage à l'eau, aucun éblouissement lorsqu'on travaille dans la cuve avec une torche. Comme le recuit brillant, Ugiclean permet de diminuer les temps de nettoyage, la consommation d'eau et de soude. Les chiffres avancés sont de 80 % pour le gain de temps, 30 % pour le gain d'eau et de soude (pour un vin rouge). Sur le prix, les informations sont plus floues. Bio Inox (anciennement CTIA, société basée en Dordogne) déplore le peu d'informations données par son fournisseur. La société Stai (Bordeaux), qui présentait une cuve en Ugiclean lors du Sitévi, précise que le prix sera inférieur à celui d'une cuve en recuit brillant. En revanche, deux autres chaudronniers parlent d'un prix équivalent, soit entre 20 à 25 % plus cher que de l'Inox standard.Pour l'instant, on a peu de recul sur cet état de surface et les données disponibles ne proviennent que d'Ugine. La cave ayant la plus grande expérience est celle de Neuville-sur-Seine (Champagne), qui possède une cuve depuis un an. Pour le responsable du cuvage, Daniel Rueille, la différence est flagrante par rapport à l'Inox standard. 'A l'eau froide, on enlève déjà 90% du tartre, dit-il. Ensuite, à l'eau chaude, tout s'en va. On gagne beaucoup de temps au nettoyage.'Le défaut de l'Inox Ugiclean, c'est qu'il ressemble beaucoup à l'Inox standard. Pour éviter toute contrefaçon, Ugine souhaite délivrer un label aux chaudronniers qui l'utilisent. De plus, ce sidérurgiste veut aussi informer les chaudronniers labélisés sur les manières de travailler cet Inox. Ce label sera une garantie pour les vignerons.

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